Chez les Carabins (football) de l'Université de Montréal, il y a un joueur recrue qui arrive à tous les entraînement à la dernière minute, parfois même en retard. Mais il n'a pas à courir autour du terrain, la pénalité habituelle qu'inflige l'entraîneur Marc Santerre aux retardataires.

C'est que Jean-Philippe Lequin étudie en médecine vétérinaire et que la faculté de médecine vétérinaire de l'UdeM se trouve à Saint-Hyacinthe. Chaque matin à 6h15, Jean-Philippe quitte son appartement, angle Saint-Hubert et Villeray, pour se rendre à ses 30 heures de cours hebdomadaires à Saint-Hyacinthe. En fin d'après-midi, il revient en ville et tente d'arriver à l'heure au CEPSUM pour rejoindre ses coéquipiers.

"Ça prend une heure pour me rendre à Saint-Hyacinthe, mais un peu plus pour revenir à cause de la circulation. J'ai été obligé de m'acheter une auto"

Que voulez-vous, le garçon veut jouer au football. Il a grandi à Farnham et connu les joies de ce sport au cégep de Sherbrooke.

"Ça fait trois semaines que je vis comme ça. C'est dur, mais c'est faisable. Je ne sais pas si je vais aller jusqu'au bout en football, mais j'ai confiance. Je suis chez moi de neuf heures le soir à six heures du matin.

"Je ne connaissais personne chez les Carabins. Pas un seul joueur. Les autres arrivent en bandes de Grasset ou du Vieux-Montréal. J'y vais au jour le jour

"Je n'ai pas grandi sur une ferme, mais j'étais à la campagne et les parents de mes amis avaient des fermes. Je pense me spécialiser en gros animaux, comme les chevaux, les boeufs et les vaches. Il y a un grand choix en médecine vétérinaire, des petits animaux de compagnie aux animaux d'abattoir, il y a les animaux exotiques, il y a la recherche aussi Jusqu'à présent, je préfère les chevaux, entre autres."

Notre demi défensif de 20 ans n'a certainement pas le temps d'avoir une blonde

"Oui, oui, elle s'appelle Jade. Elle étudie en orthopédagogie à l'UdeM. Elle a ses études elle aussi, elle comprend. On est occupés tous les deux"

Ce gars-là mérite déjà un trophée

De la visite rare

Les Carabins lancent leur saison locale samedi (13h) au CEPSUM, ce qui signifie probablement qu'il pleuvra. L'an dernier, les quatre matchs locaux ont été joués sous la pluie.

Il s'agit d'un week-end spécial où trois équipes du Québec affronteront des universités des autres provinces dans des matchs inter-ligues qui comptent au classement. Les Carabins accueilleront l'Université Saint-Francis-Xavier, de la Nouvelle-Écosse.

"Ils vont jouer du football des Maritimes", prédit l'entraîneur-chef Marc Santerre. Ils sont costauds, prévisibles, et très physiques. Ils vous frappent sans arrêter quel que soit le score"

Les billets coûtent 10$ pour les étudiants et 16$ pour les adultes. Tailgate à compter de 10h30.

Pour une ambiance de Carabins

La bonne nouvelle?

Gilles Courteau, l'éternel président de la LHJMQ, a parlé de "bonne nouvelle", du circuit "le plus sévère en Amérique", d'"agresseur au deuxième degré" (?) et même de "tolérance zéro" envers la violence gratuite

Tout ça sur le ton de "Voilà, le problème est réglé. N'en parlons plus"

Gardons-nous un peu de gêne. On verra cet hiver comment se traduiront toutes ces formules creuses.

Qui décidera de la gravité des incidents? Gilles Courteau et ses adjoints? Patrick Roy? Les peines seront-elles vraiment sévères ou est-ce qu'on entendra toutes sortes d'excuses pour protéger les fautifs?

Reste qu'il n'y a rien de mal à serrer la vis, si le public payant de la LHJMQ ne peut pas se priver de bagarres. Mais les attentes étaient plus élevées.

Pendant ce temps, en hockey universitaire, où l'expression "tolérance zéro" n'est pas une feinte, les Redmen de McGill viennent de voir un quatrième joueur signer un contrat avec une organisation de la LNH (le défenseur David Urquhart avec les Rangers).

Pas mal pour un club de hockey dont le mandat est d'abord d'instruire les jeunes.

Et devinez quoi? Si jamais Urquart ne réussit pas, il ne se retrouvera pas les mains vides avec un cinquième secondaire.

Épluchette en folie

À ne pas inviter à la même épluchette de blé d'Inde: Michel Bergeron et Enrico Ciccone; Michel Bergeron et Mike Bossy