C'est avec des pantoufles aux pieds que la journée En ville sans ma voiture revient pour une septième année. L'Agence métropolitaine de transport a beau qualifier le happening du 22 septembre de «revendicateur», l'événement laisse plutôt entendre un ronron qui ne dérange plus grand-monde.

C'est avec des pantoufles aux pieds que la journée En ville sans ma voiture revient pour une septième année. L'Agence métropolitaine de transport a beau qualifier le happening du 22 septembre de «revendicateur», l'événement laisse plutôt entendre un ronron qui ne dérange plus grand-monde.

Le périmètre est le même que les années passées et les heures de fermeture des rues (9h30 à 15h30) permettront encore aux automobilistes de se rendre au boulot et d'y revenir, sans changer leurs habitudes.

«Vrai, reconnaît le grand patron de la Société de transport de Montréal, Michel Labrecque. Mais il faut savoir que le réseau est déjà à pleine capacité. Il n'aurait donc pas été adéquat de penser ajouter plus de monde encore.»

Cette phrase a fait bondir bien des lecteurs, qui se demandent à quoi peuvent bien servir, dans ce cas, cette journée et toutes les campagnes de sensibilisation qui s'y rajoutent. «Pourquoi nous bombarder constamment le même message, si de l'aveu même du président de la STM, le réseau n'est pas en mesure d'accepter plus d'usagers?» s'interroge par exemple Guillaume Bernier.

Bonne question. Les sociétés de transport ont beau se réjouir tant et plus des récentes hausses d'achalandage, elles n'ont toujours pas ajouté de bus ou de voitures de métro pour répondre à cet afflux. Et pour ajouter l'insulte à l'injure, la STM et l'AMT comptent hausser les tarifs en janvier prochain. Encore!

Le service a été grandement amélioré, clament-elles. Certes, la STM a prolongé l'heure de pointe jusqu'à 10h. L'AMT a ajouté des départs pendant la journée. La carte Opus a vu le jour. Des ascenseurs ont été installés dans certaines stations...

Mais rien pour l'usager qui voit le métro bondé lui passer sous le nez à 8h12, un inconvénient devenu la norme depuis le prolongement du réseau à Laval.

Pour utiliser une analogie, c'est comme si on avait refusé d'agrandir la maison pour accueillir la belle-famille, se contentant de déplacer les meubles pour faire de la place!

Patience! nous disent organismes et gouvernement, les investissements ont peut-être été faits trop tard, mais au moins ils ont été faits. Ce que devraient commencer à constater les usagers au printemps.

La STM commencera à recevoir ses 58 nouveaux autobus articulés d'ici la fin 2009. Plus de 140 autres suivront au cours des deux prochaines années. Sur la même période, quelque 400 citrons à planchers surbaissés seront remplacés par des bus plus spacieux, entièrement neufs.

En banlieue, on commencera à voir rouler de nouveaux trains dès novembre. Une rame de train sera ensuite ajoutée chaque mois, pendant un an et demi. En comptant l'attrition, on passera ainsi de 200 à 280 voitures, dont plusieurs à deux étages. Une augmentation de la capacité de 70 %.

Dans le métro aussi des changements viendront, mais il faudra s'armer de patience dans ce cas. De 2012 à 2014, on abandonnera 336 voitures au profit de 342 nouvelles autres (à condition que Québec donne le feu vert). L'interconnexion entre les voitures permettra à 16 % plus d'usagers d'embarquer.

Bref, on promet que la table sera mise dès l'an prochain pour accueillir plus d'usagers. Il n'y aura alors plus d'excuses pour donner enfin une nouvelle ampleur à la journée sans voiture.

Haro sur le catalogue Sears



Après les mouchoirs Kleenex, qui ne sont plus aujourd'hui fabriqués à partir d'arbres de forêts anciennes ou menacées, au tour du catalogue Sears de s'attirer les foudres des écologistes. Le groupe ForestEthics a lancé une campagne visant à sensibiliser les consommateurs aux pratiques de Sears Holding Company, jugées peu responsables. Malgré les promesses faites dans le passé, les 425 millions (sic!) de catalogues envoyés chaque année en Amérique du Nord ne respectent aucune certification environnementale. Pis, selon ForestEthics, ils proviendraient en partie d'arbres coupés dans la fragile forêt boréale canadienne.

Photo archives Bloomberg news

La Californie brûle

Les gigantesques incendies de forêt qui embrasent la Californie sont-ils une conséquence des changements climatiques? N'en déplaisent à certains, ils sont plutôt d'origine criminelle. Cette fois. Car le réchauffement pourrait bien multiplier les incendies de forêts. Une équipe de 32 scientifiques (dont Martin Lavoie de l'Université Laval) a découvert récemment que dans le lointain passé, il y a quelque 12 000 ans, la fréquence des feux de forêt s'est en effet accrue de manière importante lors du réchauffement climatique, nous apprend la dernière livraison du magazine Nature Sauvage.

 

 

Photo Reuters

Un épais nuage de fumée s'élevait, lundi, au-dessus de Los Angeles.

Montréal prend le LEED

La chose est passée inaperçue cet été, mais elle pourrait faire une différence à long terme... ou peut-être pas. Montréal a adopté en juin la politique de développement durable des édifices municipaux, qui stipule que toute nouvelle construction municipale (édifice, caserne, poste de police, etc.) devra dorénavant être certifiée LEED Or (LEED Argent pour les rénovations majeures). Il s'agit des certifications intermédiaires du système d'évaluation Leadership in Energy and Environmental Design, mondialement reconnu. Le hic, c'est que Montréal est «balkanisée», pour reprendre l'expression de Pierre Bourque. Les arrondissement ne sont donc pas soumis à la politique...

 

 

 

Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes