Jusqu'à présent, quelle année de vaches maigres avec la Bourse! Évidemment, tout le monde, y compris les caisses de retraite et les autres fonds institutionnels, a le portefeuille dans le rouge, du moins avec les actions et les fonds communs d'actions.

Jusqu'à présent, quelle année de vaches maigres avec la Bourse! Évidemment, tout le monde, y compris les caisses de retraite et les autres fonds institutionnels, a le portefeuille dans le rouge, du moins avec les actions et les fonds communs d'actions.

Maintenant, a-t-on des chances d'ici la fin de l'année 2008 d'alléger le fardeau des pertes boursières avec les placements qui ont été effectués dans le marché obligataire?

Après tout, le marché obligataire, avec ses obligations négociables, compte autant dans les portefeuilles institutionnels que la Bourse.

Le marché obligataire a la réputation d'être nettement moins risqué que la Bourse et de rapporter des revenus fixes dans le dessein d'équilibrer les portefeuilles. Bien entendu, j'exclus ici du marché obligataire les obligations de pacotille («junk bonds»), lesquelles sont hautement volatiles et risquées.

Depuis le début de l'année, le baromètre de la Bourse de Toronto, l'indice S&P/TSX Composite, accuse une perte de l'ordre 9,0%.

Pendant ce temps-là, le principal indice obligataire canadien, soit l'indice obligataire universel DEX, présente une modeste hausse de 2,6%. Les plus chanceux, soit les investisseurs qui ont misé sur les obligations à court terme, se retrouve pour leur part avec un rendement de 4,2% pour les neuf premiers mois de l'année.

Le rendement

Mais dans un cas comme dans l'autre, on se rend compte que le rendement du marché obligataire ne permet pas aux gestionnaires de portefeuille institutionnel et aux investisseurs prudents d'effacer les pertes engrangées en Bourse depuis le commencement de l'année.

Notez que l'année 2008 est loin d'être terminée puisqu'il reste encore trois gros mois d'activités boursières. Et si cela peut vous encourager le portefeuille, sachez que les mois de novembre et décembre donnent généralement dans la tendance haussière.

Tout comme c'est habituellement le cas avec l'année des élections présidentielles américaines! Comme la Bourse américaine affiche présentement un recul de quelque 14%, mettons que la «présidentielle 2008» est plutôt mal partie Mais en Bourse, il ne faut jamais parier trop fort!

Jetons maintenant un coup d'oeil sur la performance accumulée au cours des neuf premiers mois de l'année par les fonds communs d'obligations les plus populaires auprès des petits investisseurs.

> BMO Obligations: + 2,7%

> CI Signature Obligations canadiennes: +1,5%

> CIBC Obligations canadiennes: +1,4%

> Desjardins Obligations canadiennes: +0,9%

> Investors Obligations canadiennes: +2,5%

> Investors Obligations gouvernementales: +2,5%

> London Life Obligations: +1,7%

> MD Obligations: +1,9%

> RBC Obligations: +0,4%

> TD Obligations canadiennes: +1,6%

> TD Obligations court terme: +3,5%

> Trimark Obligations canadiennes: +0,9%

> PH&N Total Return Bond: +0,3%

Par ailleurs, au lieu d'acheter des parts de fonds d'obligations, les petits investisseurs peuvent investir directement dans le marché obligataire canadien en achetant des parts des six indices obligataires négociés à la cote de la Bourse de Toronto.

Les principaux avantages des indices obligataires? Un, les gestionnaires de portefeuille ont de la difficulté à battre le rendement des indices en question. Deux, les frais de gestion des indices sont très peu élevés à comparer aux frais de gestion généralement chargés par les fonds obligataires. Trois: les indices obligataires se négocient comme de simples actions.

Voici les symboles boursiers des six indices obligataires négociés à la Bourse de Toronto:

XBB (28,39$): l'indice obligataire universel DEX renferme un portefeuille diversifié d'obligations du gouvernement du Canada, d'obligations provinciales, d'obligations corporatives et d'obligations municipales.

Nombre d'obligations: 171. Échéance moyenne pondérée (années) 9,4 ans.

XCB (18,77$): l'indice obligations de sociétés DEX se compose d'obligations de sociétés à taux fixe de première qualité, comme des obligations émises par les grandes banques canadiennes, les compagnies d'assurance, etc. Nombre d'obligations: 192. Échéance moyenne pondérée: 7,5 années.

XGB (19,94$): l'indice est basé sur un portefeuille d'obligations d'État et d'obligations garanties par l'État à taux fixe de première qualité, comme des obligations provinciales et de sociétés d'État. Nombre d'obligations: 62. Échéance moyenne: 10,4 années.

XLB (18,75$): l'indice d'obligations à long terme DEX renferme des obligations d'État et des obligations de sociétés à taux fixe de première qualité. Nombre: 94. Échéance moyenne: 22 années.

XRB (19,50$): cet indice d'obligations à rendement réel DEX porte sur des obligations à rendement réel des gouvernements fédéral et provinciaux canadiens. Nombre de titres obligataires: 12. Échéance pondérée: 21,4 années.

XSB (28,15$): l'indice d'obligations à court terme DEX est composé d'obligations du gouvernement du Canada, d'obligations provinciales, d'obligations municipales, et d'obligations de sociétés de bonne qualité. Échéance pondérée: 3,2 années.

Au cours des cinq dernières années, les six indices obligataires ont rapporté un rendement annuel composé variant de 4,2% à 7,7%.

Les taux d'intérêt

Une ombre au tableau obligataire: les taux d'intérêt devraient augmenter à partir de l'an prochain, selon, entre autres, les économistes de la Banque TD.

L'obligation du gouvernement du Canada de 30 ans devrait voir son rendement d'intérêt passer de 4,15% à 4,75% d'ici la fin de 2009.

Le revenu d'intérêt de l'obligation de 10 ans grimperait de 3,60% à 4,60%.

Celui de l'obligation du gouvernement du Canada de 5 ans augmenterait de 3,25% à 4,35% et le terme de deux ans de 2,9% à 3,9%.

Ce ne sont là évidemment que des projections.

Si elles s'avéraient exactes, le marché obligataire continuerait de présenter un rendement anémique.