Quel premier trimestre de fou... pour la Bourse! Que de mauvaises nouvelles économiques. Crise de crédit. Crise de liquidités. Ralentissement économique. Menace de récession. Le pessimisme est actuellement à son maximum sur la planète financière.

Quel premier trimestre de fou... pour la Bourse! Que de mauvaises nouvelles économiques. Crise de crédit. Crise de liquidités. Ralentissement économique. Menace de récession. Le pessimisme est actuellement à son maximum sur la planète financière.

Mais de toutes les Bourses du monde, y compris celles des pays émergents, c'est au Canada qu'on a enregistré la "meilleure" performance au cours de ce très volatil premier trimestre de la nouvelle année 2008.

Malgré plusieurs fortes baisses quotidiennes enregistrées au cours des trois premiers mois de l'année, le principal indice de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX Composite, n'accuse qu'un léger recul de 3,0% depuis le début de 2008.

Pendant ce temps-là, les principaux indices boursiers accusent des baisses de 7 à 14% sur les marchés américains, de 11 à 17% sur les marchés européens et de 17 à 35% sur les marchés asiatiques.

Malheureusement, la mauvaise performance des Bourses étrangères nous frappe de plein fouet car au moins le tiers des 700 milliards de dollars d'actifs détenus dans les fonds communs de placement sont investis dans des valeurs étrangères.

Ajoutons à cela les dizaines et dizaines de milliards investis directement en actions étrangères par l'entremise des courtiers.

Tous ceux qui détiennent des portefeuilles d'actions et de fonds communs de placement se remémorent ces temps-ci la déconfiture boursière enregistrée lors de l'éclatement de la bulle internet.

Ils se rappellent sans doute des lourdes pertes qu'ils ont accumulées en 2001 et 2002, des pertes allant respectivement de 25% pour la Bourse canadienne à plus de 30% pour les actions américaines, européennes et asiatiques.

Question: est-ce qu'on risque en 2008 de connaître une année aussi dramatique qu'en 2001 et 2002?

Faisons tout d'abord un petit retour en arrière sur la performance enregistrée lors du premier trimestre de 2001 et 2002 par les trois indices boursiers qui nous concernent plus particulièrement, soit celui des actions canadiennes (S&P/TSX Composite), celui des actions internationales (Europe et Asie) représentées par le MSCI EAEO, et celui des actions américaines (S&P 500). Tous les rendements ci-après sont rapportés en dollars canadiens.

En 2001, les trois indices ont terminé le premier trimestre dans le rouge, voire -14,5% pour le TSX, moins 9,6% pour MSCI EAEO et -7,3% pour le S&P 500.

Mais en 2002, les trois mêmes indices réussissaient à boucler le premier trimestre en légère hausse. Pourtant, l'année 2002 s'est terminée dans le rouge foncé.

Si cela peut vous aider à moins broyer du noir, regardons maintenant le premier trimestre de 2003. Pourquoi?

Parce qu'il présente quasiment une copie conforme de celui que nous traversons en 2008. Lors du premier trimestre de 2003, le S&P/TSX affichait un recul de 3,5%, le MSCI EAEO une forte baisse de 14,5% et le S&P 500 un important repli de 9,8%.

Eh bien, si cela peut vous redonner un brin d'optimisme, sachez que la Bourse canadienne a bouclé l'année 2003 en hausse de 26,7%, le MSCI EAEO a gagné 13,4% et le S&P 500 de la Bourse américaine grimpait de 26,4% (mais 5,7% en$ canadiens).

Est-ce que ce genre de revirement explosif survenu en 2003 a des chances de se reproduire en 2008? On n'est vraiment pas partis pour cela.

Toutefois, que les marchés boursiers réussissent finalement à terminer l'année 2008 en territoire positif, avec de légers gains, cela est certes possible.

Pourquoi? Parce que les marchés boursiers devancent habituellement de plusieurs mois les cycles économiques.

Avec leurs nombreuses chutes marquées, les marchés ont réussi depuis l'automne dernier à devancer les mauvaises nouvelles économiques. On ose croire qu'ils vont maintenant devancer les futures... bonnes nouvelles!

Et tant qu'à faire, sortons du placard un indicateur boursier qui a une bonne moyenne au bâton: l'indicateur de l'année des présidentielles américaines.

Sur les 43 années d'élections à la présidence des Etats-Unis recensées depuis 1833, le baromètre de la Bourse américaine, soit le Dow Jones, a terminé l'année d'élection 29 fois à la hausse, contre 14 fois à la baisse.

Si la tendance boursière se maintient, l'année 2008 présente ainsi 67% des chances de finir à la hausse, contre 33% à la baisse!