On nous dit que Juan Urango, l'adversaire de Hermann Ngoudjo, vendredi, est surnommé Iron Twin (le Jumeau de fer!), mais il aurait été plus simple de le surnommer La Gueule. Vous croiseriez ce gars-là dans une rue sombre et vous seriez petit dans vos souliers.

Et pourtant...

- Avez-vous une famille, M. Urango?

- J'ai sept enfants. Nous n'avions pas de téléviseur...

Et il rit de bon coeur.

- Si vous n'aviez pas été boxeur, qu'auriez-vous fait dans la vie?

- Peut-être un joueur de baseball. J'étais assez bon lanceur.

Juan Urango, 28 ans, Colombien, 20-1-0 (16 K.-O.), gaucher, ancien champion mondial super-léger (140 livres) de l'IBF, vainqueur par K.-O. à ses trois derniers combats.

Sa seule défaite, par décision, a été subie aux mains de Ricky Hatton, un des meilleurs boxeurs au monde.

«Un boxeur peut commettre deux erreurs de base : ne pas s'entraîner assez ou trop s'entraîner. Avant mon combat contre Hatton, j'avais fait un camp d'entraînement de quatre mois. C'était trop. Le soir du combat, je ne me sentais pas bien. J'étais très déçu. Cette fois, mon camp d'entraînement a duré deux mois et demi.»

Le combat mettra aux prises un cogneur (Urango) et un boxeur (Ngoudjo) plutôt complet, qui peut s'adapter à divers styles.

À mon avis, Ngoudjo, le Camerounais d'origine, en aura plein les bras encore une fois. Mais ça ne semble plus le déranger. Ses derniers combats, tous serrés et durs, lui ont certainement appris beaucoup de choses, des choses que l'on n'apprend pas à l'entraînement.

«Mon heure est arrivée», nous dit Hermann avec son éternel sourire. On le lui souhaite, il le mérite bien.

La règle de trois

Antonin Décarie, qui combattra en demi-finale (voir autre texte en page 5), classé cinquième au monde (WBO, mi-moyens), était très attentif, le week-end dernier, au combat entre Antonio Margarito et Shane Mosley, deux des quatre hommes classés devant lui.

Mosley a gagné et éliminé Margarito pour le moment. «C'est une grosse surprise, disait Décarie, hier. Surtout par K.-O. Encore une fois, la règle de trois n'a pas tenu le coup en boxe...»

La règle de trois... Margarito avait battu Miguel Cotto, classé deuxième, et Cotto avait battu Mosley. «Alors voilà, on ne sait jamais ce qui va se passer.»

Cotto doit affronter un certain Jennings, lui aussi classé devant Décarie. Un autre rival sera donc éliminé.

Décarie (20-0-0, 6 K.-O.) a surpris les observateurs en progressant à chaque combat et en battant des adversaires redoutables, d'où son classement.

Ce jeune homme, tout à fait allumé, nous a fait rire, hier. «Bernard Barré vient de vous dire que les spectateurs aiment les combats durs, pleins de revirements, où les deux boxeurs s'épuisent jusqu'à la limite. Mais nous, ce n'est pas vraiment ce que nous aimons. Nous préférons dominer le combat, nous aimons les victoires un peu plus faciles...»

Le directeur général

Nos collègues assignés à la couverture du Canadien seront jaloux: Bob Gainey a accordé une longue entrevue au journal underground Hour. Mais il parle uniquement de sa passion pour la musique live, dans de petites salles avec une bonne ambiance. Il les connaît toutes, semble-t-il.

«C'est une vieille habitude, une sorte d'évasion. C'est mieux que de passer ses soirées dans un Sports bar, à manger des ailes de poulet et à regarder des matchs de hockey sur 16 écrans en même temps...»

Gainey a beaucoup parlé, jusqu'à ce que le reporter lui demande si Vincent Lecavalier s'en venait à Montréal. La réponse de Gainey: «Là, vois-tu, je n'ai plus rien à dire.»

O'Byrne

Ryan O'Byrne est de retour et il a avoué avoir perdu toute sa confiance lors de ses derniers matchs à Montréal. Souvenez-vous de son lancer dans son propre filet désert...

La foule du Centre Bell a été sévère pour lui, mais O'Byrne peut se compter chanceux. En Serbie, les spectateurs lancent des dards aux joueurs de soccer ou basket en visite ou à ceux qui jouent mal...

Vraiment.

Oups...

Curieux commentaire que celui de Guy Carbonneau à la suite des exploits d'Alex Kovalev au match des étoiles. «Il aime ça être en vedette et donner le show lui-même...»

Pas un mot gentil n'a suivi...