L'intérêt pour l'alimentation de proximité est si grand présentement, qu'un producteur de télévision a eu l'idée d'en faire une téléréalité. Le 100-Mile Challenge - ou le défi 160 km, si nous devions le traduire, présente les grandeurs et misères de six familles de la ville de Mission, en Colombie-Britannique, qui acceptent de passer 100 jours en ne mangeant que des aliments locaux. Aucun passe-droit. Exit le café ou le sucre. Pas d'huile d'olive. Fini le whisky. L'épicier du village est devenu leur grand allié et il indique maintenant clairement les aliments qui proviennent du rayon établi, 160 km.

Le tout tient évidemment d'avantage du jeu. Comme l'était le livre qui a inspiré la série, The 100-Mile Diet. Les deux auteurs du best-seller, aussi de Colombie-Britannique, assistent les participants dans leur quête de l'aliment local. Très intéressant de réaliser l'importance qu'ont les ingrédients importés dans notre alimentation et aussi de prendre conscience des alternatives qui existent pour les remplacer, si on en a envie. Pour respecter les règles du jeu, les familles se creusent vraiment la tête. Où se trouve l'apiculteur du coin? Que font pousser les maraîchers? Les vignerons voisins font-ils du vin buvable? Jusqu'à l'extrême: comment fait-on pour extraire le sel de la mer et ensuite l'utiliser comme sel de table? Il faut dire que Mission est drôlement bien situé, au milieu d'un superbe garde-manger naturel. Mais l'expérience est loin d'être facile. Une famille a déjà abandonné, les autres sont très, très dévouées. À voir tous les dimanches soirs, sur Food TV, ou en ligne au www.foodtv.ca où il y a aussi un blogue et un carnet d'adresses interactif pour tout le Canada.

 

FROMAGES

Le prêt-à-manger, même dans les rayons des produits laitiers!

Quelle est la catégorie de fromage qui connaît la meilleure croissance? Les fromages fins? Les fromages artisanaux. Que non! Si les industriels laitiers se frottent les mains présentement, c'est que les fromages râpés sont les meilleures affaires depuis des années. L'année dernière, ces paquets de fromage en sacs qui se ferment après usage ont rapporté 244 millions de dollars à leurs fabricants canadiens, selon une étude de la firme Nielsen. Une augmentation de 13% par rapport à l'année précédente, note aussi le mensuel Canadian Grocer qui s'intéresse aux tendances dans les allées d'épicerie. Et le fromage déjà râpé en est définitivement une. D'abord, il y a eu la mozzarella râpé, pratique pour la lasagne. Puis, des mélanges de quelques fromages ce qui plaisait énormément aux consommateurs qui n'avaient plus à acheter trois ou quatre briques de fromage pour un seul plat et gérer les restants. Depuis quelques années, les grandes laiteries ont aussi lancé des feta ou des bleus en morceaux, toujours dans le but de faire économiser du temps à leurs clients qui n'aiment pas laver la râpe et la planche. On trouve maintenant aussi des mélanges assaisonnés de piments pour les nachos ou d'herbes pour les plats italiens. En récession, les consommateurs préféreront-ils débourser un peu moins et préparer eux-mêmes leur fromage? Pas sûr...

SUCRE

Plus santé que le sirop de maïs?

Après avoir été démonisé durant des années et banni de toutes les diètes amaigrissantes, voilà que le sucre fait un retour remarqué sur la liste des ingrédients. Et pourquoi donc? Parce qu'il est naturel, pardi! «Difficile à croire, mais on est à redorer l'image du sucre en le présentant comme un aliment santé», explique le professeur Ariel Fenster, de l'Organisation pour la science et la société de l'Université McGill dans son bulletin de manchettes scientifiques. Il cite en exemple ce nouveau Pepsi Natural pour le marché américain. La même boisson gazeuse, dans laquelle on utilise du sucre de canne plutôt que le controversé sirop de maïs à haute teneur en fructose, un ingrédient très populaire dans les aliments parce qu'il est pratique et moins cher. Une autre version, le Pepsi Raw, a été lancée en Europe l'année dernière. Toujours en vantant le naturel du sucre. Or pour Ariel Fenster, c'est certainement un très bon coup de pub, mais dans les faits, c'est surtout remplacer quatre trente sous pour un dollar. Le sucre est fait de glucose et fructose, tout comme le sirop de maïs, explique-t-il. Et même s'il y a des différences sur la composition chimique de l'un et de l'autre, boire trois boissons «naturellement» sucrées ne fera rien de bon pour l'épidémie d'obésité.

ALLERGIES

Plus de réaction aux fruits et légumes

Une étude britannique a été très remarquée la semaine dernière par les médias du Royaume-Uni. On y notait une hausse considérable des allergies en général, ce qui n'est pas nouveau, mais on s'intéressait particulièrement aux allergies aux fruits et légumes qui seraient aussi en augmentation. Elles devraient même surpasser la tristement célèbre allergie à l'arachide, prétendent des spécialistes. Assez inquiétant. «Il s'agit d'une réaction croisée avec l'allergie au pollen», explique Rosanne Blanchet, diététiste à l'Association québécoise des allergies alimentaires. Statistiquement, une partie des gens qui souffrent des allergies saisonnières de type allergie au pollen ont aussi des réactions allergiques à la consommation de certains fruits et légumes. Un peu plus de la moitié des gens allergiques au bouleau sont aussi allergiques à des fruits à noyaux, comme la pomme et la poire et aussi au persil, aux pommes de terre, aux noisettes et au tournesol. Les réactions ne sont pas aussi virulentes qu'une réaction anaphylactique à l'arachide, explique Rosanne Blanchet. Ce sont généralement des malaises dans la bouche ou même dans la gorge. Le phénomène est reconnu et constant, mais comme les allergies saisonnières tendent à augmenter avec une augmentation de la pollution atmosphérique, les allergies aux fruits et légumes augmentent, proportionnellement.