Il était temps que la semaine finisse. On va s'en rappeler longtemps de cette semaine du 29 septembre au 3 octobre 2008. Une semaine de haute voltige boursière alors que Wall Street swinguait comme une poule pas de tête. Non sans raison d'ailleurs: les investisseurs étaient carrément déboussolés par l'incertitude qui planait sur l'adoption du fameux plan de sauvetage bancaire de 700 milliards proposé par l'administration Bush.

Il était temps que la semaine finisse. On va s'en rappeler longtemps de cette semaine du 29 septembre au 3 octobre 2008. Une semaine de haute voltige boursière alors que Wall Street swinguait comme une poule pas de tête. Non sans raison d'ailleurs: les investisseurs étaient carrément déboussolés par l'incertitude qui planait sur l'adoption du fameux plan de sauvetage bancaire de 700 milliards proposé par l'administration Bush.

Une semaine où on a vu tous les grands indices boursiers de par le monde toucher des nouveaux creux annuels.

L'adoption du plan de sauvetage bancaire est maintenant chose faite, la Chambre des représentants s'étant prononcée en sa faveur hier. C'est évidemment une très bonne nouvelle pour Wall Street. Et tous les autres marchés boursiers de la planète. Mais cela ne signifie aucunement la fin du présent bear market.

Revenons tout d'abord sur la volatilité de la Bourse canadienne et voyons l'ampleur des swings quotidiens de son principal indice, le S&P/TSX Composite. Lundi, le S&P/TSX ouvrait à 12 126 points et quelques heures plus tard il touchait un creux de 11 171 points, soit une baisse de 955 points (-8,9%). Mardi, l'indice ouvrait à 11 285 points, et il réussissait en cours de séance à atteindre les 11 902 points, soit une hausse de 617 points (+5,5%). Mercredi, ce fut une séance calme alors que l'indice se contentait de jouer dans une fourchette d'à peine 164 points! Jeudi? Eh bien là, l'indice a de nouveau pris la direction du sud en perdant 813 points, soit une dégringolade de 6,9%. Et vendredi matin, virage vers le nord de 456 points pour le S&P/TSX... pour ensuite mettre de nouveau le cap plein sud et terminer la séance dans le rouge de 93 points (presque 1%).

Wall Street et ses grands indices a suivi au cours de la semaine la même trajectoire ou presque que la Bourse de Toronto. Hier, après avoir grimpé de quelque 380 points le matin, le Dow bouclait la séance en recul de 157 points.

Alors que des corrections à la baisse se produisent à bonne fréquence dans un marché haussier (bull market), l'inverse se produit dans un marché baissier (bear market), à savoir des corrections à la hausse. C'est ce qui s'est notamment produit mardi.

Dans le cadre du présent bear market, retenez bien les niveaux planchers que nous avons frappés hier pour les quatre grands indices nord-américains et le recul en pourcentage qu'ils affichent par rapport à leurs sommets respectifs des 52 dernières semaines:

-S&P/TSX Composite de Toronto: 10 798 points (-28,7%)

-Dow Jones: 10 310 points (-27,4%)

-S&P 500 Index: 1098 points (-30,3%)

-NASDAQ: 1947 points (-31,9%)

L'ampleur de la dégringolade des grands indices boursiers nord-américains, quand on compare leurs creux et sommets des 12 derniers mois, laisse présager que le creux du présent bear market a peut-être été atteint hier... ou presque. D'un creux à l'autre, je nous le souhaite!

Remarquez qu'on fait face actuellement à la pire crise bancaire de l'histoire, du moins en matière de mauvaises créances et de mauvais investissements. Et ce qu'on n'est pas capable de mesurer à l'heure actuelle, c'est l'ampleur des dégâts qu'elle produira directement sur l'économie américaine et l'économie mondiale. Que dire aussi de son terrible impact négatif sur la confiance des consommateurs.

Bien sûr, on va réussir à se sortir de cette autre grande crise financière. Le milieu financier a de l'expérience derrière la cravate. Depuis 1970, selon le service des Études économiques de Desjardins, le Fonds monétaire international (FMI) a répertorié tout près de 125 crises bancaires à l'échelle de la planète.

Comme on a survécu à ces 125 crises, on va de toute évidence réussir une fois plus à sauver les meubles. Mais à cause de la présente crise, nombre d'entreprises fermeront leurs portes, nombre de particuliers perdront leurs maisons, des millions d'emplois seront perdus, des petits investisseurs à la tonne perdront une large portion de leur épargne retraite, des milliers de milliards de dollars s'envoleront dans les nuages de la Bourse... Les consommateurs et les entreprises se feront presser le citron par le resserrement du crédit bancaire.

Que faire dans un marché baissier? Tous les grands investisseurs aguerris vous diront que leurs meilleurs coups en Bourse ont souvent été réalisés dans les marchés déprimés. Le problème? C'est facile à dire quand vous avez les poches profondes et remplies de liquidités.

Quand vous êtes un petit investisseur, resté sagement assis sur son portefeuille d'actions ou de parts de fonds communs d'actions sans jamais encaisser les gains accumulés sur papier lorsque les marchés se négociaient 30% plus haut... j'admets que ce n'est pas facile de défier la tendance d'un marché baissier et de réinvestir des économies durement gagnées.

Et il ne faut surtout pas suivre les mauvais conseils des courtiers et représentants qui prônent l'effet de levier en vous invitant à contracter un emprunt pour investir dans le marché boursier. Cela s'appelle de la grande spéculation!

Si vous voulez réinvestir davantage dans l'actuel marché, échelonnez votre capital en plusieurs tranches d'investissement, ce qui vous permettra d'obtenir un prix moyen relativement intéressant advenant d'autres corrections à la baisse.

Que fera la Bourse lundi prochain: bull ou bear?