Dans cette vague de fusions et d'acquisitions qui déferle sur l'Amérique du Nord, quelles sont les prochaines entreprises susceptibles de faire l'objet d'une offre publique d'achat, communément appelée OPA?

Dans cette vague de fusions et d'acquisitions qui déferle sur l'Amérique du Nord, quelles sont les prochaines entreprises susceptibles de faire l'objet d'une offre publique d'achat, communément appelée OPA?

Officiellement, personne ne le sait, sauf bien entendu les dirigeants-clés des entreprises qui projettent de passer éventuellement à l'action en déposant une OPA sur la compagnie convoitée.

Évidemment, ces dirigeants-clés ne peuvent pas se servir des renseignements privilégiés dont ils bénéficient pour acheter les actions de l'entreprise visée. Ils risqueraient de se faire accuser de délits d'initiés par les commissions des valeurs mobilières, comme l'Autorité des marchés financiers, la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario ou la Securities Exchange Commission (SEC) des États-Unis.

Mais en Bourse, les murs écoutent et parlent. C'est ce qui explique que des investisseurs institutionnels et des clients aguerris de maisons de courtage anticipent parfois de quelques heures ou d'une journée les confirmations d'OPA et se lancent dans des achats massifs d'actions avec un incroyable timing.

Voilà pour les magiciens du court terme.

Anticipation

Dans une perspective à plus long terme, il appert que les conseillers Robert et Dominic Hurtubise, de Valeurs Mobilières Banque Laurentienne, ont un bon sens de l'anticipation des futures fusions et acquisitions.

Parmi les récentes OPA qui sont survenues, les Hurtubise ont tapé dans le mille avec Alcan, BCE et Novelis. Au cours des 10 dernières années, 18 autres entreprises sélectionnées dans leur portefeuille de référence ont fait l'objet d'une fusion ou d'une acquisition.

Quel est le secret de leur succès? Il n'y a pas de secret. Leur méthode de sélection de titres consiste tout simplement à repérer les grandes transactions d'achat d'actions des initiés, tels les hauts dirigeants et administrateurs des entreprises inscrites en Bourse.

Mais pour se retrouver dans leur liste de titres à surveiller, il faut cependant que les transactions d'initiés en question répondent à une série de critères relevés, tels investir 500 000 $ ou plus lors de la première transaction d'achat; acheter les actions avec ses propres économies et non par l'entremise de levées d'options ou autres programmes et régimes d'achat d'actions; avoir un dossier d'initié sans faute, etc.

Quand un initié achète des gros blocs d'actions, cela ne signifie absolument pas que les entreprises touchées vont faire l'objet d'une éventuelle OPA.

Travail de moine

Pour parvenir à dresser une liste de cibles potentielles d'OPA, les Hurtubise effectuent un travail de moine en recoupant les transactions d'achat des initiés avec notamment des recommandations d'analystes boursiers et des nouvelles importantes sur les entreprises.

Quelles entreprises retrouve-t-on ces temps-ci sur la liste des cibles potentielles d'OPA?

Du côté des entreprises canadiennes, il y a Canadian Natural Resources, Encana, Teck Cominco, CAE, Groupe CGI, Shaw Communications, Groupe Les Pages Jaunes, Saskatchewan Wheat Pool, Bell Aliant et Crystallex International.

Côté américain, les entreprises ciblées sont : CMGI Inc., Cullen Frost Bankers, Freeport McMoran Copper & Gold, Imax Corp, Informatica, L-3 Communications et Starwood Hotels & Resorts.