Cette fois, Barack Obama a perdu son pari. Et pas à peu près. C'est son homologue brésilien Lula da Silva qui sort grand gagnant de l'octroi des Jeux olympiques d'été de 2016 à la ville de Rio de Janeiro.

Cette fois, Barack Obama a perdu son pari. Et pas à peu près. C'est son homologue brésilien Lula da Silva qui sort grand gagnant de l'octroi des Jeux olympiques d'été de 2016 à la ville de Rio de Janeiro.

Il est rafraîchissant que les bonzes du Comité international olympique aient jeté leur dévolu sur la métropole brésilienne. Enfin, l'Amérique du Sud a mis le grappin sur les Jeux olympiques pour la toute première fois.

Dans son discours qui a précédé le vote, Lula avait fait valoir, à juste titre, que le Brésil était la seule des 10 plus grandes économies à ne pas avoir accueilli les Jeux. «Donnez-nous cette chance», a-t-il exhorté. Son voeu a été exaucé. En conférence de presse après l'annonce, les larmes de joie qui coulaient à profusion sur ses joues rendaient encore plus sympathique la victoire de cet homme charismatique issu du monde ouvrier.

En faisant confiance à Rio, le CIO se met au diapason du Nouvel ordre mondial qui est en train de se construire. Le Brésil fait partie d'un bloc de pays émergents dont l'influence politique et économique grandit rapidement sur la planète.

Cela dit, un défi colossal attend le comité organisateur des Jeux de Rio, qui projette de dépenser 14,4 milliards pour offrir au monde entier des Olympiques grandioses. Il faudra ériger de toutes nouvelles installations et infrastructures dans une métropole reconnue pour ses favelas dans lesquelles vit le quart de sa population.

Fait inusité, à deux ans d'intervalle, les yeux du monde entier se tourneront vers le Brésil, qui sera l'hôte des deux événements sportifs les plus populaires de la planète: la Coupe du monde de soccer en 2014, suivie des Jeux olympiques en 2016.

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Pour le président Obama, qui avait pris la peine de se déplacer jusqu'à Copenhague pour apporter son soutien à «sa» ville, c'est un rare et cuisant revers. À la surprise générale, Chicago a été écartée de la course dès le premier tour du scrutin, ne récoltant que 18 des 94 votes. En état de choc, les citoyens réunis sur les rives du lac Michigan, vendredi matin, n'en croyaient pas leurs yeux que Chicago ait été éliminé si promptement.

Le plaidoyer d'un président américain devant le CIO était inédit. Le charme de M. Obama n'a visiblement pas fait mouche. Ça en dit long sur la réputation des Américains auprès du mouvement olympique. Décidément, ils n'ont plus la cote, particulièrement depuis les déboires des Jeux d'Atlanta (1996).

Cette déconfiture aura-t-elle des conséquences néfastes sur l'image de M. Obama? On peut en douter. Bien sûr, on peut toujours se demander s'il n'aurait pas dû s'en tenir à sa décision originale de ne pas se rendre à Copenhague. D'autant plus que ce ne sont pas les défis titanesques, à la fois aux plans international et intérieur, qui lui manquent. L'extrême-droite républicaine en fait déjà ses gorges chaudes, mais les Américains sont davantage préoccupés par la réforme de la santé et les pertes d'emplois qui continuent de s'accumuler.

De toute façon, il ne faut pas tellement voir dans le choix de Rio une défaite embarrassante des États-Unis que le triomphe éclatant du Brésil.