C'était dans une autre vie et j'étais assigné à la couverture du Concorde de Montréal, une triste équipe de football qui avait remplacé les Alouettes dans la LCF pendant quelques années. Eh oui, les Alouettes ont déjà disparu - l'a-t-on oublié? - par manque d'investisseurs.

Le Concorde a établi des records de médiocrité. Je me souviens d'une défaite de 55-5 - les chiffres me sont restés en mémoire - devant les Rough Riders d'Ottawa et environ 500 personnes au Stade olympique. On entendait la voix des quarts-arrières de la galerie de presse. Ça forme un jeune reporter...

Au camp d'entraînement, le Concorde nous avait présenté une vedette de l'Université de l'Alabama, un quart-arrière mobile qui devait relancer la franchise.

Le deuxième jour du camp, le gars s'est cassé un bras. Catastrophe?

Pas pour lui. Il nous avait expliqué en toute sérénité que Dieu en avait décidé ainsi et qu'on ne devait pas contester les décisions de Dieu, qui voit et sait des choses que nous ne soupçonnons même pas.

Voilà donc un bon Dieu d'adon.

J'ai oublié le nom du quart-arrière, il est resté moins d'une semaine... Je me souviens par contre de son regard d'illuminé.

Tout ça pour vous dire qu'un article de l'Associated Press nous parlait récemment de l'imposante présence de Dieu et de la prière au football professionnel. Nos collègues de l'AP doivent être jeunes, Dieu et la prière ont toujours eu une présence importante au football professionnel.

J'ai connu des équipes des Alouettes dont la moitié des joueurs étaient des amis personnels de Dieu. Je pourrais vous donner des noms qui vous étonneraient, autant chez les Canadiens que chez les Américains.

Les non-croyants se faisaient discrets devant ces soldats de Dieu, même qu'ils s'agenouillaient comme les autres dans les réunions d'équipe.

Si vous êtes un habitué de cette chronique, vous savez ce que je pense de Dieu dans les sports. Si Dieu existe, j'espère qu'il ne perd pas son temps à arranger des matchs de football ou des tournois de golf.

Curieusement, cette fièvre divine touche surtout le football, un sport très dur.

Allez donc savoir...

Le grand...

Vous avez peut-être vu la bande annonce du film Sherlock Holmes, avec Robert Downey fils. Si oui, vous avez vu un psychopathe géant tenter d'assassiner le grand détective. Il s'agit de Robert Maillet, Acadien, lutteur professionnel et comédien à ses heures.

Maillet, qui mesure 7', participera au gala de lutte familiale des Rougeau, samedi et dimanche. Il affrontera un autre géant.

Ne pas l'appeler le grand Maillet, nous prévient le promoteur montréalais, Jacques Rougeau.

Les Dales Hawerchuk

Dale Hawerchuk, ex-vedette de la LNH, est à Saskatoon pour promouvoir le Championnat du monde de hockey junior. Un reporter de l'agence CanWest lui a demandé s'il savait qu'un groupe de rock montréalais portait son nom...

Hawerchuk: «Je les ai rencontrés, ils m'ont demandé la permission d'utiliser mon nom. J'ai dit oui à condition qu'ils se tiennent loin de la prison.»

Cool...

Hauts et bas

Ainsi va la vie... Nos athlètes préférés ont des hauts et des bas, et nous avec eux. Et je ne parle même pas de Tiger Woods.

Je parle plutôt de mon Canadien préféré, Andrei Markov, dont nos collègues ont mis bien du temps à reconnaître le talent. L'imposant Andrei leur a rappelé, samedi, que c'est lui le véritable capitaine du Canadien. Certains voyaient Guillaume Latendresse comme capitaine, souvenez-vous. Il faut vraiment être aveuglé par un certain chauvinisme.

Lâche pas, Andrei, on ne peut pas toujours ignorer le vrai talent.

Certains des observateurs que je respecte nous assurent qu'il faudra plus qu'Andrei Markov pour sauver la saison du Canadien. Ils parlent d'un gardien fiable, par exemple. Ou d'attaquants qui marquent des buts... J'ai bien peur qu'ils n'aient raison.

Et puis il y a Brett Favre, un autre de mes préférés. Lui ralentit de plus en plus chaque semaine. Il n'y avait plus de magie dimanche soir, plus de gestes héroïques qui nous font bondir de nos sièges. Rien qu'un quart ordinaire, un peu éteint, pourrait-on ajouter.

Et ce dénouement est cruel, parce qu'il ne porte qu'un nom: vieillissement... Du temps l'irréparable outrage, que nous connaîtrons tous. C'est pas juste.