Cinq cadres supérieurs de la société aurifère Barrick (T.ABX), dont le président fondateur, Peter Munk, ont liquidé des blocs d'actions lors des deux dernières semaines de décembre.

Cinq cadres supérieurs de la société aurifère Barrick [[|ticker sym='T.ABX'|]], dont le président fondateur, Peter Munk, ont liquidé des blocs d'actions lors des deux dernières semaines de décembre.

Est-ce un signe avant-coureur? Chaque fois que des cadres supérieurs d'une société cotée en Bourse procèdent à la liquidation d'une importante partie de leurs actions, cela éveille en moi une grande méfiance.

Pourquoi vendent-ils massivement? Chose certaine, s'ils liquident leurs actions, c'est parce qu'ils croient que le moment est arrivé d'encaisser leurs profits. Que la valeur de l'action est près de son plafond. Que les risques de voir l'action chuter sont élevés. Que la conjoncture, à court terme du moins, s'annonce difficile pour le titre de l'entreprise. Pourquoi vendraient-ils s'ils étaient persuadés que l'action a encore du potentiel à la hausse?

Il y a un an, en janvier 2008, l'action de Barrick (ABX) a atteint un sommet historique, à 54$ l'action. En juillet, elle s'est approchée de nouveau des 54$. Puis elle a été victime d'une magistrale débandade boursière, laquelle a fait couler le titre jusqu'à un creux de 24$ le 24 octobre dernier. Cette chute de 55% s'est produite lors de la période de destruction que les marchés boursiers ont traversée entre septembre et la troisième semaine de novembre.

À partir de la fin novembre, les titres aurifères ont recommencé à briller de tous leurs feux en Bourse. À un point tel que l'action de Barrick a explosé en l'espace de cinq semaines de 87%, pour dépasser la barre des 45$ à la fin de décembre. Le titre se négocie présentement autour de 43$.

Il faut croire que les hauts dirigeants de Barrick manquaient de foi dans la solidité de cette envolée de décembre puisqu'ils ont sauté sur l'occasion pour multiplier les transactions de vente et ainsi se départir d'importants blocs d'actions.

Et le premier dirigeant de Barrick à procéder à la liquidation d'une importante partie de son portefeuille fut nul autre que Peter Munk, le président fondateur de la société aurifère Barrick.

Recette de quelque 39 millions

Ainsi, lors de la séance du vendredi 19 décembre, M. Munk allait noyer lui-même le marché en procédant à pas moins de 37 transactions de vente. Il a liquidé un million d'actions, à un prix moyen de 39,50$. Cette vente massive lui a rapporté, brut, quelque 39 millions de dollars. M. Munk fait sans doute partie des rares investisseurs qui ont réussi de gros coups d'argent en cette année de grande misère boursière.

Gregory C. Wilkins, le vice-président-directeur, a cédé sur le marché un bloc de 45 620 actions de Barrick, à prix de vente moyen de 44,25$. Recette brute encaissée: deux millions de dollars. Une partie de ces actions provenaient de l'exercice d'options.

Pour sa part, Alexander Davidson, vice-président à l'exploration et au développement d'entreprise, a exercé le 29 décembre dernier un bloc de 25 000 options au prix d'exercice de 23,85$ l'action. Il a revendu ce bloc d'actions le même jour à un prix moyen de 44,80$ l'action. Il a ainsi encaissé un profit brut d'un peu plus d'un demi-million de dollars.

Le vice-président Patrick J. Garver a lui aussi levé un bloc d'options, qu'il a exercés au prix de 23,80$US. Il a vendu les 32 900 actions obtenues au prix moyen de 35,90$US, pour un profit brut de quelque 400 000$US.

Son collègue Kelvin Dushnisky a exercé, quant à lui, un bloc de 10 000 options au prix de 24,32$US. Les actions ont été immédiatement revendues sur le marché au prix de 36,50$US. Gain brut de 122 000$US.

Plus modeste, le vice-président aux relations publiques, James W. Mayor, a dû se contenter d'une petite levée de 5000 options au prix de 23,75$, pour ensuite les revendre à fort prix de 45,34$. Ce qui lui a tout de même rapporté un bénéfice avant impôts et commissions de 108 000$. La vente a été effectuée le 29 décembre.