Les Européens refusent toujours d'importer le boeuf américain qui a été traité aux hormones. Fort bien. À bout de patience, le gouvernement américain, sous l'administration Bush, a annoncé la semaine dernière qu'il triplait les frais de douanes du roquefort français, en riposte.

Réplique française: mardi, alors que Barack Obama prêtait serment, la France a annoncé son intention de mener la cause à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester de telles représailles.

L'OMC a déjà statué dans cette histoire que l'Union européenne n'avait pas de raisons scientifiquement valables d'interdire le «boeuf aux hormones» puisque la science ne permettait pas de conclure qu'il présente un risque pour la santé humaine.

«C'est un débat très émotif», explique Dany Cinq-Mars, du département des sciences animales de l'Université Laval. Ici aussi, la majorité des parcs d'engraissement pour le boeuf utilise des hormones de croissance, explique ce spécialiste. «Ce sont des implants d'hormones de synthèse à dégradation lente», précise-t-il. Elles vont augmenter la rapidité de croissance du boeuf, qui devient donc un beau gigot plus vite. Au moment de mettre le rôti sur la table, plus de traces d'hormones, démontrent les études. Mais le principe, lui, est toujours là. Ceux qui sont contre, ici, doivent se tourner vers du «boeuf de créneau». De la viande biologique ou venant d'un producteur qui n'utilise pas d'hormones.

Le boeuf canadien est aussi persona non grata sur le continent européen, mais le bras de fer se joue plutôt entre les voisins et les cousins.

L'Europe et les États-Unis ont la même mésentente pour ce qui est du poulet traité à la solution chlorée, pour limiter la propagation des pathogènes. Les Européens l'appellent le poulet à l'eau de Javel et refusent encore d'en acheter.

Tant pis, le département américain de l'Agriculture a donc décidé de jouer les arguments douaniers. Une nouvelle taxe qui s'applique aussi à d'autres produits alimentaires, mais jamais à la hauteur du symbole roquefort.

L'équipe Obama a déjà annoncé une révision des dernières décisions prises par l'équipe Bush. Le roquefort sera-t-il gracié?

Cette histoire fait énormément jaser en France. Un député français a déjà écrit, personnellement, au nouveau président américain pour lui faire part de son indignation. Il lui demande de renverser la décision ou il appelle à une surtaxe européenne pour le Coca-Cola. Quelques jours auparavant, un autre politicien français avait fait parvenir un coffret de roquefort à la famille Obama, cadeau de bienvenue dans l'arène du commerce international.

Il y a une dizaine d'années, une augmentation des frais de douanes sur le même roquefort avait mené au soulèvement du mouvement paysan français et au saccage d'un McDonald's par le dès lors célèbre José Bové.

Si Washington maintient sa décision, les droits de douane tripleront le 23 mars pour le célèbre fromage de brebis.

Le marché américain ne représente que 2% des exportations pour les producteurs de roquefort.

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Obésité

Trois nouveaux gènes vers l'embonpoint

Si vous êtes porteur des gènes MAF, PTER ou NPC1 vous avez, statistiquement, plus de risques d'être obèse. Une équipe de scientifiques internationaux, incluant des chercheurs québécois, vient de publier les résultats d'une recherche exhaustive sur l'ADN et l'obésité. Ils ont confirmé que certains gènes prédisposent à l'obésité, chez les jeunes enfants et chez les adultes.

«Ça nous donne des indices supplémentaires qui nous permettront de comprendre les mécanismes», explique Alexandre Montpetit, directeur scientifique adjoint au Centre d'innovation Génome Québec qui a contribué à la recherche. Et peut-être aussi cela pourrait-il aider à développer de nouveaux traitements.

Les individus qui possèdent un, deux, ou trois des gènes identifiés ne sont toutefois pas condamnés à être plus gros. «L'environnement joue un rôle essentiel», dit le chercheur qui rappelle que le style de vie reste le meilleur moyen de contrôler son poids.

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Goût

Les enfants aiment mieux le sucré? Pas si sûr...

Tous les goûts sont dans la nature. Surtout dans la petite nature. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les enfants aiment bien les aliments au goût acide qui les fera grimacer. Surtout les garçons. Et ils n'aiment pas le sucre à tout prix. Un enfant sur trois préfère une boisson qui n'est pas sucrée. Une étude danoise vient démonter certains mythes quant aux goûts des enfants. Il s'agit de la plus importante étude du genre et le groupe qui l'a menée a su s'y prendre en intégrant ses questions et ses tests dans les cours de sciences des enfants et des adolescents. Les 8900 jeunes participants ont même calculé leur nombre de papilles gustatives en colorant leur langue. L'une de leurs principales conclusions est que les filles reconnaissent mieux les goûts que les garçons, même si les enfants ont le même nombre de papilles. Elles préfèrent aussi des saveurs plus neutres, alors que leurs copains aiment bien manger des aliments qui les surprendront. L'étude s'est intéressée uniquement à la perception du sucré et de l'amer. Les chercheurs concluent aussi que si l'industrie alimentaire s'y mettait un peu, on pourrait créer des aliments santé aux goûts provocants qui plairaient tout autant que les habituelles collations très sucrées qu'on leur impose. Preuve qu'ils ne sont pas difficiles, 70% des enfants interrogés disent aimer le poisson. Est-ce la preuve d'un énorme malentendu ou d'un régionalisme particulier aux petits Danois? Certains points s'appliquent certainement à tous les enfants, répond la chercheuse principale, Bodil Allesen-Holm, de l'Université de Copenhague, jointe au Danemark. «Mais je ne peux pas tirer de telles conclusions», dit-elle.