Il y a plus d'une raison d'applaudir la participation de l'architecte Paul Andreu à la conception de la Vitrine culturelle du Quartier des spectacles.

L'auteur de l'Opéra de Pékin n'est peut-être pas le plus connu et le plus prolifique des "starchitectes" - il est surtout reconnu pour ses aéroports, dont Roissy-Charles de Gaulle et Dubaï - mais il a du talent, une réputation internationale, et il est en mesure de poser un regard objectif sur notre métropole.

Ensuite, tout le monde s'entend pour dire qu'il faut davantage de signatures prestigieuses dans le paysage architectural montréalais. C'est ce qui ajoute de la valeur à une métropole, d'autant plus lorsqu'elle se dit culturelle.

La participation d'Andreu au Quartier des spectacles va peut-être (c'est à souhaiter) avoir un effet d'entraînement et attirer d'autres signatures prestigieuses: on rêve d'une maison de l'OSM conçue par un grand nom de l'architecture contemporaine, d'une sculpture ou d'une fontaine créée par un artiste de réputation internationale. Emmenez-en, la cour est vide!

On a hâte de voir ce que ce Français qui n'avait pas mis les pieds chez nous depuis Expo 67 imaginera pour occuper le coeur du Red Light, cet ancien quartier mythique de Montréal. Si on en juge par ses réalisations passées, l'architecte fait plutôt dans les rondeurs que dans les angles. Pourquoi pas une vitrine ondulante à l'angle de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent?

Ce qu'il faut espérer plus que tout, c'est que ce projet, réalisé en collaboration avec une firme d'architectes québécois, ait une âme. Jusqu'ici, le futur Quartier des spectacles semble s'en chercher une: on nous annonce des vitrines culturelles qui seront finalement des bars et des restaurants, une place des Spectacles dont on ne sait pas par quoi elle sera animée... Avec un peu de chance, la Vitrine du 2.22 sera peut-être l'étincelle qui embrasera ce Quartier tant attendu.