Montréal perd un autre acteur important. Une semaine après la défaite électorale de Michael Fortier, ministre de la région de Montréal au sein du gouvernement Harper, on apprend le départ de la présidente de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, Isabelle Hudon.

Son absence va laisser un grand vide sur la scène montréalaise.

À ce poste depuis presque quatre ans, Mme Hudon avait complété un virage (entrepris sous le règne de son prédécesseur, Benoit Labonté) visant à impliquer la chambre dans tous les dossiers importants concernant la métropole. D'un organisme un peu pépère surtout connu pour défendre les intérêts de ses membres, organiser des déjeuners-causeries et des tournois de golf, la chambre de commerce est devenue un interlocuteur crédible, autant sur la scène municipale que provinciale et nationale.

 

Ce positionnement réussi est attribuable, en très grande partie, à l'engagement d'Isabelle Hudon.

L'idée que la culture puisse être un axe de développement économique pour Montréal avait également séduit Mme Hudon qui en a fait un des leitmotiv de sa présidence. Elle a d'ailleurs réussi l'exploit de rapprocher le milieu culturel du milieu des affaires en présidant, avec Simon Brault, de Culture Montréal, les rendez-vous Montréal, métropole culturelle.

Durant sa présidence, elle a défendu avec beaucoup d'énergie une vision de Montréal profondément ancrée dans le XXIe siècle, c'est-à-dire l'idée d'une ville de savoir, créative et moderne.

Elle était impliquée dans plusieurs dossiers cruciaux - la Société du Havre, l'autoroute Bonaventure, la culture - qui risquent de modifier le visage de Montréal au cours des prochaines années. Elle a étonné à quelques reprises durant son mandat en créant des alliances surprenantes (avec Dinu Bumbaru, d'Héritage Montréal, dans le dossier Griffintown) et non conformes (avec les environnementalistes et les syndicats dans le dossier du parachèvement de l'autoroute 25).

Enfin, ajoutons qu'elle aura insufflé une bonne dose d'énergie à la scène municipale qui, disons-le, manque parfois de dynamisme

Reste à souhaiter que ses nouvelles fonctions ne l'empêchent pas de s'impliquer avec la même passion sur la scène montréalaise. Montréal n'a surtout pas les moyens de perdre une si bonne ambassadrice.

nathalie.collard@lapresse.ca