Q Est-ce que les actions du Fonds de solidarité de la FTQ sont admissibles dans un CELI? Et si oui, à quelles conditions? - Marc

R Malheureusement, la réponse c'est: non! Pourquoi interdit-on d'inclure ces actions dans le CELI (compte d'épargne libre d'impôt)? Tout simplement parce que les actions des fonds de travailleurs, comme le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction de la CSN, sont assujetties à des restrictions fiscales. En raison des généreux crédits d'impôt de 15% au fédéral et 15% au provincial accordés à l'achat desdites actions des deux fonds de travailleurs, les actionnaires sont généralement tenus de conserver leurs actions jusqu'à leur retraite ou pré-retraite. Ces restrictions gouvernementales empêchent les actionnaires du Fonds de solidarité et de Fondaction d'inclure leurs actions «syndicales» dans le CELI.

 

C'est véritablement une des rares exceptions, avec les actions de Capital régional et coopératif Desjardins (un placement bénéficiant d'un crédit d'impôt provincial de 50%). Tous les autres placements (CPG, actions, fonds commun de placement, unités de fiducie de revenu, obligations, etc.) sont admissibles dans le CELI. Ce véhicule de placement a fait son entrée sur le marché financier au début janvier dernier et il nous permet d'investir jusqu'à 5000$ par année à l'abri de l'impôt. Non seulement les revenus accumulés dans un CELI ne sont pas imposables, mais en plus on peut effectuer des retraits et des réinvestissements comme bon nous semble. Un véhicule de placement vraiment très flexible!

Un signal d'achat?

Q Je suis détenteur d'actions d'une petite société que j'avais payées dans le temps autour de 0.45$ l'unité. À l'époque, je trouvais l'entreprise intéressante. Toutefois, depuis mon acquisition, la valeur de mes actions n'a jamais cessé de diminuer. Aujourd'hui alors qu'elles s'échangent aux alentours de 3 cents, je suis à considérer l'idée d'en racheter dans le but de rabaisser mon coût moyen. J'ai vu dernièrement qu'un des administrateurs avait fait l'acquisition de 2 millions d'actions au prix de 2 cents, pour une valeur totale de 40 000$. D'après vous, s'agit-il là d'un signal d'achat? - Bernard

RSur les titres des petites entreprises, les transactions d'initiés (des administrateurs, des dirigeants, des principaux actionnaires) ne sont pas significatives. Et ce, peu importe le secteur d'activités, que ce soit celui des mines juniors, des petites sociétés de haute technologie, d'internet ou de biotechnologie. Pourquoi? Parce que c'est trop spéculatif. Pensez-y: on peut, l'air de rien, faire monter le titre de 50% en le faisant passer de 2 à 3 cents. Et le lendemain, le titre retombe comme une roche à 2 cents...

Il est trop facile de faire bouger de tels titres. L'initié, qui investit de sa poche quelques dizaines de milliers de dollars dans une petite société dont il est administrateur ou dirigeant, le fait sans aucun doute avec un objectif bien précis, et selon une stratégie boursière bien planifiée. Et il est fort probable que cet investissement ne représente pour cet initié qu'une somme relativement marginale. Le petit actionnaire qui veut, comme vous, se refaire le portefeuille, ne joue pas dans la même ligue. Un, vous cherchez désespérément à rabaisser votre coût initial d'acquisition des actions dans le but d'éponger en partie vos pertes. Deux, vous n'avez aucune idée de la situation financière dans laquelle la petite société en question tente de survivre. Trois, vous n'avez aucune information sur les projets d'avenir de la société. Quatre, vous n'êtes pas archi riche. Racheter des actions d'un tel titre, c'est jouer au spéculateur. Bonne chance!

Du gaz dans le portefeuille?

Q Pour faire suite à votre article sur «Le pari Pages Jaunes», je voulais justement investir dans le titre de Gaz Métro. Est-ce que l'on peut conclure que le titre de Gaz Métro est également risqué? Rendement généreux égale risque élevé? - Christian

RLe titre de Gaz Métro (GZM.UN: 14,62$) ne se retrouve pas dans la même situation boursière que celui du Groupe Pages Jaunes (YLO.UN: 15,69$). Au cours actuel, Pages Jaunes rapporte un dividende de 20,5% alors que Gaz Métro en rapporte un de 8,5%. Alors que le dividende de Gaz Métro semble raisonnable par rapport à la situation financière et boursière de la société, on ne peut certes pas en dire autant du dividende de Pages Jaunes.

C'est pourquoi on s'attend, avec Pages Jaunes, de deux choses l'une à la suite de la publication, jeudi prochain, des résultats financiers du premier trimestre: ou le titre grimpe significativement si la direction maintient le niveau élevé de son dividende, ou le titre fait du surplace si la direction décide de couper ledit dividende.

Avec Gaz Métro, on a un titre relativement stable dans ses revenus et ses bénéfices. Aucun analyste boursier ne s'attend à des surprises. Pas de spéculation à l'horizon.

Vous êtes sans doute intéressé de connaître les recommandations des cinq analystes de maison de courtage qui suivent Gaz Métro...

Aucun d'entre eux n'est acheteur. Trois recommandent de conserver le titre, avec un prix cible allant de 15,00$ à 16,00$. Et deux analystes sont vendeurs, avec prix cible variant entre 13,00$ et 14,50$.

Concernant le dividende de Pages Jaunes et celui de Gaz Métro, n'oubliez pas qu'il s'agit ici, au plan fiscal, de revenu (comme des intérêts) distribué par les deux fiducies de revenu. Ce revenu ne bénéficie pas du crédit d'impôt pour dividendes.