À suivre d'heure en heure la Bourse, il y a de quoi perdre la tête tellement les indices jouent du yo-yo. La meilleure façon de tirer son épingle du jeu dans une aussi folle période, c'est de ne rien faire! Un, il est trop tard pour vendre. Deux, il est trop tôt pour acheter. Pour le commun des petits investisseurs, s'entend.

À suivre d'heure en heure la Bourse, il y a de quoi perdre la tête tellement les indices jouent du yo-yo. La meilleure façon de tirer son épingle du jeu dans une aussi folle période, c'est de ne rien faire! Un, il est trop tard pour vendre. Deux, il est trop tôt pour acheter. Pour le commun des petits investisseurs, s'entend.

Bien entendu, l'actuelle volatilité du marché boursier conviendra «parfaitement» aux investisseurs qui se trouvent suffisamment aguerris et riches pour se lancer dans la spéculation de haute voltige. Nous leur souhaitons bonne chance!

Au plus creux de la crise boursière, lundi dernier, le baromètre de la Bourse de Toronto, soit l'indice S&P/TSX Composite, accusait en fin de séance une chute de 38,3% pour l'année en cours.

Et à la suite du virement à la hausse des trois séances subséquentes, soit celles de mardi, mercredi et jeudi, notre déprimé indice allait enregistrer une spectaculaire remontée de 15,5% par rapport à la fermeture de lundi, soit une chevauchée de 1319 points. À la clôture jeudi, il n'accusait plus que 28,7% de recul en cette année boursière tumultueuse.

Est-ce à dire que le présent bear market tire à sa fin? J'espère me tromper, mais j'en doute fortement. J'ai plutôt l'impression qu'on a assisté à une correction à la hausse dans un marché fondamentalement baissier.

Pour sortir du trou... de l'actuelle crise financière, les gouvernements de par le monde injectent depuis plusieurs mois des sommes astronomiques qui atteindront, à la fin de la crise, des milliers de milliards de dollars. On en est au point où le plus capitaliste des gouvernements, soit celui des États-Unis, est en train de nationaliser Wall Street, tellement il se sent forcé d'investir massivement dans le capital des plus grandes firmes de la Mecque boursière.

Je ne crois pas que cette forme de «nationalisation» de Wall Street puisse sérieusement régler l'actuelle crise financière. C'est du baume artificiel. Pour se sortir réellement de la crise, il va falloir que les grands leaders financiers de la planète mettent de l'ordre et encadrent mieux l'ensemble de l'industrie de la haute finance (marchés boursiers, maisons de courtage, banques, caisses de retraite, investisseurs institutionnels, etc.).

On se crée des bulles financières tous les cinq ans. Et chaque fois, on se retrouve avec le même genre de désastres financiers: pendant qu'une poignée de hauts dirigeants, de spéculateurs et d'investisseurs aguerris engrangent des fortunes, la masse des investisseurs se fait saigner à blanc et doit recommencer à zéro.

Et au bout du compte, c'est l'ensemble de la population qui écope et qui doit payer la lourde note des abus de l'industrie financière.

Quoi qu'il en soit, j'espère qu'à la suite de la présente crise financière, les petits investisseurs vont enfin prendre la résolution de ne plus rester passifs dans la gestion de leurs épargnes et de leur portefeuille.

Je ne suis plus capable d'entendre la phrase: «Il faut être patient. À long terme, ça va remonter!»

Réveillez-vous! Si les hauts dirigeants des entreprises inscrites en Bourse et vos banquiers préférés passent régulièrement à la caisse en liquidant une portion importante de leurs actions après avoir accumulé d'intéressants gains sur papier... pourquoi ne les imitez-vous pas? Faites-leur confiance! S'ils étaient si sûrs que leurs actions allaient continuer de grimper, ils ne vendraient pas.

Bien entendu, la grande majorité des stratèges, des analystes et des courtiers ne seront pas d'accord avec ma proposition de suivre les transactions de vente des initiés. Prétexte: les initiés, disent-ils en coeur, peuvent avoir mille et une raisons de liquider une portion de leur portefeuille. Eh bien, voilà: c'est justement une bonne raison de les imiter quand on a engrangé des gains sur papier.

Pas fous les initiés: ils savent pertinemment que des gains sur papier ça part vite en fumée quand la Bourse tombe.

Les investisseurs reçoivent de ce temps-ci leurs relevés trimestriels des fonds communs de placement. Dans la plupart des cas, on commente très peu l'actuelle crise boursière.

Si un investisseur ne suivait l'évolution des marchés boursiers que par l'entremise de ces feuillets trimestriels des groupes de fonds communs, il ne saurait pas encore que la planète boursière traverse depuis septembre dernier l'une des pires crises de son histoire.

La palme revient au Groupe Banque Scotia.

Dans son bulletin trimestriel «Info placements» de l'été dernier, Banque Scotia reprochait aux médias de s'en donner «à coeur joie» chaque fois que les marchés trébuchent. Et pour montrer à ses clients que les médias s'énervaient pour rien, on nous attirait l'oeil avec un graphique précédé du texte suivant: «Sur une période de 50 ans, les rendements à long terme des actions canadiennes ont été remarquablement uniformes.» Les rendements annuels composés par décennie allaient de 10,0% à 12,7%.

Depuis la publication de ce numéro estival de Groupe Banque Scotia, la Bourse canadienne s'est effondrée de presque 40%. Et de quoi nous parle-t-on cette fois dans le numéro «Automne 2008» que les clients viennent de recevoir avec leurs relevés trimestriels du 30 septembre des fonds Scotia?

La manchette de «Info placements» porte sur le CELI, le nouveau compte d'épargne libre d'impôt, qui nous permettra d'investir jusqu'à 5000$ par année à l'abri de la main du fisc.

On nous invite également à «investir dans l'énergie propre», à effectuer des cotisations «préautorisées» dans les fonds communs Scotia.

Et la déconfiture boursière? Pas un traître mot!