Arrêtez les rumeurs! Normand Legault n'a pas le cancer et n'est pas dans une clinique en Allemagne pour y recevoir des traitements sophistiqués.

Arrêtez les rumeurs! Normand Legault n'est pas en fugue avec une valise bourrée d'argent en Europe. Il n'a pas quitté le Québec pour y refaire sa vie dans une crise du démon du midi et quart.

 

Normand Legault a joint un ami, hier, pour le rassurer. Il se porte bien et dès son retour, il va donner les explications qui s'imposent pour offrir un éclairage plus complet sur ce qui s'est passé au cours des dernières années.

Pendant ce temps, Gérald Tremblay, maire de Montréal, Raymond Bachand, ministre du gouvernement Charest et Michael Fortier, toujours ministre dans le cabinet Harper, se sont réunis, hier après-midi, pour étudier les données économiques et politiques de cette situation complexe avant d'entreprendre, demain, un voyage à Londres, où le maire Tremblay et ses compagnons dans cette aventure rencontreront Bernie Ecclestone.

Un éclairage plus révélateur

Pendant ce temps, j'ai continué à chercher à obtenir des informations plus complètes et plus justes. Au début, je n'avais qu'un chiffre venu du bureau de Bernie Ecclestone. Normand Legault, selon cette source, devait14,5 millions à tonton. Comme tonton ne me l'avait pas confirmé lui-même, j'ai préféré parler d'un montant supérieur à10 millions.

D'où viennent ces sommes que devrait M. Legault?

Le désastre financier trouve son origine dans le conflit du tabac en 2003. On a longtemps cru que Normand Legault s'en était tiré à bon compte. Les gouvernements avaient injecté12 millions et on croyait que M. Legault avait casqué un autre 5 millions. En fait, c'est15 millions supplémentaires que Legault a dû payer à Ecclestone pour compenser le manque à gagner provoqué par les lois antitabac.

En 2006, Bernie Ecclestone a reconduit unilatéralement le contrat liant Legault à sa compagnie. Selon ces nouveaux termes qui, en fait, englobaient les revenus compensés pour la perte de la publicité du tabac pour les équipes, Normand Legault s'est retrouvé avec un déficit de10 millions. Il a payé cette dette en cédant à Ecclestone les droits sur l'affichage autour de la piste pour cinq ans. Une valeur réelle de près de15 millions.

En 2007, autre déficit. Environ9 millions. Normand Legault convient d'une entente avec Ecclestone, verse3 millions comptant et répartit le reste sur quatre ans à raison de1,5 million par année. En 2008, Legault rembourse le1,5 million prévu pour l'année, mais veut renégocier le contrat parce qu'il se retrouve avec un autre déficit. C'est de là que viennent les14,5 millions réclamés par Bernie Ecclestone. Il restait4,5 millions de la dette de 2007 plus le déficit de 2008.

Normand Legault en a eu assez. Il a négocié pendant trois mois un nouvel arrangement financier avec Ecclestone et, jusqu'au dernier matin, il croyait y être arrivé. Il a appris dans les médias que le Canada n'était plus au calendrier de la F1.

Pendant ce temps, tout semble se passer normalement à la compagnie GPF1 à Montréal. Les employés ont confirmé que tous les salaires étaient payés et qu'on travaillait comme à l'habitude.

Quant à la course Nascar Nationwide, prévue pour la troisième semaine du mois d'août, on est déterminé à la présenter comme prévu. Il faudra cependant négocier quelques ententes advenant la reprise du Grand Prix du Canada par d'autres promoteurs, que ce soit George Gillett ou Marcel Aubut. Il est prévu au contrat avec la Société du parc des Îles et la Ville de Montréal que le promoteur du Grand Prix de Formule 1 a un droit sur une deuxième course.

Si le Grand Prix du Canada disparaît, alors Normand Legault pourra présenter sa course Nascar sans coup férir. Sinon, on aura droit à une autre ronde de négociations.

Ça devrait répondre aux nombreuses questions des amateurs et des contribuables et mettre fin aux rumeurs.

DANS LE CALEPIN - Le joueur le plus populaire du Canadien est maintenant Georges Laraque. J'espère qu'Alex Kovalev n'en prendra pas ombrage. Nous sommes vraiment merveilleux. Vos courriels sont délicieux et témoignent d'une élévation d'esprit qui m'impressionne à chaque fois. Par ailleurs, un lecteur me fait remarquer que l'équipe de La Havane ne s'appelait pas les Sugar Canes mais les Sugar Kings de La Havane. Pour le reste, ce vénérable lecteur dit que j'ai raison.