Quand les joueurs du Canadien se retrouveront au camp d'entraînement en septembre, le visage de l'organisation pourrait être méconnaissable.

Maintenant que l'équipe a pris le chemin des vacances après son élimination expéditive, beaucoup d'action est à prévoir en dehors de la patinoire.

Si George Gillett se résigne à se départir du Tricolore, la vente doit se faire rapidement pour donner la chance au nouveau propriétaire d'imprimer sa marque sur la prochaine saison du bleu-blanc-rouge. De nombreux points d'interrogation subsistent au terme de ce long chemin de croix qu'on a fait subir aux partisans depuis le match des Étoiles. Un centenaire qu'ils vont s'empresser d'oublier.

 

Du côté des opérations hockey, plusieurs décisions cruciales devront être prises en cascade d'ici l'été. À commencer par le cas Bob Gainey: doit-il demeurer en selle même s'il souhaite rester en poste? Le directeur général a perdu beaucoup de plumes récemment, de nombreux amateurs ne lui ont pas pardonné le congédiement de Guy Carbonneau.

Qu'il s'en aille ou non, Bob Gainey a signifié qu'il ne retournerait pas derrière le banc. Il faudra donc dénicher un nouvel entraîneur-chef. Le choix ne revient pas au propriétaire, mais l'ancien no 23 voudra sûrement attendre de recevoir un vote de confiance de son grand patron avant de procéder à cette embauche. Or, il serait bizarre que le nouveau coach ne soit pas nommé avant le repêchage de la Ligue nationale à la fin juin.

La moitié des joueurs réguliers de l'équipe deviendront libres comme l'air le 1er juillet, dont le capitaine Saku Koivu et Alex Kovalev. Lesquels voudra-t-on retenir? Qui cherchera-t-on à aller cueillir sur le marché des joueurs autonomes? Difficile également de progresser dans ce dossier sans savoir quelle sera la masse salariale disponible. Ce sera au nouveau propriétaire de trancher.

La juxtaposition de la sévère récession et de la déconfiture du Canadien aura-t-elle un impact sur la campagne de vente des billets dans quelques semaines? Le Centre Bell fait salle comble depuis plusieurs années, mais le passé n'est pas garant de l'avenir. Surtout quand on ignore qui prendra les rênes de l'équipe.

M. Gillett a mentionné qu'il prendrait le soin de bien examiner ses options et les propositions sur la table. Vend ou vend pas? Trouvera-t-il plutôt un partenaire minoritaire qui acceptera d'investir 400 millions dans son holding sportif tout en lui laissant le contrôle? Le temps commence à presser pour le propriétaire américain qui doit vite dégoter du financement pour renflouer ses coffres. En juillet, il doit renégocier l'emprunt de 450 millions qui lui a permis d'acquérir le LC Liverpool et qui ne sera pas prolongé de nouveau par la Royal Bank of Scotland. Sans compter un autre prêt personnel de 75 millions, également à refinancer prochainement, sur lequel il doit payer des intérêts de 19%.

Malgré des finances saines, on sent que le vaisseau du Canadien tangue. Ce serait la moindre des choses que le nouveau propriétaire dispose d'un peu de temps pour donner un coup de gouvernail. C'est aussi une question de respect pour les centaines de milliers de partisans inconditionnels qui appuient et vénèrent la sainte Flanelle.

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