Devant la petite crise qui sévit dans nos médias à propos du hockey au Québec - rassurez-vous, ce n'est pas l'Afghanistan -, un des intervenants, comme ils disent, réclame des états généraux du hockey québécois.
Oh la la...
Ça m'a rappelé une conversation avec un entraîneur de hockey mineur, dans un sombre aréna, il y a quelques années. Le monsieur me disait que sa femme, qui criait fort dans les gradins, «connaissait son hockey»... «Elle a vu tellement de parties. Elle n'en manque jamais une!»
Ce qui prouvait, à ses yeux, et aux yeux de tous les gérants d'estrade du Québec peut-être, que la dame «connaît son hockey».
Lui-même, grand amateur de tribunes téléphoniques et d'émissions sportives, connaissait tous les clichés. Il faut jouer pendant 60 minutes... Si on shoote pas, on n'a pas de chances de compter (celle-là, on l'entend souvent à la télé)... Il faut que tes meilleurs soient tes meilleurs - ce qui le justifiait de laisser les moins bons sur le banc, des p'tits gars de 8 ans... (Ajoutez les clichés que vous voudrez.)
Tous ces lieux communs ne garantissent pas que le monsieur, plein de bonne volonté au demeurant, est capable d'enseigner les virages brusques, le patinage arrière et latéral, le maniement du bâton, la passe et la réception de passe...
Tout ça pour vous dire qu'on aura beau tenir des états généraux à perpétuité, on perdrait encore du temps et de l'argent sans arriver à grand-chose.
Les solutions sont connues depuis des dizaines d'années. Une des principales: mettre le hockey mineur entre les mains de professionnels de l'enseignement. Ce qui veut dire, bien sûr, une intervention du gouvernement et des investissements. Rattacher le hockey aux écoles...
Le système a fait ses preuves en Europe, où les enfants apprennent les rudiments plutôt que de passer des tournois entiers sur le banc pour la gloire du coach.
Des gens beaucoup plus compétents que moi pourraient vous parler de choses très simples et bien connues qui pourraient régler les problèmes. (J'ai même l'impression d'être redondant.)
Il faudrait faire appel à ces George Larivière et autres.
C'est triste à dire, mais le brave monsieur dans l'aréna, qui donne son temps bénévolement, n'a pas sa place derrière un banc de hockey mineur.
Guillaume
Notre homme Guillaume Latendresse a disputé un fort match mardi en Caroline. Son but en tir de pénalité nous a montré une fois de plus qu'il avait des mains habiles. Et sa troisième étoile était pleinement méritée.
Guillaume devait sentir la pression venant du public, des médias et de Guy Carbonneau, et il nous a montré de quoi il était capable.
Bravo Guillaume, mais voici le secret: il faut jouer de cette façon à TOUTES les parties. Pas une fois sur 10...
La coche qui manque
On sait bien que le CH vise la Coupe Stanley et tout de suite, en cette année du centenaire. D'où la poursuite de Mats Sundin.
Il n'y aura donc pas de Mats Sundin à Montréal et je n'ai rien contre. Il aurait fallu beaucoup donner pour cet excellent joueur, qui n'est toutefois pas reconnu pour sa vaillance en séries éliminatoires. Demandez aux Maple Leafs.
(Les plus vieux se souviendront de Pierre Pagé, entraîneur des Nordiques, qui avait engueulé Sundin devant les caméras de télévision pendant une série contre le Canadien en 1993. Le CH avait perdu les deux premiers matchs à Montréal, et après l'incident Pagé-Sundin, avait remporté les quatre suivants et la Coupe Stanley... C'était la fin de Sundin à Québec.)
Notre équipe peut-elle remporter la Coupe Stanley sans Mats Sundin?
Elle a certainement des chances, comme beaucoup d'autres. On a vu des choses plus surprenantes.
Mais à mon humble avis, il manque au Canadien, qui forme une des meilleures équipes de la LNH, une petite coche. Nous ne sommes pas les Red Wings ou les Sharks, loin de là... Même pas les Bruins.
Il manque une coche à la défense un tout petit peu, mais surtout à l'avant où il y a beaucoup d'artistes et peu de guerriers...
Mais en séries, une équipe qui prend feu au bon moment peut surprendre toutes les autres. Le CH est dans cette catégorie. Celui qui pourrait...