Il y avait environ 250 fans des Alouettes pour accueillir les champions à l'aéroport Pierre-Elliott- Trudeau, hier. Vous direz que ce n'est pas beaucoup, mais se rendre à l'aéroport à 17h un jour de semaine n'est pas très agréable. Ceux qui étaient là étaient les vrais de vrais.

De mon côté, et vous ne me croirez pas, je suis arrivé face à face avec Dick Rivers, le vieux rocker français. Pas de farce.

Bon, il faut avoir un certain âge pour connaître Dick Rivers. Mes jeunes collègues me regardaient comme on regarde un pauvre type quand je leur ai parlé de lui. Mais ceux de ma génération se souviennent... Viens/Viens me faire oublier/Tout le mal qu'elle m'a fait/J'ai connu l'enfer/Les tourments/J'ai tant souffert/De l'amour/A-a-a-vant toi-oi-OI-OI...

Son énorme moumoute noire à la Elvis valait le déplacement.

Entécas...

Les Alouettes sont arrivés de Calgary presque à l'heure, et le premier qu'on a vu était Anthony Calvillo portant la Coupe Grey. Il était suivi de gars imposants qui marchaient lentement, comme un lendemain de brosse.

«Je suis encore un peu surpris de cette fin de match», a admis Calvillo.

«Dame Chance (Lady Luck) était un peu de notre côté. Mais nous n'avons jamais abandonné et ce retour en deuxième demie est quelque chose que je n'oublierai jamais...

«Je me sens mal pour les Riders. Je connais la sensation...»

Étienne Boulay portait le traditionnel chapeau de cowboy. «Incroyable... Le caractère de cette équipe...» Bref, il était fier.

Et puis tiens, Damon Duval, le botteur de la dernière chance... «Je n'étais pas nerveux. C'est mon travail! Es-tu nerveux quand tu fais des entrevues?»

À quoi pensais-tu pendant la dernière minute de jeu?

«Je suivais la progression de notre attaque. Quand elle est arrivée au centre du terrain, j'étais prêt...Et the man upstairs m'a accordé une deuxième chance...»

C'est bien ça, the man upstairs est intervenu.

Voici le coach, Marc Trestman, monsieur Parfait, monsieur Toujours en contrôle...

À quoi pensait-il pendant la dernière minute de jeu?

«Je n'ai pas eu le temps de penser, je travaillais. Je surveillais tout et je prenais des décisions. Ce n'est pas le temps d'être émotif.»

Comme d'habitude, Trestman a relayé toute la gloire à ses joueurs. «Je suis content pour eux. J'ai eu beaucoup de plaisir à les voir s'amuser depuis 24 heures.»

Le coach des Alouettes a évité la traditionnelle cruche de Gatorade sur la tête après le match... «Ils n'ont pas eu le temps, ils étaient tous renversés par la tournure des événements...»

On reverra cette belle équipe demain midi, angle Crescent et Sainte-Catherine, pour le fameux défilé, qui est toujours une manifestation excitante.

Sans rancune

J'aimerais dédier quelques mots aux lecteurs qui me reprochent d'avoir brassé leur Guillaume Latendresse. J'ai écrit la semaine dernière qu'il n'avait que lui à blâmer.

Surtout à ceux qui me sortent la vieille rengaine: «Évidemment, il y a toujours des Québécois pour descendre d'autres Québécois...»

Je n'ai jamais adhéré à cette façon de voir. Elle implique qu'on doive vanter tout ce qui est québécois et crier au génie devant toutes les personnalités québécoises.

Il n'y a pas de meilleure façon d'abrutir un peuple, de le tirer vers le bas, de le refermer sur lui-même.

Heureusement, il y a de moins en moins de Québécois qui ont cette mentalité de colonisés.

Quand le peuple québécois sera capable de faire face à la critique, même de l'intérieur, il aura atteint la maturité.

Attention...

J'essaie d'accepter la critique verbale même si je suis bien placé pour être la cible des crackpots qui m'insultent de loin, cachés derrière leur ordinateur. Et ils ne se gênent pas...

Je pense que je me débrouille bien, sauf pour cette madame, une fan de Georges Laraque, qui s'en est prise récemment à mon appareil génital.

Franchement, madame...