Christian Papillon fêtera ses 32 ans, jeudi, dans un avion en direction de Munich. Il s'en va participer aux premiers championnats mondiaux de Crashed Ice Red Bull au cours du prochain week-end.

Papillon devrait être parmi les favoris parce qu'il a pris la peine de se construire une piste personnelle, de 400 mètres avec 45 pieds de dénivellation, pour se préparer.

«J'ai construit la piste avec mon ami Gaétan Lemelin, sur son érablière dans l'île d'Orléans. J'habite à Québec. On a eu un peu de mal avec le temps au début, mais la piste a gelé assez longtemps pour que je m'entraîne avant de partir.»

L'an dernier, devant le Château Frontenac et devant près de 100 000 personnes, le favori de la foule avait perdu alors qu'il se battait pour la deuxième place. Un autre membre de l'équipe canadienne l'a poussé dans le décor, sans être pénalisé.

«J'étais le favori parce que j'avais obtenu le deuxième temps en épreuves de qualification. Mais les contacts font partie de la course. On est toujours amis à l'extérieur de la piste. On est allés ensemble dans une compétition à Prague peu de temps après.»

La Crashed Ice permet de faire de beaux voyages, payés par Red Bull Canada. Papillon a aussi couru à Helsinki. À Munich, il affrontera des équipes suédoise, finlandaise, américaine, tchèque, suisse, autrichienne (Red Bull est une entreprise autrichienne). Cent vingt patineurs prendront part à la compétition pour des bourses de 5000, 3000, 2000 et 500 euros.

En fait, ce curieux sport fait le tour du monde et certains commencent à parler des Olympiques. «Le mouvement olympique accueille des sports marginaux depuis quelque temps. Pourquoi pas le nôtre? Il y a des gens qui patinent un peu partout dans le monde. Mais je pense que nous aurions avantage à viser les X-Games avant.»

Marginal est un mot qui revient souvent dans la conversation de Christian Papillon. Il a abandonné une carrière de 11 ans en arts graphiques pour fonder sa compagnie de promotion d'événements sportifs. «J'organise un moto-cross à Québec et des tournois de hockey en été sur patinoire synthétique. Je m'oriente vers les sports marginaux.»

Marginal aussi son mariage avec Joanie, qui aura lieu l'hiver prochain. «J'organise tout. On va se marier dans la montagne, près de Sainte-Anne, en plein air. On aime l'hiver tous les deux.»

Et comment on se sent dans une course Crashed Ice? «J'ai commencé en 2007 à Québec. Les premières fois, j'étais impressionné par la foule et l'environnement. Maintenant, j'y pense beaucoup moins et je me concentre sur la descente. Il y a beaucoup de stratégies, il faut penser à tout, se positionner, éviter les contacts et les chutes.

«Je n'en veux pas à mon coéquipier ontarien qui m'avait bousculé, mais je ne l'oublie pas. Ce n'est pas un sport d'équipe, chaque patineur est seul. On parle d'équipe canadienne parce que nous voyageons ensemble, c'est tout.»

Tout ce beau monde se retrouvera sur les plaines d'Abraham en mars. Nous n'avons pas fini d'entendre parler du Crashed Ice et c'est très bien ainsi.

McGwire le tricheur

«C'est la surprise la moins surprenante de l'histoire du sport, a commenté un éditorialiste de Sports Illustrated. Il devait le faire un jour, c'était une question de temps.»

Mark McGwire a finalement avoué avoir fait usage de stéroïdes. Il vient d'être embauché comme entraîneur des frappeurs chez les Cards de St.Louis et il n'avait certes pas envie de répondre aux questions des journalistes sur son passé stéroïdé chaque jour et dans chaque nouvelle ville. Il pense également à une éventuelle admission au Temple de la renommée du baseball.

Il était beau à voir, le gros McGwire en 1998, lui qui avait commencé sa carrière en grand maigre. Et je suivais ses exploits comme tout le monde quand il a battu le record de circuits de Roger Maris (il en avait obtenu 70 cette année-là). Mais je suis juste assez vieux pour me souvenir de Maris et si je me mets à sa place, je pense à une injustice.

Tricheur. Les journalistes qui élisent les joueurs au Temple le pensent aussi.