Pourriez-vous décrire en détail le goût de ce que vous avez mangé hier soir? Et la semaine dernière? Et la sauce bolognaise de votre mère, si on en changeait la recette, vous en apercevriez-vous? C'est le genre de questions qui travaille la jeune chercheuse Léri Morin.

Pour son étude sur la mémoire des aliments, Léri Morin a convoqué des participants à son laboratoire de Lyon sous un faux prétexte, celui de participer à un projet sur la faim. Les chercheurs évitaient ainsi que leurs mangeurs volontaires ne fassent un effort délibéré pour se rappeler tous les détails des aliments qu'ils consommaient. La semaine suivante, ils étaient convoqués à nouveau au labo, toujours sous un faux prétexte. Sur place, on leur présentait une myriade d'échantillons de ce qui semblait être le même aliment. Mais la crème dessert, par exemple, était plus ou moins sucrée ou plus ou moins épaisse. Dans le lot, il y avait évidemment exactement le même dessert.

Une des conclusions du groupe est que, en alimentation, on reconnaît beaucoup plus facilement les différences. Si votre grand-mère vous cuisinait un plat lorsque vous étiez enfant et que quelqu'un d'autre fait la recette plus tard, un peu modifiée pour la rendre plus moderne, vous goûterez tout de suite que quelque chose ne va pas. Peut-être que la différence vous déplaira. «Ça revient un peu à l'instinct de survie, explique Léri Morin, jointe en Suisse. Quand on mange quelque chose de nouveau, de différent, on le reconnaît parce que l'instinct nous dit que c'est potentiellement dangereux.»

Insécurité alimentaire

Plus grande chez les fumeurs

Les enfants de fumeurs sont plus susceptibles d'aller à l'école sans avoir déjeuné ou de se coucher avec la faim au ventre. Une équipe américaine arrive à ce triste constat: les familles de fumeurs sont plus nombreuses à souffrir d'insécurité alimentaire, cette incapacité de se nourrir adéquatement.

«Pour notre étude, nous avons inclus les foyers qui ont réduit la qualité et la variété de leurs aliments ainsi que les familles qui sautent des repas parce qu'elles ne peuvent pas les payer», explique la chercheuse Cynthia Cutler-Triggs, de la faculté de médecine de l'Université de New York. Le groupe a aussi créé une catégorie «insécurité sévère» où les conditions étaient pires.

Dans tous les cas, les résultats tendent vers la même conclusion. Lorsqu'il y a au moins un fumeur dans la maison, la proportion d'insécurité alimentaire augmente. Du simple au double. Elle est 8,7% dans les familles non fumeuses, mais passe à 17% chez les fumeurs. C'est donc dire que dans toutes ces familles, il y a un problème d'accès à la nourriture. L'équipe américaine note que les familles de fumeurs dépensent au moins 2% de leurs revenus, et parfois beaucoup plus, pour leurs cigarettes et que cela a un impact significatif sur le budget familial, y comprise la partie consacrée à l'épicerie.

Dinde

L'Action de grâce, la journée la plus riche de l'année

Jeudi, c'est l'Action de grâce aux États-Unis. La Thanksgiving américaine marque officiellement le début de la saison des Fêtes et est reconnue comme la journée la plus «calorique» chez nos voisins, qui n'ont pas l'habitude de faire les choses à moitié. Le nombre de calories ingurgitées au cours de cette journée de fête varie grandement, mais la moyenne par adulte serait de 4500, selon le Conseil du contrôle des calories, un regroupement de gens de l'industrie alimentaire qui produisent des aliments hypocaloriques. Si tel est le cas, c'est un peu plus du double de ce qu'un adulte devrait consommer normalement.

L'évaluation est peut-être alarmiste, mais la surconsommation à l'Action de grâce est assez inquiétante pour que divers scientifiques s'y soient intéressés. Des chercheurs de l'Université de l'Oklahoma ont calculé que les étudiants, de retour du congé de Thanksgiving, avaient pris presque 500 g, en moyenne. Les étudiants qui avaient déjà un surplus de poids avant le congé engraissaient davantage. Ce n'est pas la traditionnelle dinde qui est une mine de calories, mais bien ses riches accompagnements: la farce, la sauce, les canneberges, les pommes de terre en purée et la tarte à la citrouille couronnée de crème fouettée.

Poisson

Les Canadiens, ces bêtes faibles en mercure

Pour la première fois, Statistique Canada a étudié les concentrations de mercure dans le sang des Canadiens. Les résultats dévoilés cette semaine sont plutôt rassurants et se comparent à ceux observés aux États-Unis. Les participants étaient âgés de 6 à 79 ans. Moins de 1% des 2600 personnes testées avaient un taux dépassant la concentration maximum recommandée par Santé Canada, et la moyenne était très nettement en deçà de cette limite. Le mercure vient surtout de la consommation de poisson, et plus précisément de prédateurs comme le maquereau, le thon ou le requin.