Les résultats d'une importante étude américaine ont beaucoup fait jaser cette semaine. Ainsi donc, si vous mangez un hamburger tous les jours, vous augmentez vos risques de développer un cancer ou d'être victime de troubles cardiovasculaires.

«Le hamburger, il faut le voir comme une figure de style», prévient Richard Béliveau, titulaire de la Chaire en prévention et traitement du cancer de l'UQAM. Parce que l'étude en question est très importante, précise-t-il.

Les chercheurs ont aussi pris en considération plusieurs facteurs dont le poids des individus, le niveau de tabagisme et la consommation de fruits, avant de tirer cette importante conclusion: la consommation de viande rouge augmente les risques de mortalité. Les amateurs de bavette à l'échalote qui se disaient que c'est plutôt la mayonnaise, le cola et les frites bien grasses qui tuaient les mangeurs de hamburger doivent se raviser. La viande rouge est bel et bien au banc des accusés. Peu importe la coupe ou la qualité de la viande. Et le lien entre la quantité consommée et les chances de développer la maladie sont linéaires. Plus de viande, plus de risque. À l'inverse, les gens qui mangent plus de volaille ont un peu moins de risques de développer un cancer.

«C'est une étude très solide parce qu'elle focalise sur la viande rouge, explique le Dr Béliveau. Alors que d'autres vont faire des études épidémiologiques globales pour aussi observer la consommation de viande rouge.»

Les chercheurs de l'Institut national du cancer ont évalué 500 000 cas sur une période de 10 ans. Selon leurs calculs, entre 10% et 15% des morts durant cette période auraient pu être évitées simplement en modifiant l'assiette des gens. Les produits de charcuterie sont aussi associés à de plus importants risques de maladies.

Alors, fini le steak? Tout est une question de contexte, tempère Richard Béliveau qui ne condamne pas les gens qui aiment bien manger une portion raisonnable de viande rouge, une fois de temps en temps. C'est ceux dont la variété alimentaire se résume entre T-Bone et filet mignon qui devraient sérieusement revoir leur menu, dit-il. Et il s'agit souvent d'hommes. «Les hommes ont un attachement viscéral à la viande rouge, explique Richard Béliveau. On dirait qu'on redevient des chasseurs.»

En général, la consommation de viande rouge a diminué au Canada depuis 10 ans, bien que les dernières statistiques montrent une légère reprise.

Éducation

Les élèves du collège Ahuntsic boudent leur cafétéria

Et dire qu'on croyait que les jeunes s'intéressaient peu à l'alimentation.

Il y a eu une manifestation pacifique cette semaine au collège Ahuntsic. L'association étudiante de ce cégep montréalais a distribué gratuitement des repas sur l'heure du midi, afin de boycotter la cafétéria. Le groupe en a contre le renouvellement du contrat de cafétéria jusqu'en 2012, au profit de la multinationale Aramark, qui s'est fait sans appel d'offres.

La direction du collège explique qu'elle ne doit pas obligatoirement passer par l'appel d'offres pour décider du gestionnaire de la cafétéria et qu'elle est très satisfaite du travail fait par Aramark depuis cinq ans. De plus, deux sondages ont estimé que la clientèle de la cafétéria scolaire était satisfaite à 70%.

Mais il y a plus: la multinationale des services alimentaires verse de généreuses redevances à l'établissement, ce qui a pesé dans la balance au moment de la décision. «Aramark participe aux bourses de la fondation et nous donne des commandites», explique Louis Brosseau, du bureau des communications du collège. «Aramark a déposé une offre avantageuse pour le collège en termes financiers, explique aussi une note interne à ce sujet. Ce n'est évidemment pas le seul critère qui a été pris en compte, mais les revenus que le collège retirera de cette entente seront réinvestis dans les services du collège et profiteront à l'ensemble des étudiants et du personnel.» Aramark est une compagnie américaine présente dans 19 pays.

OEufs

Les Canadiens craquent plus qu'avant

Les campagnes de promotion des producteurs d'oeufs ont été efficaces. La consommation d'oeufs au pays a beaucoup augmenté l'année dernière, selon les données de la firme Nielsen. Une hausse de plus de 5% en quantité, en général, et une augmentation beaucoup plus importante pour les oeufs de spécialité, bio, mais surtout oméga-3. En plus de l'efficace campagne vantant les valeurs nutritives de l'oeuf, la situation économique pourrait expliquer cette hausse. «Le prix de la douzaine d'oeufs est relativement stable depuis des années, dit Philippe Olivier, de la Fédération des producteurs d'oeufs de consommation du Québec. Pour environ 2,60$, vous pouvez faire beaucoup de chemin avec une douzaine d'oeufs.» Les Canadiens restent toutefois de petits consommateurs d'oeufs avec chacun, en moyenne, 186 oeufs par année, rappelle-t-il. C'est bien peu comparé aux Chinois qui mangent un oeuf par jour ou même si on se compare aux Français ou aux Américains qui mangent autour de 250 oeufs par année.