Quand on a accepté de se faire baiser, on est bien mal venu de négocier sur la position. Nos gouvernements ont déjà accepté de verser 75 millions à Bernie Ecclestone pour que B'wana nous ramène le Grand Prix du Canada. Ça veut dire qu'on a ouvert la porte, qu'on s'est déculotté et qu'on a fermé les yeux en attendant le grand frisson.

En plus, B'wana ne veut pas payer d'impôts sur son plaisir et ses 75 millions. C'est parfait, tant qu'à se coucher devant le tonton, aussi bien y aller jusqu'au bout et se faire humilier comme il faut.

Soyons sérieux, il y a plein de précédents qui prévoient que les impôts sur les revenus de certains événements ne seront pas payés au Canada. Pensez-vous que Madonna verse 50% de son cachet aux gouvernements quand elle vient chanter au Centre Bell? Ou que les Flyers de Philadelphie payent des impôts au Québec quand ils affrontent le Canadien? Ou que l'Impact a payé des impôts à Porto-Rico dimanche soir?

Ce qui est profondément humiliant, c'est la façon. C'est que B'wana ne fasse pas confiance à nos fonctionnaires et à nos politiciens. Il veut que l'accommodement raisonnable soit mis par écrit. Sans doute qu'il ne truste pas Jean-Pierre Blackburn, le ministre du Revenu à Ottawa. Ce qui est encore plus humiliant, c'est que des millions d'honnêtes citoyens qui se font pourchasser et étrangler par les collecteurs d'impôts et de taxes des gouvernements réalisent que notre aimable vieillard potentat vient clamer haut et fort qu'il va prendre nos 75 millions et qu'en plus, il va faire son doc Mailloux et ne payera pas d'impôts. Mettons que c'est frustrant pour les gars et les filles qui se font saisir leur salaire à la source et qui perdent même les intérêts sur l'argent qu'ils ont gagné.

Cela dit, nos gouvernements se sont tellement avancés qu'ils ne peuvent plus reculer. Si on insiste pour que Bernie verse ses 7 millions en impôts, B'wana va tout simplement exiger 82 millions pour revenir à Montréal. Et comme Gérald et Stephen se préparent à des élections, ils vont payer. Aussi bien boire la ciguë jusqu'à la lie et préparer le prochain Grand Prix.

D'ailleurs, il faut en faire un succès. C'est la clé. Les gouvernements donnent 15 millions par année à tonton parce que le Grand Prix entraîne des retombées économiques réelles de 75 millions. C'est la vraie équation. On verse 15 millions et on espère une trentaine de millions dans les coffres via les impôts et les différentes taxes. Point à la ligne et point final.

Les Carabins et le Rouge et Or... l'excellence!

Le Rouge et Or de l'Université Laval a enfin perdu en saison régulière. Bravo aux Carabins qui ont planté les Rouges dimanche après-midi devant un stade comble.

Mais surtout, bravo aux dirigeants et aux gars du Rouge et Or qui depuis plusieurs années ont forcé toutes les organisations de football universitaire à se lancer à l'assaut de l'excellence.

Le Rouge et Or est une grande organisation et une grande équipe. La seule façon d'espérer les vaincre était de devenir une grande organisation et une grande équipe. Les Carabins sont allés chercher Marc Santerre et ce dernier a imposé sa vision à ses joueurs et à ses adjoints. Et les Carabins ne sont pas les seuls à viser l'excellence. McGill est de retour dans la course et le Vert et Or de Sherbrooke a fait des pas de géants depuis le tout premier match de la concession que j'ai couvert dans un magnifique stade il y a quelques années à peine.

Grâce au Rouge et Or, le football universitaire québécois est devenu crédible et un des meilleurs au Canada. Que les gars de Glen Constantin aient perdu contre Montréal ne va que les stimuler davantage. Si les Carabins affrontent les Rouges en finale québécoise, ils devront le faire au PEPS devant 15 000 personnes. Il va y avoir un air de fête dans l'air. Comme à toutes les fois où les Rouges ont affronté les Bleus.

Quelle est la valeur de Jaroslav Halak?

Il est sans doute prématuré de parler d'échange dans le cas de Jaroslav Halak. Mais il serait quand même utile que Bob Gainey puisse avoir une idée de la valeur de son jeune gardien sur le marché des transactions. Halak est plus qu'un deuxième gardien. Il a amplement prouvé au cours des dernières saisons qu'il a le talent pour être un numéro un dans la Ligue nationale. Mais il est coincé derrière Carey Price qui est surdoué quand il sait rester concentré. De plus, toute la Ligue nationale sait que Price est le chouchou absolu de Bob Gainey. Même dans ses pires moments, la saison passée, Gainey l'a favorisé et l'a couvé quitte à être injuste envers Halak.

Jamais Allan Walsh, l'agent de Halak, ne va tolérer que son garçon continue de croupir sur le banc en attendant une improbable blessure pour avoir sa chance de garder le but quelques matchs. Tant qu'à perdre Halak au mois de mars ou à la fin de la prochaine saison, il serait peut-être bien d'au moins tâter un peu le marché. Pour avoir une idée...

DANS LE CALEPIN J'écoutais Sports 30 hier à RDS et j'ai été encore impressionné par Pierre Vercheval. Il a magnifiquement survolé les matchs dans la NFL, de la Ligue canadienne et des Carabins contre le Rouge et Or en trouvant les mots et les exemples pour qu'on comprenne de quoi il en retournait. De plus, il a de la classe et sait sourire au bon moment. Bob Hartley est également fort intéressant. Par ailleurs, Stéphane Langdeau, le nouvel animateur de L'Antichambre, est vraiment beau garçon. Il est bien peigné...

Enfin, il serait temps qu'on fasse disparaître cette légende urbaine concernant le repêchage privilégié de deux francophones par le Canadien. Le règlement n'a été en vigueur que pour deux saisons dans les années 60. Les grandes dynasties avec Guy Lafleur, Serge Savard, Mario Tremblay suivies des belles équipes avec Carbo, Richer et compagnie ont été bâties par Sam Pollock (et Irving Grundman) et Serge Savard. Mais à l'époque, le Québec était ratissé par les dépisteurs de la Flanelle.