Pour l'énième fois, je vous le répète: lorsqu'un grand patron puise dans ses poches pour acheter des actions de son entreprise, c'est bon signe!

Pour l'énième fois, je vous le répète: lorsqu'un grand patron puise dans ses poches pour acheter des actions de son entreprise, c'est bon signe!

Pensez-y deux minutes: qui peut se vanter d'être mieux éclairé que la haute direction d'une compagnie pour acheter des actions?

Je ne parle pas ici d'actions acquises à prix d'aubaine par l'entremise d'une levée d'options Je fais référence à des actions achetées sur le marché boursier, comme le fait le commun des investisseurs.

Dans une chronique publiée en octobre 2006, j'ai signalé deux transactions qui me semblaient importantes à l'époque.

Le président et chef de la direction de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], Michael Sabia, avait sorti de ses poches la somme de 1,5 million de dollars pour acquérir lors de la séance boursière du 2 juin 2006 un bloc de quelque 58 000 actions ordinaires au prix de 26,83$.

Pour sa part, le président du conseil d'administration de BCE, Richard J. Currie, avait investi 2,2 millions de dollars dans l'acquisition de 81 340 actions, à 26,88$ pièce. Cette transaction avait été réalisée le 14 août 2006.

Selon la porte-parole de BCE, la chef du service juridique Martine Turcotte, la transaction de M. Sabia faisait suite à l'attribution d'une prime au rendement qu'il avait choisi de réinvestir dans des actions de BCE. Et dans le cas de la transaction de M. Currie, celle-ci avait pour but de lui permettre de maintenir le nombre total d'actions par suite de la clôture de la transaction créant le Fonds de revenus Bell Aliant Communications.

Les deux achats, disait-elle, avaient été effectués pendant la période de négociation autorisée.

Dans les mois qui ont suivi ces deux achats, le titre de BCE a commencé à faire l'objet de nombreuses rumeurs. Et en octobre 2006, la haute direction de BCE annonçait le projet de transformation de BCE en fiducie de revenu. Ce qui avait fait bondir l'action.

Comme on sait, par suite des changements introduits par le gouvernement fédéral dans le traitement fiscal des fiducies de revenu, la direction de BCE a renoncé à ce projet.

Mais heureusement pour les actionnaires, la haute direction de BCE allait se lancer par la suite dans des démarches et des négociations visant à revaloriser le prix de l'action en Bourse. Et cela devait se «terminer» par l'acceptation en juin 2007 de l'offre de privatisation du capital de BCE par le consortium d'acquéreurs dirigé par Teachers, au prix de 42,75$ l'action.

Depuis l'entente initiale de juin 2007, les deux grands patrons de BCE, MM. Sabia et Currie, ont été obligés de multiplier les efforts durant une grosse année pour pouvoir enfin finaliser l'entente, vendredi dernier.

En se faisant offrir 42,75$ l'action dans une conjoncture boursière difficile, les actionnaires de BCE doivent dire un grand merci à ces deux patrons.

Bien sûr, compte tenu du nombre d'actions (et d'options) que MM. Sabia et Currie détiennent, ils sortiront de cette transaction royalement enrichis de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Tout comme d'ailleurs la centaine de dirigeants qui travaillent pour BCE et ses filiales. Grâce à leurs options, actions et primes de maintien en fonction, ils se partageront plus de 100 millions de dollars.

Mais chose certaine, avec BCE, les petits actionnaires passeront aussi à la caisse.