Est-ce que les transactions d'initiés, c'est-à-dire les achats et les ventes d'actions effectués par les principaux actionnaires et les dirigeants des sociétés inscrites en Bourse, représentent un bon indicateur boursier? Peut-on s'y fier encore pour acquérir ou vendre des actions?

Est-ce que les transactions d'initiés, c'est-à-dire les achats et les ventes d'actions effectués par les principaux actionnaires et les dirigeants des sociétés inscrites en Bourse, représentent un bon indicateur boursier? Peut-on s'y fier encore pour acquérir ou vendre des actions?

D'entrée de jeu, réglons tout de suite le sort des transactions de vente. Il appert que les ventes d'actions sont généralement moins significatives que les transactions d'achat. Pourquoi? Parce que les initiés peuvent avoir de multiples raisons de vendre une partie de leurs actions: l'encaissement d'une partie des gros profits accumulés sur papier grâce aux options qui leur permettent d'acquérir des actions à prix aubaine; une diversification de portefeuille; une séparation; un décès; l'achat d'une propriété; la crainte de voir l'action subir une dégelée après avoir grimpé de façon appréciable; etc.

Bien entendu, comme aucun initié n'a le droit de se servir des informations privilégiées dont il bénéficie pour effectuer des transactions sur les titres de son entreprise, aucun d'entre eux n'oserait officiellement vendre... une partie de ses actions avant l'annonce publique de mauvaises nouvelles susceptibles de faire tomber le cours de l'action!

Fait à noter, les analystes des services de recherche des maisons de courtage ne portent pas attention aux transactions de vente des initiés des entreprises qu'ils suivent à la loupe. Il faut dire que la majorité des analystes penchent vers le positivisme lorsque vient le moment de faire leurs recommandations. Quand les analystes affichent leur pessimisme devant un titre, ils optent au pire pour la recommandation " à conserver ".

Les achats

Est-ce que les analystes boursiers portent plus attention aux achats des initiés? Dans leurs analyses officielles, on ne retrouve jamais ce type d'informations, à savoir que tel ou tel dirigeant a acheté des actions de son entreprise. J'ose croire cependant qu'ils en tiennent compte à tout le moins de façon officieuse.

Car contrairement aux transactions de vente, il ne peut y avoir pour un initié qu'une seule véritable raison d'acheter des actions de son entreprise: il est persuadé que la valeur de l'action va grimper et qu'en conséquence, son investissement lui rapportera à plus ou moins long terme.

Voilà pourquoi les transactions d'achat des dirigeants, des administrateurs et des principaux actionnaires représentent pour le commun des investisseurs un intéressant outil de signal d'achat.

Mais pour devenir moindrement significative, encore faudra-t-il que la transaction d'achat soit relativement importante. Si un dirigeant n'investit que quelques milliers de dollars, cela n'est pas significatif.

Cependant, s'il injecte des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars, alors là attention, on devrait peut-être lui faire confiance et acquérir aussi des actions de cette entreprise.

Chose certaine, cette recette visant à retracer les grosses transactions d'achat d'actions des initiés s'est avérée efficace dans le cas d'une trentaine de titres que les conseillers en placement Robert et Dominic Hurtubise, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, ont retracés au cours des deux dernières années.

Quelle est une grosse transaction d'achat d'initié aux yeux des Hurtubise?

1. La transaction doit nécessiter un débours minimum de 500 000 $.

2. Elle doit être faite avec l'argent de poche de l'initié.

3. Elle n'est aucunement liée à l'exercice d'options.

Du côté des grandes sociétés inscrites soit à la cote de la Bourse de New York ou de Toronto, voici l'exemple de titres qui, selon les Hurtubise, ont fait l'objet d'importantes transactions d'achat et qui se sont fortement appréciés dans les mois suivants: International Game Technology, Canadian Natural Resources, CAE, Shaw Communications, Starbucks, Gerdeau Ameristeel, Sears Holdings, JP Morgan Chase, Comcast, Fairmont Hotels & Resorts.

Chez les moyennes et petites capitalisations canadiennes et américaines, des initiés avaient misé juste en investissant des sommes importantes dans Informatica, Black Box, Internet Security, Ruby Tuesday, Geac Computer, Crystallex International, ViaSat, Swift Transportation, Commerce Bancorp.

Des titres hautement spéculatifs sur lesquels des initiés ont misé sans se tromper? Il y avait AVI BioPharma, Genta, Enterasys Networks, Nymox Pharmaceutical, Novavax et Corriente Resources.

En Bourse, même si un titre renferme beaucoup de potentiel à la hausse, il est conseiller de se fixer des prix cibles dans le but de déterminer des moments propices pour encaisser à tout le moins une partie de ses profits en revendant une portion des actions acquises initialement. Si le cours des actions recule par la suite, vous allez être content d'en avoir cédé une partie.

Et si l'action poursuit sa chevauchée à la hausse, vous serez heureux d'en avoir conservé une portion.