J'aime bien Françoise David.
En fait, tout le monde aime Françoise David. C'est bien là son problème, justement.
En politique, quand tout le monde vous aime, c'est que personne ne vous prend vraiment au sérieux. Et personne ne vous considère comme une véritable solution de rechange.
Le PQ aime moins QS, parce que le petit parti grappille des miettes dans son assiette, mais en général, tout le monde aime bien Françoise David, Amir Khadir et leur parti parce qu'on ne peut pas être contre la vertu.
>>> Regardez l'entrevue de Françoise David au forum des chefs
Québec Solidaire, c'est le parti de la Vertu.
Répartition de la richesse, solidarité, écologie, développement des régions, réussite scolaire, système de santé performant et prospérité avant longtemps dans un Québec indépendant. Félicitations pour votre programme!
Le problème, comme toujours, avec QS, c'est que son programme politique est construit sur les fondations instables de la pensée magique
La répartition de la richesse et la fin de la pauvreté?
Facile : suffit de prendre l'argent où elle est, lance Françoise Davis dans ce Forum des chefs. Chez les riches et dans les entreprises.
Ben oui, suffisait d'y penser... Robin des Bois en campagne électorale.
Si on oublie que les «riches» au Québec sont déjà surimposés (ce qui est juste et équitable, mais au-delà d'une certaine limite, cela devient contreproductif) et que les entreprises ont besoin d'air pour se développer et créer de l'emploi, en effet, voilà une solution miracle.
Les problèmes du réseau de santé?
Mais c'est tout aussi simple, selon Mme David.
On force les étudiants en médecine à se diriger en médecine familiale, on augmente le nombre d'infirmières et on les paye davantage. Un guichet automatique avec ça?
L'Éducation?
La solution passe par la solidarité, dit Mme David. On ramène les élèves du privé au public et par un processus d'osmose, les plus brillants se mettent à aider les moins doués. «L'entraide, c'est ça la vie en société», affirme Françoise David. Pourquoi pas un ministère de l'Entraide et la Gentillesse aussi, un coup parti.
Sur le front économique, QS a la solution aux problèmes de la Caisse de dépôt : investir l'argent des Québecois uniquement au Québec, une idée qui défie le principe numéro un en investissement : ne jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier.
Mme David dit souhaiter l'élection d'au moins un député de QS, soit elle-même dans Gouin ou d'Amir Khadir dans Mercier, pour pouvoir influencer les débats et les politiques à l'intérieur de l'Assemblée nationale.
L'arrivée d'un nouveau parti, surtout un petit parti de gauche, dans la cour des grands a quelque chose de romantique pour bien des électeurs désabusés par la politique, mais pour influencer le débat, faut-il encore mettre de l'avant des propositions réalistes.
QS peut rêver du jour où il enverra un premier député à Québec, mais la réalité des dernières élections, c'est que sa présence sur les rangs a privé de plusieurs sièges le Parti québécois, duquel il s'est détaché.
QS, en ce sens, freine donc plus la gauche qu'il ne la fait progresser.