Les mauvaises nouvelles se succèdent pour tous ceux qui souhaitent que la conférence de Copenhague sur les changements climatiques accouche d'un accord ambitieux. Le Financial Times révélait hier que l'ONU a suspendu l'approbation de plusieurs projets éoliens chinois, financés grâce au Mécanisme de développement propre (MDP) du protocole de Kyoto. L'affaire est aussi complexe qu'importante.

En vertu du MDP, un pays développé peut se rapprocher de la cible fixée par Kyoto en finançant des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans des pays en voie de développement. Jusqu'ici, le tiers des projets approuvés se trouvent en Chine. Or, il semble que le gouvernement chinois a soumis des projets qui auraient été réalisés de toute façon, avec ou sans MDP, ce qui contrevient à la lettre et à l'esprit du programme.

 

Cette nouvelle alimentera la crainte - légitime - des pays industrialisés de voir gaspillés les dizaines de milliards réclamés par les pays pauvres pour réduire leurs émissions. Elle s'ajoute à la controverse provoquée par la publication de courriels d'éminents chercheurs laissant entendre qu'ils auraient faussé des données (le «climategate»). Et à cette autre tuile, tombée hier: le sénat australien a rejeté le plan de réduction des émissions proposé par le gouvernement de Kevin Rudd. Ce dernier avait été élu en promettant d'agir contre les changements climatiques, contrairement à son prédécesseur, John Howard, qui, lui, avait refusé de signer Kyoto. Les belles intentions de M. Rudd viennent de frapper le mur de la réalité politique.