Les titres de la plupart des grandes banques canadiennes et américaines en arrachent beaucoup cette année. Ils se négocient présentement en forte baisse par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines.

Les titres de la plupart des grandes banques canadiennes et américaines en arrachent beaucoup cette année. Ils se négocient présentement en forte baisse par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines.

Et compte tenu de l'ampleur de la crise mondiale du papier commercial, rien ne laisse présager que les grosses banques vont bientôt se redresser en Bourse.

Mais qu'à cela ne tienne, je trouve que les titres bancaires sont redevenus financièrement fort attrayants. Si vous faites partie des boursicoteurs qui ont les nerfs solides et le portefeuille bien garni de liquidités, je vous suggère de commencer à accumuler de nouveau des titres bancaires.

Je dis bien «accumuler», ce qui implique échelonner son investissement sur une période donnée.

Supposons que vous souhaiteriez acquérir 1000 actions de l'une des six grandes banques canadiennes. Au lieu de les acheter en une seule transaction, vous pourriez répartir votre achat en quatre transactions, échelonnées sur une période d'un ou deux mois.

Une mise en garde: il faut que chacune des transactions porte au moins sur un lot minimum de 100 actions, sinon les commissions vont gruger les éventuels profits.

Une telle stratégie d'échelonnement de ses achats vous permettra d'obtenir un prix moyen qui tiendra forcément compte des hauts et des bas que l'action touchera au fil des prochaines semaines.

Cela ne garantit absolument pas qu'au bout de quelques mois ou d'un an vous réaliserez un beau profit Mais le prix d'achat, lui, sera relativement raisonnable!

Des six grandes banques canadiennes, c'est le titre de la CIBC qui affiche la pire performance de l'année. Le titre de la Banque CIBC (CM) s'échange à 70,35$, accusant ainsi un recul de 28,0% par rapport au début de l'année.

Et à comparer avec le sommet des 52 dernières semaines, l'action de la CIBC accuse ainsi un recul de 34%. L'action de la CIBC se trouve actuellement à se négocier tout près de son prix plancher des 12 derniers mois. La chute de la Banque CIBC est évidemment attribuable aux lourdes pertes que son exposition au papier commercial lui fait subir.

La deuxième plus grande dégelée boursière dans le secteur bancaire canadien touche la Banque Nationale. Le titre de la banque québécoise (NA: 49,55$) affiche un recul de 25% depuis le début de l'année 2007. Cette mauvaise performance est strictement due à la forte exposition de la banque au papier commercial adossé à des actifs non bancaires.

Non loin derrière la Banque Nationale, on retrouve la contre-performance de la Banque de Montréal. Par rapport au début de l'année, le titre de la Banque de Montréal (BMO: 55,40$) présente un recul de 19,0%. Et à comparer à son haut des 12 derniers mois, le titre s'échange actuellement à 23% d'escompte.

Toujours dans le rouge à moins de deux semaines de la fin de l'année 2007, le titre de la Banque Royale (RY: 50,77$) accuse pour le moment une baisse de 8,8% et celui de la Banque Scotia (BNS: 49,95$) une petite diminution de 3,2%.

Seul le titre de la Banque Toronto-Dominion (TD: 68,89$) a réussi à se maintenir tout près du commencement de l'année, la baisse n'atteignant que 1,6%.

Comment explique-t-on cette «bonne» performance de la Banque TD? À un facteur déterminant: la TD est la seule grande banque canadienne qui n'a pas investi ses liquidités dans le controversé papier commercial.

Malgré cela, le titre de la TD se négocie tout de même à presque 12% d'escompte par rapport à son haut des 52 dernières semaines.

Grande déprime made in USA

Du côté des grandes banques américaines, l'amplitude de la débandade est nettement plus catastrophique qu'au Canada. La raison fondamentale qui explique cela: la forte exposition des banques américaines au krach du papier commercial lié aux hypothèques à risques et, conséquemment, aux très lourdes pertes subies avec ledit papier.

Prenons la plus grosse banque au monde, l'américaine Citigroup. Son titre (C: 30,15$) se négocie actuellement en baisse de 46% par rapport à son cours de fermeture du 31 décembre dernier.

Remarquez que c'est moins pire que la Washington Mutual (WM: 14,10$) dont le titre affiche une perte de 68% depuis le commencement de l'année.

Pour sa part, Bank of America (BAC: 41,38$) s'échange actuellement à un prix de 23% plus bas qu'en début d'année.

Wachovia (WB: 38,88$) présente une fiche encore plus moche, son recul sur l'an dernier atteignant 30%.

La Wells Fargo (WFC: 29,98$) s'en tire mieux en affichant une aisse de 17,0% sur le début de l'année.

La société JP Morgan Chase & Co (JPM: 43,59$) réussit quant à elle à limiter les dommages à 11,5% de recul par rapport au prix de fermeture de l'action le 31 décembre dernier.

Du côté des banques d'affaires, la situation est moins rose. Morgan Stanley (MS: 50$) s'est écroulée de 26%; Merrill Lynch (MER: 55$) a fondu de 40% et Bear Stearns (BSC: 89,40$) s'est effondrée de 46%.

Comme vous pouvez le constater, les titres de ces grandes institutions financières américaines traversent une année extrêmement difficile.

Et la crise est loin d'être terminée. Cependant, les fortes baisses enregistrées cette année dans ces valeurs américaines escomptent une grande partie des mauvaises nouvelles, même celles à venir. Voilà pourquoi, des investisseurs aguerris profitent de la débandade actuelle des titres bancaires pour en accumuler.