La semaine de relâche scolaire n'est pas une mauvaise idée. Les enseignants sont à bout de souffle, les enfants sont fatigués, la saison est marquée par une épidémie de rhumes et les teints sont plutôt verdâtres. Une semaine de repos ne fera de mal à personne.

Le problème c'est que pour beaucoup trop de parents, la semaine de relâche relève davantage du casse-tête que de la détente.

Le scénario de la petite famille idéale qui passe la semaine sous le soleil du Mexique est loin d'être accessible à toutes les bourses. Même chose pour la semaine de ski dans un condo avec vue imprenable sur la montagne.

 

En fait, pour la majorité des parents, et sûrement davantage cette année à cause de la situation économique, la réalité est beaucoup moins glamour.

Premièrement, il y a beaucoup de travailleurs qui ne disposent que de deux semaines de vacances par année. Et on leur imposerait d'en prendre une à la fin de l'hiver, alors qu'il pleut et neige à la fois et que les rues sont brunes de gadoue? C'est un peu totalitaire. La plupart des gens veulent garder leurs semaines de vacances pour l'été et on les comprend.

Pour tous ces gens qui n'ont pas suffisamment de jours de congé, c'est le système D qui s'impose.

Les plus chanceux peuvent faire appel à des grands-parents en forme et disponibles. Les autres peuvent toujours inscrire leur enfant dans un camp.

Avec les années, toute une industrie du camp de jour s'est développée autour de la semaine de relâche. Les enfants peuvent étudier les étoiles, apprendre à cuisiner ou pratiquer leur sport préféré. À condition que les parents puissent y mettre le prix, bien entendu.

Pour les budgets plus modestes, les municipalités offrent des camps de jour moins dispendieux. Heureuse initiative qui doit faire le bonheur de bien des parents qui ne savent pas trop où «caser» leur petit.

Sauf que... l'idée de la relâche n'est-elle pas de décrocher? D'offrir une semaine de pause aux enfants? Et on les enrôlerait à nouveau dans des activités organisées, avec des moniteurs qui leur ordonnent de se tenir tranquilles et d'écouter?

Pourquoi ne pas plutôt pousser l'idée de la semaine de relâche un peu plus loin en permettant aux parents qui le désirent de prendre une pause avec leurs enfants?

Pour cela, il faudrait revoir nos politiques familiales qui, bien que généreuses, pourraient être plus flexibles. À ce sujet, l'idée d'une banque de congés familiaux proposée par Pauline Marois lors de la dernière campagne électorale mériterait d'être étudiée plus en profondeur. Les parents de jeunes enfants pourraient utiliser cette banque à leur guise durant l'année. Ou concentrer la totalité des journées disponibles durant la semaine de relâche. Et ceux qui n'ont pas de jeunes enfants à la maison disposeraient de ces journées pour prendre soin d'un membre de la famille malade ou vieillissant. Bref, du temps destiné uniquement aux activités familiales et offert à tous, pas seulement aux plus privilégiés d'entre nous.