Mercredi dernier. Station Berri. Je tente d'ajouter un titre mensuel à ma carte à puce. Impossible, me répond le guichet automatique, la TRAM ne s'achète qu'en banlieue.

En après-midi, je fais le trajet entre Snowdon et Bonaventure. Suis-je en retard? Je regarde l'afficheur électronique : 17h11. Ma montre, elle, m'indique plutôt 17h26.

Une fois au terminus centre-ville, je fais sagement la queue en attente de l'autobus. Je lève les yeux pour connaître l'heure du prochain départ. Rien. L'afficheur électronique ne fonctionne pas.

La technologie peut être bien capricieuse, on le voit bien, ce qui ne l'empêche pas de s'infiltrer partout dans le réseau de transport en commun. Aux afficheurs électroniques se sont ajoutés les téléviseurs dans les stations de métro, entre autres, la carte OPUS et la mise en ligne de Google Transit, précieux outil de planification des déplacements qui a vu le jour cette semaine.

Mais ce déploiement high-tech, vanté sur toutes les tribunes par les sociétés de transport, est-il réellement une bonne nouvelle pour les habitués du transport collectif? Favorisera-t-il un transfert des automobilistes vers l'autobus, le métro, le train?

Malgré les pannes et les tracas qui peuvent se présenter à l'occasion, il y a tout lieu de croire que oui, la technologie contribuera à rendre le transport en commun un peu plus attrayant, flexible, efficace.

La carte OPUS, en cours d'implantation, en est un bon exemple. Elle permet de faciliter l'achat de titres, elle peut être utilisée sans même quitter le portefeuille, elle déclenche un avertissement du valideur lorsqu'il est temps de la charger, etc. On est loin des sous déposés précipitamment dans les boîtes de perception.

Certes, deux ou trois jours d'adaptation ont été nécessaires au tout début, mais depuis, les usagers ont le sourire. À Gatineau, où la carte fait partie du décor depuis 1998, on a d'ailleurs enregistré une augmentation de l'affluence de plus de 60 %...

Chose intéressante, la carte à puce (qui sera éventuellement remplacée par le téléphone cellulaire) a en outre un potentiel presque infini, pour qui veut améliorer la qualité de vie des usagers. On impose aux banlieusards un péage aux heures de pointe sur les ponts? Compensons par une diminution du tarif des trains et autobus aux mêmes heures. Offrons aux abonnés mensuels des bonus à même leur carte OPUS : des coupons-rabais pour le taxi, un abonnement à Bixi, un forfait Communauto, des cafés gratuits chez le commanditaire.

À tout cela s'ajouteront d'autres outils technologiques au cours des prochaines années. Pensons au GPS, qui permettra bientôt à l'usager assis dans un abribus de savoir, par l'entremise de son téléphone cellulaire, à quelle heure passera son autobus. Il est coincé dans le trafic et sera en retard de 8 minutes? Tout sera inscrit sur l'écran du téléphone.

Et cela fait partie d'une tendance qui s'accentuera donner le plus d'information possible à l'usager afin qu'il sauve du temps. La STM compte ainsi doter les abribus d'afficheurs électroniques, comme à Paris et San Francisco, pour offrir le service en temps réel. Les téléviseurs dans le métro, qui indiquent déjà l'heure du prochain départ, vont se généraliser à toutes les stations. Des messages SMS signaleront les pannes dans le métro. Etc.

Autant de détails qui, de prime abord, peuvent sembler triviaux. Mais qui, additionnés, peuvent faire toute une différence pour l'habitué des bus pleins et des métros en panne.

Les automobilistes ont vu leur confort augmenter au rythme des percées technologiques ces dernières années. Au tour des usagers du transport collectif d'en profiter.