Comment se débrouillent les «québécoises» de la Bourse canadienne? Ont-elles réussi à suivre le momentum dicté par l'indice phare de la Bourse de Toronto, soit le S&P/TSX composé, lors des six premiers mois de l'année? Comment se défendent-elles en Bourse comparativement aux sociétés canadiennes des autres provinces?

Pour suivre l'évolution boursière des grandes entreprises québécoises, deux indices boursiers ont été mis au point par le Centre d'analyse et de suivi de l'Indice-Québec, voire le IQ-30 et le IQ-120.

L'indice IQ-30 rapporte la performance boursière des 30 grandes sociétés boursières ayant leur siège social au Québec, comme BCE, Power Corporation, Jean Coutu, Banque Royale, Banque Nationale, Transcontinental, Saputo, SNC, Rona, Quebecor, Transat, CN, Industrielle-Alliance, Bombardier, Banque Laurentienne, Cogeco Cable, Uni-Select, Industries Dorel, etc.

Outre ces titres québécois à grande capitalisation, l'indice IQ-120 renferme 90 autres titres de sociétés québécoises inscrites à la cote de la Bourse de Toronto.

Pour la période allant du 1er janvier au 3 juillet dernier, l'IQ-30 a grimpé de 9,5% et l'IQ-120 de 11,9%. Est-ce une bonne performance par rapport à l'ensemble de la Bourse canadienne?

C'est bien... mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond. La performance des indices québécois est quand même nettement inférieure au gain enregistré par l'indice S&P/TSX composé. Ce dernier a progressé de 14,0% lors de cette même période. Et l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto (lequel regroupe les 60 grandes sociétés canadiennes) a mieux fait avec une hausse de 14,6%.

À défaut de battre l'ensemble des sociétés canadiennes, est-ce que nos «québécoises» ont réussi à se démarquer par rapport aux sociétés qui ont leur siège social dans les autres provinces canadiennes?

Par rapport aux cinq autres indices boursiers provinciaux mis au point par le Centre d'analyse et de suivi de l'Indice-Québec, notre IQ-30 ne devance que l'indice boursier IA-15 des provinces de l'Atlantique. Celui-ci a progressé de seulement 9,07% au cours des six premiers mois de l'année.

La meilleure performance provinciale de la Bourse canadienne a été réalisée par les sociétés de la Colombie-Britannique. L'indice CB-20 a rapporté depuis le début de l'année un énorme gain de 28,7%.

Au deuxième rang, on retrouve les grandes sociétés qui ont pignon sur rue dans les Prairies. Leur indice, le IP-10, a gagné jusqu'à présent quelque 21,8%.

Suivent ensuite l'indice ontarien IO-40 avec un gain de 13,7% et l'indice albertain IAB-25 avec une hausse de 9,95% pour la période.

Fonds FTQ et CSN

La comparaison provinciale étant faite, ramenons maintenant la performance rapportée la semaine dernière par les deux fonds de travailleurs dans leurs justes perspectives...

Les dirigeants du Fonds de solidarité de la FTQ et ceux de Fondaction de la CSN étaient tout fiers de comparer leur performance annuelle (du 1er juin 2008 au 31 mai 2009) avec certains indices de référence qu'ils jugent appropriés.

Le Fonds de la FTQ a rapporté un rendement annuel négatif de -12,6% et Fondaction de la CSN, un rendement négatif de -14,8%.

Pour démontrer aux actionnaires qu'ils s'étaient bien défendus dans le cadre de la crise financière qui a sévi durant cette période de 12 mois, les dirigeants des deux fonds québécois ont notamment rappelé la contre-performance de la Bourse canadienne, soit -29,5% pour le S&P/TSX composé et -34,5% pour l'indice BMO des compagnies québécoises à petite capitalisation.

Pendant que le Fonds de la FTQ comparait également sa performance annuelle avec la baisse de -16,6% de l'indice «des fonds équilibrés mondiaux neutres» du Globefund, Fondaction de la CSN y allait d'une comparaison avec la contre-performance de -17,1% enregistrée «pour la moyenne des fonds équilibrés canadiens actions» de Paltrak.

Bravo pour le choix des indices de référence! C'est toutefois une arme à deux tranchants.

Pendant que le portefeuille du Fonds de solidarité progressait d'un maigre 3,2% lors des six derniers mois de son exercice (1er décembre 2008 au 31 mai 2009), et que celui de Fondaction gagnait un timide 1,2% durant ce semestre, l'indice BMO des compagnies québécoises à petite capitalisation explosait de 33,6%.

Un méchant rattrapage qui méritait d'être souligné!