Le sommet sur la culture qui a eu lieu dans la capitale nationale lundi a beau avoir été calqué sur celui de Montréal, les deux événements étaient fort différents. Au départ, il s'agit pourtant de la même idée: réunir les acteurs de la politique, des arts et des affaires autour d'une même table pour développer une vision commune de la culture comme moteur de développement économique.

C'est la ministre Christine St-Pierre qui, emballée par l'expérience de Montréal, a convaincu Régis Labeaume de tenter l'expérience. Il n'aura pas fallu cinq ans pour convaincre le dynamique maire de Québec. Non seulement a-t-il accepté, mais il a été le véritable moteur de cette rencontre.

 

C'est la principale différence entre l'événement de Québec et celui de Montréal, il y a un an et demi: la détermination et l'enthousiasme étaient beaucoup plus palpables lundi.

Regardons la réalité en face: 18 mois se sont écoulés depuis le Sommet de Montréal et à l'exception du Quartier des spectacles (un dossier majeur, il faut en convenir), la rencontre n'a accouché d'aucun autre projet d'envergure. Le plan d'action adopté à l'issue de cette rencontre se cherche toujours un «porteur de ballon» et Montréal n'a pas encore de branding (métropole culturelle? ville de créateurs? On cherche...).

À Québec, il n'y a pas de tataouinage, pour reprendre une expression populaire. Le maire est encore au sommet de la vague du succès du 400e et il en profite.

Lundi, Régis Labeaume avait déjà trouvé son branding - Expérience Québec - et il annonçait des projets à coup de millions de dollars. Il veut faire de sa ville la capitale de la relève artistique et transformer le quartier Saint-Roch en lieu de rencontre des arts et de la technologie incontournable. Sa détermination est d'autant plus frappante quand on pense au tordage de bras qui avait eu lieu au Sommet de Montréal pour que le maire, Gérald Tremblay, accepte du bout des lèvres d'indexer le budget de Conseil des arts de la Ville. Visiblement, on a compris quelque chose à Québec qu'on met du temps à saisir à Montréal.

Bien sûr, la capitale et la métropole sont fort différentes. Québec est plus homogène. C'est une ville moins paralysée par sa bureaucratie, plus facile à gérer.

Montréal, pour sa part, est un cauchemar. Même l'ancienne ministre des Affaires municipales Louise Harel, pourtant à l'origine des fusions, reconnaît que la ville est désorganisée. À cause de la structure et du pouvoir des arrondissements, le maire de Montréal pourrait difficilement avoir un impact aussi direct que son homologue de Québec.

Cela dit...

Deux choses étaient évidentes lundi dernier. D'abord, le consensus, un mot qu'on entend rarement dans la métropole. Ensuite: l'énergie et la détermination de Régis Labeaume. Le style du maire, direct et efficace, compte pour beaucoup quand vient le temps de rallier les troupes. On dit qu'un leader, c'est quelqu'un qui génère de l'espoir. En ce sens, Labeaume est un véritable leader. Une qualité indispensable lorsque vient le temps de transformer les bons sentiments issus de ces grandes rencontres en réalisations concrètes.

nathalie.collard@lapresse.ca