Vous pouvez parier sur un cheval et sur qui remportera la Coupe Stanley. Et vous pouvez maintenant parier aussi sur votre prochaine perte de poids. Apparemment, le phénomène est assez répandu aux États-Unis et même ici, au Canada. Et il vient de conquérir l'Europe, si on se fie aux médias d'outremer qui commencent aussi à s'intéresser au site de «motivation» Stickk.com sur lequel vous pariez sur vous-même.

Le site a été créé l'année dernière, aux États-Unis, mais son équipe technique se trouve à Montréal. Vous pouvez y passer un contrat avec vous-même, pour tout et rien. Si vous manquez de motivation pour faire votre lit le matin ou pour arrêter de fumer définitivement, par exemple. Mais la diète est la plus populaire. Selon l'un des fondateurs du site, Jordan Goldberg, le taux de réussite est de 80%. C'est énorme et même suspect de voir des gens qui peinent à perdre du poids subitement réussir avec ce support virtuel.«Les participants sont très motivés car ils ne veulent pas donner de l'argent à une cause qu'ils détestent», explique Jordan Goldberg, au bout du fil. Car les participants peuvent choisir l'option «anti-charité». C'est-à-dire que lors de leur inscription, ils décident du montant en jeu et s'ils échouent à atteindre leur cible, l'entreprise versera le montant à un groupe qui défend une cause qu'ils dénoncent. Un groupe pro-vie ou pro-choix, par exemple. Durant le processus, le participant reçoit des messages afin qu'il mette à jour son profil. On ne le laisse pas à lui-même. Il doit aussi désigner un témoin dès le départ qui suivra son cheminement. Il peut d'ailleurs choisir de verser la somme en jeu à un ami, s'il faillit. Ou même de ne pas du tout mettre d'argent en jeu. L'honneur peut très bien faire l'affaire puisque le participant peut demander que l'on publie en ligne ses résultats. Bons ou mauvais.

Environ 85% de la clientèle est américaine et 5% à 7%, canadienne, mais le groupe est en pleine expansion, se trouvant des parieurs un peu partout sur la planète.

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Environnement

Un aliment sur trois est jeté au Canada

Le kilométrage alimentaire, meilleure mesure du coût environnemental de l'assiette? Que non! Les études liant la pollution au contenu de l'assiette se multiplient plus vite que les bactéries dans le yogourt, depuis les trois ou quatre dernières années. Cette semaine, Statistique Canada dressait à son tour un tableau de la situation, en calculant le coût environnemental des aliments chers aux Canadiens, mais en le calculant selon tout le cycle de production. Montrée du doigt pour une énième fois, la viande, dont la production est pratiquement responsable du quart des émissions à effets de serre liées aux aliments. Les mêmes ruminants produisant le lait, le fromage se classe bien haut dans le palmarès des aliments polluants au Canada, avec 8% de ces émissions négatives.

Plus négatif encore, le gaspillage. Car à quoi bon acheter local, bio ou végé, si une partie du souper part à la poubelle. Chaque gramme de nourriture jeté est un gramme qui a été produit pour rien, avec tout ce que cela implique. Et au Canada, le gaspillage ne se calcule pas en grammes, mais en kilos. Précisément 183 kilogrammes d'aliments sont gaspillés, par année, pour chaque Canadien. C'est un étourdissant 38% de tous les aliments en vente qui part pour la poubelle. Plus d'un aliment sur trois. Statistique Canada a inclus les pertes au détail, au restaurant et à la maison pour arriver à ce grand total. Une efficace gestion du frigo serait-elle, finalement, la mesure la plus accessible pour réduire l'empreinte environnementale de nos assiettes?

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Homard

Aide et mécontentement pour les pêcheurs du Québec

La demande pour le homard a déjà été plus forte. En temps de récession, on mise plus sur le rôti de palette que sur le homard Thermidor, disons. Les pêcheurs canadiens réclament une aide depuis le début de cette saison à oublier, ils ont finalement été entendus. Doublement au Québec, où le ministre Laurent Lessard, responsable des Pêcheries, a annoncé des mesures exceptionnelles d'une valeur de 1,5 million de dollars. Très bien et très apprécié, dit Léonard Poirier, directeur de l'Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine. D'autant que l'aide fédérale de 65 millions de dollars pourrait complètement leur échapper, si elle est apportée telle que présentée cette semaine.

«Ottawa veut profiter cette crise de prix pour régler une crise structurelle», explique M. Poirier. Puisque l'aide fédérale s'appliquera surtout aux endroits où le homard se fait rare et pour mettre sur place des programmes qui assureront la pérennité du crustacé. Or, au Québec, ces programmes existent déjà. Et pour cette raison, explique le pêcheur madelinot, les homards sont toujours au rendez-vous. Précisément parce qu'on s'est assuré de faire une pêche responsable, depuis de nombreuses années. Le problème en ce moment, c'est plutôt le prix. Les pêcheurs reçoivent autour de 4$ pour chaque livre de leurs homards, en moyenne, cette année. Leurs coûts d'opération seuls sont évalués à 4,75$. Et à ce prix, il n'y a ni profit ni salaire.