Il est pour le moins intéressant d'entendre le directeur général du Lightning de Tampa Bay, Brian Lawton, affirmer qu'il n'y a pas d'intouchable au sein de son équipe, pas même Vincent Lecavalier. Habituellement, quand on prend la peine de faire signer un contrat de plus de 10 ans à un joueur, c'est qu'on est prêt à vivre et mourir avec lui.

Demandez à Paul Holmgren, le DG des Flyers, si Mike Richards pourrait être échangé. Demandez à George McPhee, son homologue chez les Capitals, s'il pourrait envisager de laisser partir Alexander Ovechkin. «Es-tu malade?» risque d'être leur réponse.

 

Que les dirigeants du Lightning soient incapables de donner ce genre d'assurance au sujet de Lecavalier en dit long sur les difficultés sportives (et probablement financières) de cette équipe, qui n'est plus l'ombre de celle qui a remporté la Coupe Stanley en 2004.

Ça ne veut pas dire que Lecavalier est en instance de départ pour Montréal. À moins d'être vraiment pris à la gorge, le Lightning, s'il a vraiment l'intention de laisser partir son capitaine, aurait avantage à prendre son temps et à laisser les enchères monter. Ça m'étonnerait qu'il ne se trouve pas un DG prêt à offrir plus que ce que le Canadien a apparemment mis sur la table.

Les équipes qui s'intéressent à Lecavalier doivent aussi y penser à deux fois. Onze ans (la durée du prochain contrat de Lecavalier), c'est une éternité pour un hockeyeur, a fortiori pour un joueur qui a déjà subi une délicate intervention chirurgicale à l'épaule.

D'un autre côté, si je m'appelle George Gillett et que je songe à accueillir un jour de nouveaux investisseurs chez le Canadien, la manière la plus simple d'augmenter la valeur déjà haute de mon club est encore de lui donner ce qui lui manque depuis si longtemps : une vedette québécoise.