Il va arriver quelque chose. Je ne sais pas trop encore, mais il y a un fantôme qui va se décrocher des poutres du Centre Bell pour nuire aux Bruins de Boston et faire gagner le Canadien. C'est sûr, à part de rares exceptions, ça a toujours été le cas. Les Bruins sont toujours battus.

Et puis, je trouve qu'on exagère beaucoup la différence entre le Canadien et les Bruins. Qu'on ne se trompe pas, le Canadien de cette saison est aussi bon que celui de l'an dernier. Même meilleur avec l'acquisition d'Alex Tanguay. Ce qui s'est passé dans les bars de la ville en février et mars pour pourrir cette équipe et provoquer le congédiement de Guy Carbonneau ne comptera plus à partir de ce soir.

Tim Thomas a connu une bien meilleure saison que Carey Price. Mais pour une série en sept matchs, j'aime mieux un gardien très fort techniquement à un poète qui est toujours sur le dos ou sur le ventre pour arrêter les rondelles. Les marqueurs du Canadien vont s'ajuster aux folies de Thomas et vont le battre. Je vous le dis.

À la défense, si Andrei Markov ne revient pas au jeu, c'est évident que le Canadien sera en difficulté. Mais je suis convaincu que Markov va jouer sinon ce soir, du moins à compter de lundi soir au Centre Bell. Ça va être encore le temps de battre les Bruins.

L'avantage numérique des Bruins a eu une meilleure saison que celle du Canadien. Mais ça ne compte plus depuis que Mathieu Schneider est arrivé avec la Flanelle. Punition pour punition, j'aime mieux me défendre contre les Bruins que contre le Canadien.

Je concède que Claude Julien est meilleur derrière le banc que Bob Gainey, mais je me dis que les mécréants du CH ont tellement à se faire pardonner qu'ils vont faire un effort supplémentaire qui va annuler cet avantage.

Faites le calcul et vous arrivez à une victoire du Canadien. Dure mais bien méritée.

***

Et puis, il y a plus. Depuis trois jours, ça n'arrête pas. Les gens me demandent si le Canadien «va aller loin». Ils vont aller à Boston, que je leur réponds. Mais j'ajoute qu'ils ont de bonnes chances de battre les Oursons. Je le dis pour voir les yeux des fans s'illuminer. Qu'un supposé connaisseur les rassure, ça ensoleille leur journée. Ils aiment tellement leurs joueurs et leur équipe que si cette bande de pas aimables qui portent le chandail tricolore se doutaient un tout petit peu à quel point ils sont aimés, ils se bougeraient le cul.

Je me dis que Bob Gainey va leur parler de cet amour. Je me dis que Pierre Boivin va leur rappeler qu'ils ont une place inespérée dans la société québécoise. Je me dis que quelqu'un va leur souligner qu'ils sont la seule équipe de hockey à l'est de Calgary à jouer au hockey le 16 avril.

Je me dis qu'on va leur traduire les articles écrits à Montréal vantant la puissance des Bruins.

Je me dis que pendant deux semaines au moins, ils vont former une équipe. Une vraie. Soudée par la honte de l'année de misère qu'ils ont offerte à leurs partisans.

Les Glorieux ont 10 mauvaises raisons de gagner. Ça devrait suffire.

Le Canadien en six. Pour le rachat et la rédemption.

Oui à Saputo... pour la MSL

La famille Saputo a fait beaucoup pour le soccer au Québec. Joey Saputo a porté à bout de bras l'Impact et les autres équipes qui ont réussi à faire progresser ce sport magnifique et universel à Montréal et au Québec. La famille a les moyens, mais dans la vie, personne n'est obligé de donner ses millions aux autres à moins que ce ne soit par les impôts.

Cette fois, Joey Saputo a besoin des gouvernements. Il m'a expliqué, hier, comment il se préparait à demander une concession dans la Major Soccer League au cours des prochains mois. La dernière fois, il avait aligné plus de 45 millions canadiens sur la table pour soutenir la concession. Sauf que dans ces millions, il y avait des millions prévus pour l'agrandissement du stade Saputo. «Il n'en restait pas assez pour les dirigeants de la ligue. Cette fois, on demande au gouvernement de nous aider avec le programme fédéral des infrastructures. J'ai demandé officiellement aux ministres Raymond Bachand et Michelle Courchesne de nous appuyer dans notre dossier. C'est le Québec qui doit faire la demande à Ottawa. M. Bachand connaissait déjà l'importance pour Montréal d'accéder au plus grand circuit de soccer en Amérique du Nord et j'espère avoir une réponse assez vite», a dit M. Saputo.

Il le faut. L'homme d'affaires s'attend à ce que la MSL annonce une expansion d'ici quelques semaines au plus. Vancouver et Portland étant déjà des succès avec une dizaine de milliers de ventes d'abonnements de saison, on pense qu'on va ouvrir un autre marché dans l'Est, peut-être même pour la saison 2011. Il va falloir être prêt.

«On a raté le train une fois, on ne peut pas le rater une deuxième fois. J'aurais besoin d'une réponse de M. Bachand d'ici trois semaines dans une situation idéale. Il sait que la famille Saputo, en payant les millions exigés pour une concession et en comptant les millions déjà investis dans le stade et l'Impact, aura déjà dépensé plus de 60 millions pour le soccer. Mais cette fois, nous avons besoin d'aide comme on l'a fait pour Vancouver et Toronto. Et ce qu'on demande est modeste quand on compare avec les fonds publics engagés dans ces deux villes. C'est important pour Montréal et le Québec», a affirmé M. Saputo.

Par ailleurs, en refusant de répondre à une question, il a confirmé que la famille Saputo était engagée dans la course pour l'achat du Canadien. Mais c'est une autre histoire.

En attendant, ça ferait du bien à la métropole d'avoir une deuxième équipe dans une ligue majeure. Le Canadien c'est bien ; le Canadien, et l'Impact dans la MSL, ce serait mieux.