Connaissez-vous le jardin de la Victoire? C'est le potager qu'avait aménagé Eleanor Roosevelt sur le terrain de la Maison-Blanche durant la Deuxième Guerre mondiale.

Quelque 20 millions d'Américains avaient suivi ce mouvement patriotique et fait un potager. En cultivant leurs propres légumes, ces néo-jardiniers enlevaient une pression sur le marché et laissaient plus de denrées pour les troupes. Dans ce contexte difficile, voir la première dame cultiver ses tomates avait relancé le jardinage aux États-Unis et créé un micromouvement de retour à la terre, en ville comme à la campagne.

Les jardins de la Victoire avaient poussé ailleurs dans les pays alliés, en Angleterre et ici, au Canada, notamment. Le contexte est bien différent, mais un groupe veut convaincre Barack Obama de reprendre l'idée. L'autobus de la Ferme de la Maison-Blanche a parcouru 25 États durant la dernière campagne présidentielle. Le tandem à l'origine du projet faisait pousser ses légumes dans l'autobus et sur son toit. De temps en temps, il arrêtait les moteurs, sensibilisait les passants à l'agriculture biologique et ramassait quelques signatures pour sa pétition, qui demandait au futur président d'aménager un jardin sur les terrains de la Maison-Blanche et d'y faire pousser des légumes bios.

D'autres personnalités, dont la chef Alice Watters, recommandent aussi à la famille présidentielle de faire du jardinage. Mme Waters se consacre à la bonne nourriture et à l'agriculture locale et naturelle depuis très longtemps. «C'est en assistant à l'une de ses conférences, l'année dernière, que je me suis dit qu'il fallait vraiment convaincre notre prochain président de faire un jardin», explique Daniel Bowman Simon, le fondateur de la Ferme de la Maison-Blanche, joint à Washington cette semaine.

Le geste était non partisan, à l'époque, puisqu'on ignorait qui serait le 44e président. «Mais maintenant, on sait que les gens sont fascinés par la famille Obama, qui a énormément d'influence», dit-il. La pétition, qui compte 10 000 signatures, sera remise au président Obama dans les prochaines semaines.

INNOVATION

Les Américains mangent-ils n'importe quoi?

On a parfois l'impression que tout est permis dans l'industrie alimentaire américaine, depuis l'apparition du fromage orange sous pression à injecter directement dans le céleri. Détrompons-nous. Tout ne passe pas sur le marché américain. L'eau à saveur de chocolat et menthe, lancée l'année dernière, était une très mauvaise idée, par exemple. La firme de recherche américaine The Hartman Group a publié son palmarès 2008 des meilleures et des pires innovations en matière d'alimentation. Cette eau aromatisée au chocolat est dans le groupe des pires, bien accompagnée du Chelada, de Budweiser, mélange de bière et de Clamato. Le Chelada est présenté dans une cannette ornée d'une signature jaune-orange coup de soleil. Les amateurs de bière du site BeerAdvocate lui ont donné une note globale de D-. Dans les bons coups, le groupe relève des sodas haut de gamme, avec des parfums aussi audacieux que la lavande, pour le marché des adultes chic. Aussi louangée, l'offensive sophistiquée de M&M, qui a lancé aux États-Unis ses Premiums. Les mêmes petits bonbons, mais avec un emballage, des parfums et des noms plus recherchés, comme la truffe à la framboise.

BOEUF

Les États-Unis un peu moins COOL

Les éleveurs canadiens ont poussé un petit soupir de soulagement lundi. Le gouvernement américain a revu les règles de son nouveau programme d'étiquetage obligatoire, le fameux COOL (pour Country of Origin Labelling). Le programme exige depuis septembre que certains produits alimentaires portent une étiquette qui révèle leur pays d'origine. Rien de bien sorcier, ditesvous? Dans le cas de la viande, les choses étaient assez complexes, merci. Car le boeuf et le porc canadiens traversent souvent la frontière alors qu'ils sont encore bien vivants. Ils terminent leurs jours dans un abattoir américain. Et parfois, les boucheries mélangent les viandes de différentes provenances, ce qui créait tout un casse-tête, assez pour dissuader certains abattoirs américains de faire affaire avec les éleveurs d'ici. La Canada s'adresse d'ailleurs à l'OMC pour évaluer les impacts du COOL sur l'agriculture canadienne. À la Fédération de producteurs de bovins du Québec, on est bien content de voir les assouplissements, mais on croit que, au bout du compte, ce sont les consommateurs américains qui décideront s'ils achètent davantage de boeuf 100% américain ou s'ils sont ouverts à la viande importée. Il faudra quelques mois pour bienmesurer l'impact du COOL.

GASTRONOMIE

Nouveau président, même chef

On aurait pu croire que le nouveau président amènerait avec lui un restaurateur réputé de Chicago pour diriger les cuisines de la Maison-Blanche. Surprise: la famille Obama conserve la cuisinière en poste, celle choisie par Laura Bush. Cristeta Comerford travaille dans les «premières cuisines « depuis 13 ans, mais elle en est la patronne depuis 2005. Elle est d'ailleurs la première femme à occuper ce poste. On lui attribue un penchant pour le boeuf de Kobé, les crevettes, le crabe du Maryland et l'agneau. Lorsqu'elle a confirmé qu'elle gardait la chef Comerford, Michelle Obama a mentionné qu'elles avaient toutes les deux ce même souci de bien alimenter leur famille respective.