Économiquement parlant, ça semble aller de plus en plus mal aux États-Unis alors que le gouvernement Bush en est rendu à intervenir quotidiennement.

Économiquement parlant, ça semble aller de plus en plus mal aux États-Unis alors que le gouvernement Bush en est rendu à intervenir quotidiennement.

Il faut dire que les canards boiteux de l'économie américaine sont très nombreux avec cette fabuleuse crise financière qui perdure depuis déjà une grosse année de misère.

Pensons entre autres à tout le secteur bancaire américain qui est aux prises avec le krach des subprimes (hypothèques à hauts risques). Des plus petites aux plus grosses banques américaines, on ne cesse d'accumuler des centaines de milliards de pertes.

Et la situation continue de se détériorer : qui aurait pu penser que des institutions hypothécaires aussi solides que les Fannie Mae et Freddie Mac allaient quasiment se retrouver sous le respirateur artificiel?

Que dire maintenant du mastodonte de l'automobile, GM, qui multiplie les coupes d'emplois et les interventions financières (suspension du dividende, réduction des salaires, vente d'actifs) pour essayer de sauver sa carcasse?

Le cours de l'action est tombé sous la barre historique des 10,00$. Les deux concurrents américains de GM, Ford et Chrysler, en arrachent eux aussi avec la déprime qui frappe de plein fouet les automobilistes américains en raison notamment de la montée en flèche du prix de l'essence.

La multiplication des mauvaises nouvelles économiques américaines n'aide évidemment pas Wall Street à se sortir du marché baissier (bear market) dans lequel la Bourse est officiellement plongée.

Et l'ampleur de la déprime financière chez nos voisins américains commence sérieusement à nous frapper, du moins en Bourse.

Au plus creux de la débandade boursière hier, le baromètre de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX Composite, touchait un creux à 13 256 points, soit en baisse de 12,5% par rapport à son récent sommet du début juin dernier.

Si la Bourse canadienne devait suivre la tendance de Wall Street, attachez votre casquette, on est encore loin du niveau plancher. Il faudrait qu'elle chute encore de 1688 points, pour atteindre le niveau des 11 669 points.

Pour votre information, au creux de la séance d'hier, les deux grands indices américains, soit Dow Jones et le S&P 500 de la Bourse de New York, accusaient tous les deux un recul de quelque 23% par rapport à leurs sommets respectifs des 52 dernières semaines. Le NASDAQ, lui, présentait une chute de 24%. Du côté européen, les indices affichaient des baisses moyennes de 25% et du côté asiatique, ça dépassait les 30%.

Maintenant, pourquoi le principal indice de Toronto a-t-il encore des chances de ne pas emboîter le pas aux autres grandes places boursières de par le monde? Parce qu'il est surpondéré dans les ressources naturelles avec les secteurs énergie (pétrole, gaz) et matériaux (mines et métaux, aurifères, autres métaux précieux). Les titres des entreprises spécialisées dans les ressources naturelles accaparent environ 50% de l'indice phare de la Bourse de Toronto alors qu'ils ne «pèsent» même pas 20% dans les gros indices boursiers américains.

Comme les titres des sociétés spécialisées dans les ressources naturelles se sont relativement bien défendus depuis le début de l'année, leur performance a permis à l'indice phare de la Bourse de Toronto de faire belle figure par rapport aux indices de référence des autres grandes places boursières dans le monde.

Par contre, quand on regarde de près les autres secteurs de la Bourse canadienne, on se rend compte qu'un grand nombre d'entreprises canadiennes en arrachent grandement en Bourse.

Quelques exemples? Le secteur des services financiers accuse un recul de 18% depuis le début de l'année. La santé? Une baisse de 12%. La consommation : -29%. Les télécommunications : -11%. La haute technologie : -20%. Sur la scène boursière canadienne, la pire débandade jusqu'à présent a été enregistrée par les petites entreprises inscrites à la cote de la Bourse de croissance de Toronto : par rapport au sommet des 52 dernières semaines, le S&P/TSX Croissance accuse une perte de 31%.

Un «solide» marché baissier entraîne généralement les grandes places boursières dans une correction de 30% par rapport à leurs récents sommets.

Si la tendance historique se poursuivait, cela laisse présager que le Dow Jones pourrait reculer jusqu'au niveau des 9938 points, le S&P 500 jusqu'à 1103 points et le NASDAQ à 2003 points.

Et l'indice S&P/TSX Composite pourrait s'effondrer jusqu'à 10 608 points (2750 points de moins que le niveau actuel). Pour qu'une telle catastrophe se produise, il faudrait que le secteur des ressources naturelles s'effondre lui aussi. En Bourse, tout peut arriver!

Mais restons optimistes et pensons aux grandes aubaines que les sévères corrections boursières apportent sur un plateau d'argent!