Il y à peine 12 mois, l'hypothèque de cinq ans se négociait au taux de 7,20%. Aujourd'hui, les institutions bancaires nous offrent la même hypothèque aux environs de 5,8%, en tenant compte de la hausse annoncée hier en début de soirée.

Et si votre dossier de crédit est bon, vous pouvez décrocher ladite hypothèque à un taux avoisinant les 3,90%. Pour ce faire, il «suffit» soit de tordre le bras à votre directeur de banque ou gérant de caisse, soit de confier la renégociation de votre hypothèque à un courtier hypothécaire.

 

C'est plate à dire, mais c'est «le» bon côté de la fabuleuse crise financière qui nous a massacré le portefeuille entre septembre 2008 et mars dernier. Pour arrêter l'hémorragie et ainsi éviter un aggravement de la crise mondiale, toutes les banques centrales du monde ont emboîté le pas à la Réserve fédérale américaine et abaissé de façon draconienne leur taux d'escompte.

Ainsi, la Banque du Canada allait mettre littéralement la hache dans son taux directeur, celui-ci passant de 3,25% (septembre 2008) à seulement 0,50% à partir d'avril dernier. Par effet immédiat d'entraînement, la grille des taux d'intérêt a été révisée à la baisse, et ce, à tous les paliers: prêts hypothécaires, prêts personnels, prêts auto, prêts commerciaux et industriels, etc.

Tirons maintenant les choses au clair.

Aucun gourou financier au monde, et Dieu sait que la concurrence est forte parmi les analystes, économistes et gestionnaires de portefeuille, n'a réussi à prédire la forte et ultra rapide chute des taux d'intérêt. Aucun gourou n'a également prédit l'ampleur de la déconfiture boursière (-50%) qui a frappé le monde entier entre septembre 2008 et le début du mois de mars dernier.

De plus, j'aimerais rappeler qu'aucun gourou n'a vu dans sa boule de cristal la magistrale flambée boursière (" de 50%) qui a été enclenchée à partir du 9 mars dernier et qui perdure... à la grande surprise des plus grands gestionnaires de portefeuille au monde.

Et la cerise sur le sundae de la finance: personne n'a prévu la hausse de taux d'intérêt que l'Australie a annoncée la semaine dernière, devenant ainsi le premier pays industriel à augmenter son taux directeur depuis le début de la crise financière mondiale.

Vous me voyez venir avec ma conclusion: n'attendez pas après les gourous pour renouveler et rallonger le terme de votre hypothèque avant les prochaines hausses de taux d'intérêt.

À votre place, je ne miserais pas sur eux pour m'indiquer le moment propice.

Et ce n'est pas une question de remise en cause de leur compétence. Le problème? Les marchés financiers sont devenus tellement gigantesques (avec leur immense volume de transactions financières: Bourse, marché monétaire, marché obligataire) et tellement complexes (avec leurs mille et un produits dérivés: options, contrats à terme, papier commercial, etc.) qu'il est finalement impossible d'établir de solides prévisions économiques et financières.

Aucun gourou n'est de mauvaise foi dans ses prévisions financières. C'est le défi à relever qui est trop grand.

Quoi qu'il en soit, je crois que la hausse australienne des taux d'intérêt nous lance un sérieux signal. Les taux hypothécaires ont atteint leur niveau plancher ou presque. Donc, ils ne peuvent que remonter.

Conclusion: si vous recherchez la paix hypothécaire, il faut opter pour des termes plus longs, genre cinq ou sept ans. Sur le marché hypothécaire, on peut actuellement décrocher une hypothèque de cinq ans entre 3,75% et 4,00% et une de sept ans entre 5,30% et 6,00%.

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques et financières à moyen terme, le service des études économiques de Desjardins prévoit que le taux des fonds à un jour de la Banque du Canada passera de 0,25% (aujourd'hui) à une moyenne annuelle de 2,50% en 2011.

On parle d'une hausse potentielle de taux d'intérêt de 2,25% d'ici deux ans.

Avez-vous les moyens d'attendre?