Une bonne partie de la famille InterBox était présente à son gymnase du Complexe Claude-Robillard, hier, dont les deux boxeurs qui seront à l'oeuvre vendredi au Centre Bell.

D'abord, Adrian Diaconu qui tentera de ravir le titre champion des lourds-légers WBC à Jean Pascal. Il s'agit d'un combat revanche. Diaconu portait déjà hier un oeil au beurre noir...

Qu'est-ce qui s'est passé?

«Un coup de poing, qu'est-ce que tu crois? Je suis un boxeur. C'est très bien comme ça. C'est un bon signe...»

Diaconu nous a dit qu'il a apporté quelques changements à son approche du combat. Les observateurs ne lui accordent pas beaucoup de chances de l'emporter, mais, dans son entourage, on nous assure que, cette fois, Diaconu a compris.

En fait, pour le boxeur d'origine roumaine, il s'agit peut-être du combat de la dernière chance. Une autre défaite devant Pascal le ferait reculer loin dans le classement mondial.

Il s'est entraîné plus longtemps et de manière plus intense que d'habitude.

L'homme qui se fait plaisir

Éric Lucas trimait dur pour ce retour dans l'arène après quatre années d'absence. (Son dernier combat, en 2005, a été sa défaite contre le Danois Mikkel Kessler.)

La remontée de Lucas a été interrompue par la maladie de sa fillette, qui est maintenant en bonne santé.

Lucas ne revient pas pour l'argent, il revient pour se faire plaisir. Pourquoi a-t-on envie de souffrir à ce point pour se faire plaisir à 37 ans?

«Le pire dans tout ça, c'est que j'ai abandonné la boxe il y a quatre ans parce que je n'avais plus envie de souffrir dans le gymnase chaque jour. J'en avais assez de l'entraînement. Puis après deux ans d'inactivité, je n'aimais pas être en mauvaise forme physique. Je m'entraînais un peu, j'ai construit un gymnase dans mon garage, mais depuis quelques mois, c'est intense et j'ai repris goût. Ça va mieux que je pensais, surtout les réflexes. Je n'ai jamais pensé à abandonner.

«Je me suis entraîné avec Lucian (Bute) en Floride avant son combat contre Andrade. Lucian m'a forcé à aller plus loin, à me dépasser. C'est là que j'ai dit O.K., ça me tente vraiment. J'avais la piqûre... Je n'ai pas d'objectif, ça sera peut-être mon seul combat. On verra après.»

Éric Lucas et son adversaire, l'Argentin Pedro Moyano, qui ne devrait pas être trop coriace, se sont entendus pour combattre à 177 livres. Lucas en faisait 182, hier.

Son fidèle entraîneur Stéphan Larouche: «On voit qu'il est heureux, ça se sent. Il fait ça par choix. Notre seul objectif est d'avoir du plaisir pendant deux ans.»

Le champion

Larouche a imposé à son champion Lucian Bute une heure d'entraînement hier, pour ne pas «s'ankyloser» ...

À propos de son patron et ami Éric Lucas qu'il a un peu brassé à l'entraînement... «Éric s'amuse... Il le fait pour lui, pas pour l'argent. Il n'est pas en parfaite forme de boxe après quatre ans sans se battre, mais il s'entraîne fort.

«J'ai 28 ans, il me reste quatre ou cinq ans de boxe, à mon avis, mais après, je ne peux pas dire que je ne ferai pas de retour à 40 ans. On ne sait jamais...»

La race des boxeurs est bien particulière...

La surprise de sa vie!

Nous le connaissons tous comme photographe, mais Herbie Whyne possède aussi un gymnase de boxe où il enseigne. La semaine dernière, le boxeur français Christophe Canclaux, battu par Joachin Alcine samedi, a loué son gymnase pour compléter son entraînement.

«Canclaux m'a dit que son entraîneur viendrait le rejoindre plus tard», a affirmé Herbie.

«Mais les jours passaient et son entraîneur n'arrivait pas. Le gars m'a finalement téléphoné pour me demander de servir d'entraîneur à Canclaux pendant son combat. Je pensais qu'il parlait de travailler avec lui, comme deuxième homme de coin. Mais non, j'étais seul dans le coin de Canclaux...»

Herbie a donc déposé ses caméras et grimpé dans le coin du visiteur...

«C'est un gars dur et courageux. S'il avait eu quelques notions du style de boxe nord-américain, il aurait pu déranger Alcine, mais il n'avait aucune chance. Je lui ai dit que la seule façon de gagner était de fight dirty. Il a perdu quelques points en bousculant Alcine...

«J'avais déjà dirigé un combat préliminaire de quatre rondes. Mais c'était la finale de la soirée et un combat de 12 rondes. Quelle aventure...»

Enfin, pendant que tout ce beau monde bavardait au gymnase, le grand patron, Jean Bédard, transportait la flamme olympique. Ce diable d'homme ne tient jamais en place...