Est-ce que le Groupe Pages Jaunes va réduire ou pas son lucratif dividende de 20,8%?

Les paris sont ouverts... Et vous avez jusqu'à jeudi matin pour spéculer avec le titre: à la hausse en achetant des parts si vous croyez que la haute direction conservera le statu quo; ou à la baisse en vendant à découvert... si vous prévoyez que la direction diminuera son dividende.

Quoi qu'il en soit, l'énigme sera résolue pas plus tard que jeudi matin alors que la direction du Groupe Pages Jaunes dévoilera les résultats de son premier trimestre de 2009. Le dévoilement de ces résultats coïncidera avec la tenue à Montréal de l'assemblée annuelle des actionnaires.

Du côté des investisseurs aguerris, tout le monde est surpris de voir que le Groupe Pages Jaunes n'a pas encore diminué son dividende malgré l'ampleur de la crise financière qui frappe le monde entier. Et au nombre des grands secteurs économiques lourdement atteints par la récession mondiale, on trouve l'industrie de la publicité, dans laquelle baigne le Groupe Pages Jaunes.

À titre de «chef de file au Canada dans le marché de la recherche commerciale locale», on voit difficilement comment le Groupe Pages Jaunes peut maintenir son généreux dividende alors que ses revenus risquent de subir les contrecoups de la récession...

Le titre du Groupe Pages Jaunes (YLO: UN) se négocie présentement autour de 5,60$ l'unité et rapporte un «dividende» annuel de 1,17$. Pour être plus précis, le «dividende» en question est fiscalement considéré comme du simple revenu (équivalent d'intérêt) versé par une fiducie de revenu. Mais qu'à cela ne tienne, faites la division et vous obtenez un rendement approchant les 21%. Avec un tel rendement, on a les moyens de se foutre du traitement fiscal...

Mais un tel rendement de 21% soulève deux questions fondamentales. Premièrement: si la direction du Groupe Pages Jaunes s'apprête à réduire son dividende pour des raisons de baisse rentabilité, pourquoi a-t-elle attendu si longtemps et n'a-t-elle pas mis en garde ses actionnaires devant cette possibilité?

Deuxièmement: si le Groupe Pages Jaune continue de faire de l'argent comme de l'eau malgré la récession, pourquoi la direction de la société continue-t-elle d'offrir un si généreux rendement alors qu'elle pourrait jouer de prudence en le réduisant de moitié et en conservant le reste de ses revenus dans ses coffres?

Quoi qu'il en soit, au cours actuel de 5,60$, soit environ la moitié de son haut des 52 dernières semaines, les investisseurs institutionnels s'attendent à une réduction de moitié ou presque du généreux dividende. Ce qui ramènerait le rendement du titre du Groupe Pages Jaunes entre le rendement présentement offert par deux des fiducies de revenu les plus prisées par les investisseurs, soit Gaz Métro (GZM.UN: 8,5%) et Bell Aliant Regional Communications (BA.UN: 12%).

Le Groupe Pages Jaunes a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 1,7 milliard et un bénéfice d'exploitation de 940 millions.

La société publie annuellement plus de 340 annuaires Pages Jaunes (MC) et résidentiels. De plus, elle gère également les populaires annuaires en ligne PagesJaunes.ca, Canada411.ca et CanadaPlus.ca. Sa filiale Société Trader est un chef de file canadien des médias dans quatre secteurs: automobile, immobilier, articles d'usage courant et emploi.

Les analystes des maisons de courtage sont vraiment partagés sur le sort à réserver au Groupe Pages Jaunes. Sur 12 analystes, quatre en recommandent l'achat avec un prix cible allant de 7$ à 8$. Six analyses restent neutres (à conserver avec prix cible de 5$ à 6$) et deux le mettent en vente, à 4,50$ comme prix cible.

En cette période où les placements prudents ne rapportent plus rien, des épargnants moins frileux lorgnent les titres des entreprises inscrites en Bourse qui versent d'alléchants dividendes ou revenus de fiducie.

Un conseil: plus le rendement est généreux, plus le risque est élevé. Tenez-vous-le pour dit!