Malgré ses très nombreuses occupations, le dynamique Marcel Aubut a encore le temps de se préoccuper de son portefeuille. Et quand il investit dans un titre, il n'y va pas de main molle. Le 2 avril dernier, il a en effet mis le grappin sur un bloc de 55 000 actions d'AEterna Zentaris, une petite société biopharmaceutique de Québec. Il a sorti de sa poche la rondelette somme de quelque 64 000$ pour acquérir lesdites actions à 1,16$ pièce.

Cet investissement lui a permis de doubler le nombre d'actions qu'il détient d'AEterna Zentaris, sa position atteignant maintenant les 112 500 actions.

En quoi la société AEterna Zentaris peut-elle vraiment représenter un bon placement pour l'ex-propriétaire des Nordiques, aujourd'hui président du Comité olympique canadien?

Faisons confiance au réputé avocat de Québec. Parmi ses nombreuses occupations, il s'adonne que Marcel Aubut occupe également un poste d'administrateur au sein du conseil d'administration d'AEterna Zentaris.

Depuis l'achat de son bloc, Marcel Aubut a vu le cours de ses actions d'AEterna Zentaris (AEZ) littéralement exploser, puis... retomber. Le premier juin dernier, AEterna Zentaris touchait la barre des 3,49$. C'est trois fois le prix qu'avait payé M. Aubut deux mois plus tôt. Le temps de se frotter les mains, et puis paf! l'action retombait comme une roche et bouclait la séance à 2,35$. Depuis, AEterna Zentaris oscille dans une fourchette de 1,90$ à 2,40$.

Comment peut-on expliquer la récente et grande volatilité de l'action d'AEterna Zentaris?

Cela est probablement attribuable à la publication de nombreuses nouvelles hautement prometteuses.

La semaine dernière, par exemple, nous avons eu droit à deux grosses nouvelles. Lundi, AEterna Zentaris annonçait «que la période de suivi des patients prenant part à l'étude (étude 041) sur l'innocuité en essai ouvert de son programme de phase 3 en hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) avec son produit principal en endocrinologie, cetrorelix pamoate, devrait être complétée» d'ici la fin de la semaine. L'HBP, précise la société, est un grossissement bénin de la prostate qui affecte plus de 20 millions d'hommes aux États-Unis seulement.

«L'HBP est associée aux symptômes du bas appareil urinaire qui incluent des besoins fréquents d'uriner, des besoins soudains et incontrôlables d'uriner, un sommeil perturbé par des besoins d'uriner la nuit (nycturie), de la difficulté à stimuler un bon débit urinaire (hésitation et nécessité d'un effort), diminution du débit urinaire (faible débit urinaire), une sensation d'une vessie non complètement vidée, un besoin soudain d'uriner peu de temps après avoir uriné et des douleurs en urinant (dysurie). Les traitements actuels peuvent atténuer les symptômes jusqu'à un certain point, mais sont souvent associés à des effets secondaires d'ordre sexuels et autres», explique la direction d'AEterna Zentaris.

La bonne nouvelle? La société pourra procéder au dévoilement de l'analyse des données plus tôt que prévu, soit au troisième trimestre au lieu du quatrième trimestre de 2009. Et si tout va bien, une demande d'autorisation d'une drogue nouvelle pourrait être déposée en 2010.

Deuxième grosse nouvelle de la semaine dernière: des investisseurs institutionnels vont injecter dans AEterna Zentaris la somme de quelque 10 millions US. Ils acquièrent un bloc de 5,3 millions d'actions ordinaires à 1,88$US l'action, plus 1,9 million de bons de souscription à un prix d'exercice de 2,06$US l'action.

Une fois converties en dollars canadiens, ces nouvelles actions sont vendues autour des 2,10$, soit le cours de fermeture de vendredi.

Le produit tiré de cette nouvelle émission d'actions sera affecté «aux fins générales» de la compagnie, comprenant notamment le développement clinique des principaux composés en oncologie et en endocrinologie mis au point par AEterna Zentaris.

Il y a deux semaines, AEterna Zentaris avait dévoilé des résultats préliminaires de son étude européenne multicentres de phase 2 en cancer du poumon non à petites cellules sur perifosine, son composé oral novateur, inhibiteur de la transduction de signaux.

«Cette étude randomisée à double insu contre placebo, avait-elle précisé, a été menée auprès de 177 patients atteints d'un cancer du poumon à petites cellules inopérable et qui recevaient un traitement de radiothérapie. L'étude visait à évaluer le perifosine en tant que potentiateur de radiothérapie et son innocuité lorsque administré en combinaison avec la radiothérapie.»

Puis le 1er juin dernier, AEterna Zentaris avait effectué «la présentation de données soutenant l'évaluation du composé AEZS-108 en cancer de la prostate», devant l'assemblée annuelle de l'American Society of Clinical Oncology.

En somme, les nouvelles se bousculent à la porte d'AEterna Zentaris, dont les deux principaux actionnaires sont le Fonds de solidarité de la FTQ (18,33% des actions) et la SGF Santé (16,57%).