Les stratèges et analystes des maisons de courtage travaillent très fort ces temps-ci pour essayer de convaincre les investisseurs que le pire de la crise boursière est peut-être derrière nous. Statistiques à l'appui, ils rappellent aux incrédules les fortes hausses boursières qui ont suivi les 10 précédentes baisses.

Les stratèges et analystes des maisons de courtage travaillent très fort ces temps-ci pour essayer de convaincre les investisseurs que le pire de la crise boursière est peut-être derrière nous. Statistiques à l'appui, ils rappellent aux incrédules les fortes hausses boursières qui ont suivi les 10 précédentes baisses.

Du marché baissier de 1956 à celui de 2000, le principal indice de la Bourse de New York, le S&P 500, a enregistré des hausses moyennes de 23% dans les trois mois qui suivaient le creux. Un an après la débandade, les hausses atteignaient une moyenne de 42%. Comme c'est Wall Street qui mène la planète boursière, il va sans dire que toutes les places boursières du monde, dont la Bourse canadienne, ont emboîté le pas. Et les reprises sont similaires, à quelques points de pourcentage près.

Au plus fort de la crise actuelle, le 10 octobre dernier, le S&P 500 de New York accusait une magistrale débandade de 46,7% par rapport à son sommet des 52 semaines précédentes. Le Dow Jones a chuté pour sa part de 44,5% et le NASDAQ de 46,1%. Chez nous, au Canada, l'indice phare S&P/TSX Composite a perdu près de 42% et l'indice de la Bourse de croissance de Toronto a subi une dégelée de 70% par rapport au sommet de l'année.

La semaine dernière, on a eu droit à une semaine de haute voltige, pardon, volatilité, alors que les grands indices boursiers ont oscillé entre +1600 et -600 points. Quand les indices grimpent en folie, c'est très bon pour le moral. Mais quand ils changent de direction pour le sud, c'est très dur. Surtout après avoir vu son portefeuille se déprécier de quelque 20 à 50% en quelques mois...

Maintenant, revoyons ensemble l'évolution de la Bouse canadienne depuis le début 2000 et essayons d'en tirer une modeste leçon.

En 1999, on est en pleine bulle internet et haute technologie. La Bourse canadienne ne cesse de grimper. Elle termine l'année en hausse de plus de 30%. Le 31 août 2000, elle ajoute à son palmarès une augmentation de 34%. C'est l'époque où Nortel dépasse momentanément la barre des 124$ l'action, son sommet de tous les temps. Une parenthèse: Nortel ne vaut plus aujourd'hui que 19 cents, en tenant compte de la consolidation des actions à raison de 10 anciennes pour la nouvelle.

Sept mois plus tard, soit à la fin mars 2001, le S&P/TSX Composite (le principal indice de la Bourse de Toronto) affiche un recul de 32,3%. C'est la grande déprime. Puis, une lueur d'espoir. L'indice repart à la hausse et, après deux petits mois, il se négocie en hausse de 7,3% par rapport à la fin mars.

Faux espoir, la Bourse repart à reculons et perd au cours des cinq mois suivants près de 16%. On est rendu à la fin d'octobre 2001.

La machine boursière s'emballe de nouveau et, à la fin mars 2002, elle gagne 14% par rapport à la fin octobre 2001.

Et là, tenez-vous bien, c'est la grande débandade qui s'amorce. Celle-ci durera six mois. On recule de 21%. Fin septembre 2002: l'indice S&P/TSX Composite ferme à 6180 points. Par rapport à la fermeture du 31 août 2000, il s'agit d'un recul de 46,1%.

On venait de traverser deux années de grande misère.

À partir de ce moment-là, la Bourse canadienne a connu presque six années de marché à la hausse. En juin dernier, l'indice S&P/TSX Composite a touché son sommet de tous les temps, soit 15 154 points. On parle donc d'une hausse globale de 145% en moins de six ans.

J'espère qu'au cours de cette lucrative période boursière vous avez encaissé une grande partie des profits que vous aviez accumulés sur papier avec vos actions et vos fonds communs d'actions.

Lors de son creux du vendredi 10 octobre, la Bourse canadienne accusait une chute de 42% par rapport à son sommet de juin. On était revenu au niveau d'octobre 2004. La semaine dernière, la Bourse a regagné un peu de terrain. À la fermeture de vendredi dernier (17 octobre), l'indice accusait encore 37% de recul sur son sommet.

Pour revenir à son record de juin dernier, la Bourse canadienne devra encore grimper de 59% par rapport à son niveau actuel!

Et dire qu'on n'est pas encore sorti de la présente baisse...