Nos amis de l'Impact nous referont-ils l'un de leurs coups préférés, c'est-à-dire se lancer avec enthousiasme dans les séries éliminatoires avant de s'éteindre rapidement?

Remarquez qu'un autre club montréalais est un expert de ces fins de saison en queue de poisson, mais à celui-là, on pardonne tout, n'est-ce pas?

L'Impact rencontrera un vieux rival, ce soir, au stade Saputo, le Battery de Charleston, qui a terminé quatrième au classement (14-5-11). L'Impact est cinquième (12-11-7), après une saison de longues disettes et une remontée de deuxième moitié de saison presque glorieuse. Presque, mais pas vraiment. Il n'y avait rien, dans les deux derniers matchs de la saison, pour nous rassurer.

L'Impact et le Battery disputeront ce que les Anglais appellent un derby, c'est-à-dire une série de deux matchs aller-retour.

Le match de ce soir, vu par le défenseur Nevio Pizzolito: «Évidemment, le fait de commencer à la maison nous met de la pression. Il y aura beaucoup de pression, mais nous avons plusieurs joueurs d'expérience et ça devrait nous aider.

«Deux choses nous avantagent, a fait remarquer Pizzolito: nous sommes en santé; il n'y a pas de blessures chez les joueurs les plus actifs. Et puis, nous sommes vraiment confiants. Avant de perdre le dernier match de la saison, nous étions invaincus en sept parties...»

L'Impact n'a marqué aucun but en trois matchs contre le Battery cette saison (0-0, 0-0, 0-1) ...

«C'est une équipe défensive avant tout, peut-être la meilleure de la ligue à ce chapitre, a expliqué Pizzolito. Quand ils perdent le ballon, ils sont rapides pour placer huit joueurs devant et autour de celui qui l'a intercepté. Il faut réagir vite avant qu'ils n'aient le temps de s'installer. Ils sont robustes aussi.

«Mais quand nous les avons affrontés cette année, nous n'étions pas à notre mieux; et je n'ai jamais senti que cette équipe nous dominait.»

Confiant, le monsieur Pizzolito...

Le baptême d'un coach

Marc Dos Santos en sera à un premier match de séries éliminatoires à titre d'entraîneur-chef. Il dit se sentir bien, qu'il a hâte que ça commence...

«Nous avons connu une saison très difficile et je pense que j'ai beaucoup appris et grandi depuis le mois de mai. Notre équipe aussi a grandi. Nous avons réussi à retrouver notre identité.»

Dos Santos décrit les quelques clés de cette série: «Quelques détails vont déterminer le gagnant. Le Battery est très rapide en contre-attaque et des joueurs comme Bobo, Patterson et Akwari sont très forts sur les ballons arrêtés. Il faudra réagir.»

«Dans nos trois matchs contre le Battery, nous avons réussi assez facilement à nous installer dans le territoire, et nous avons obtenu plusieurs chances de marquer, a poursuivi Dos Santos. Il faudra finir nos actions et nous avons beaucoup travaillé là-dessus. Nous n'avons pas marqué un seul but en trois parties contre le Battery, mais ils en ont compté un seul. Ce n'est pas comme s'ils en avaient marqué huit!»

Vous pourrez voir ou écouter le match, à compter de 19h30, à radio-canada.ca, CKAC Sport, The Team 990 et USLlive.com.

Spacek

Finalement, la plus belle acquisition de Bob Gainey sera peut-être le défenseur Jaroslav Spacek. Il n'est pas spectaculaire, mais drôlement efficace dans tous les aspects du jeu, un peu comme Andrei Markov.

Mais Spacek ne deviendra pas une star des médias parce qu'il n'est pas un marqueur de but ni un joueur francophone. Roman Hamrlik se trouve dans la même situation. Discret et très efficace.

Et je soupçonne que les deux hommes préfèrent les choses ainsi.

Mais si le Canadien se défend bien cette année, les costauds défenseurs discrets auront un gros mot à dire.

Aurore...

Un des participants à l'émission L'Antichambre de RDS a souligné que les matchs hors-concours de la LNH ne signifient rien et que c'est seulement à partir du 8 octobre qu'on saura ce que vaut le Canadien. Le monsieur avait bien raison. (Pourquoi alors faire une émission complète sur le match Canadien-Pittsburgh? Mais ça, c'est une autre question.)

Il est de plus en plus vrai que les camps d'entraînement ne veulent rien dire. En fait, il n'y a plus de camp d'entraînement; peut-être deux jours, et puis on se met à disputer des matchs pour remplir les coffres.

Autrefois, il y avait des postes en jeu. Mais avec les contrats à un sens, les contrats béton et les sommes impliquées, les postes vacants sont presque inexistants.

Comme l'écrivait le collègue Red Fischer, de The Gazette, les joueurs eux-mêmes ne croient pas aux matchs hors-concours; alors pourquoi y croire nous-mêmes?

Vous pouvez toujours vous exciter en voyant deux goons, qui ne joueront jamais dans la LNH, se battre. Ça emplit les coffres et le public est heureux de payer le gros prix.

Et pourtant, la machine à bavardage inutile est déjà lancée. On analyse et sur-analyse des choses sans importance, alors que la saison nous inonde de spectacles sportifs, comme le soccer, le football, le baseball...

Enfin, aux naïfs qui croyaient que Daniel Desharnais devrait commencer la saison à Montréal, sachez que seulement un ou deux juniors font le saut directement à la LNH. Les cracks.

Le jeune Desharnais, qui a disputé UN bon match devant sa famille à Montréal, un match hors-concours, a besoin de grandir et de mûrir, comme la grande majorité des autres juniors. Inutile de nous ramener le syndrome d'Aurore l'enfant martyre. 

Photo: Bernard Brault, La Presse

Marc Dos Santos en sera à un premier match de séries éliminatoires à titre d'entraîneur-chef.