Les parts permanentes des caisses Desjardins? Un, sont-elles protégées par l'assurance dépôt? Non. Deux, sont-elles garanties par le Mouvement Desjardins? Non. Trois, offrent-elles un rendement garanti? Non. Quatre, peut-on les revendre facilement sur un marché public? Non.

Malgré cela, devrait-on quand même s'intéresser à ce véhicule de placement? Oui! Parce que le rendement est relativement généreux, comparé aux dépôts à terme et aux certificats de placement garanti.

Exemple: pour l'année 2009, les parts permanentes vont rapporter un rendement de 4,25%. Je vous rappelle que les grandes banques canadiennes offrent actuellement un rachitique rendement annuel allant de 0,4% pour les dépôts d'un an à 2,1% pour les CPG de cinq ans.

Et autre raison pour investir avec confiance dans l'achat de parts permanentes Desjardins: le réseau des caisses Desjardins est non seulement très solide financièrement, mais en plus c'est un fleuron de l'économie québécoise. Fondé en 1900, le Mouvement Desjardins compte sur un actif de 152 milliards de dollars et sur une fidèle clientèle de 5,8 millions de membres. Pour les gens inquiets, sachez que le Mouvement Desjardins a créé en 1980 le Fonds de sécurité Desjardins dont la fonction est d'assurer la sécurité financière du réseau des caisses.

Mettons que le «risque Desjardins», ça se prend bien dans un portefeuille!

C'est dans le but de «maintenir le capital de base des caisses» que le Mouvement Desjardins a lancé en juin dernier une nouvelle émission de parts permanentes, dont l'objectif est de récolter 750 millions de dollars.

Tout le réseau des 500 caisses Desjardins participe à l'émission. D'ailleurs, il faut immédiatement préciser que les parts permanentes ne sont émises que par l'entremise de chacune des caisses. Voilà pourquoi les épargnants ne peuvent se les procurer qu'auprès de la caisse dont ils sont membres.

La mécanique des parts permanentes? Ce sont des «titres de capitalisation» exclusifs aux caisses. Le prix de la part est de 10$. Ce prix est fixé dans le béton. La part permanente ne renferme pas de date d'échéance. Le rendement est déterminé annuellement.

Au plan fiscal, le rendement des parts permanentes est traité comme un simple revenu d'intérêt, que l'on déclare annuellement. Bien entendu, si les parts permanentes sont détenues dans un REER ou FERR (de Desjardins seulement), les revenus d'intérêt s'y accumulent à l'abri de l'impôt, comme n'importe quel placement REER.

Maintenant, sommes-nous pris pour l'éternité avec les parts permanentes?

Premièrement, la «permanence» des parts Desjardins prend automatiquement fin au décès de leur détenteur. Dès lors, elles deviennent encaissables.

Vous allez me dire que, de votre vivant, cela vous fait une belle jambe!

Gardons espoir! La permanence des parts n'a de permanent que sa durée de vie pour la caisse émettrice.

Le détenteur des parts permanentes pourra les céder avant son décès (ouf!), mais à certaines conditions. Lesquelles? Officiellement, après les avoir détenues un minimum de cinq ans, il pourra se les faire rembourser par la caisse à partir d'une préretraite à 60 ans ou à compter de ses 65 ans.

De plus, les parts permanentes sont transférables entre les membres de la caisse émettrice. «La Fédération (des caisses Desjardins) dispose d'un fonds fiduciaire dont la vocation est de faciliter le transfert des parts entre les membres», précise-t-on dans le dépliant vantant les mérites des parts permanentes Desjardins.

Mais dans le prospectus de la nouvelle émission, le Mouvement Desjardins fait une mise en garde à propos du rachat des parts permanentes.

«La Fédération n'est jamais tenue d'acquérir des parts permanentes. Dans la mesure où les circonstances le permettent, la Fédération a toutefois l'intention d'acheter toutes les parts qui lui seront offertes. Dans l'exercice de sa discrétion d'acheter ou non des parts permanentes, la Fédération tiendra principalement compte de la situation de la caisse émettrice et de celle de l'ensemble des caisses affiliées à la Fédération.»

Conclusion: tant et aussi longtemps que les affaires de Desjardins iront bien, pas de problème de rachat et de transfert des parts permanentes. Mais si ça tournait mal... Il est justement là, le risque Desjardins.