La Santé publique fédérale « travaille le plus rapidement possible » afin d’approuver les nouveaux vaccins adaptés à Omicron des pharmaceutiques Moderna et Pfizer, mais aucune date n’est encore fixée. À l’aube d’une potentielle huitième vague de COVID-19 cet automne, obtenir une dose de rappel avec le vaccin actuel est une « priorité absolue ».

C’est ce qu’ont soutenu vendredi l’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), la Dre Theresa Tam, et son adjoint, le DHoward Njoo. « Santé Canada travaille très fort pour réviser les demandes de Moderna et de Pfizer sur le vaccin bivalent. Je sais que le travail se fait le plus rapidement possible », a dit la Dre Tam.

Elle a aussi assuré que le Canada aura « suffisamment » de doses de ce nouveau vaccin, censé offrir plus de protection contre le variant Omicron, lorsqu’il sera approuvé. « Quand on regarde le vaccin actuel, il demeure efficace et il rétablit votre protection », a toutefois persisté la Dre Tam, en ajoutant que les personnes qui attendraient l’approbation du vaccin bivalent « se mettraient à risque » de contracter le virus cet automne, voire de subir des complications plus graves.

Santé Canada a d’ailleurs autorisé vendredi une dose de rappel du vaccin Pfizer-BioNTech pour les enfants âgés de 5 à 11 ans. Il s’agit du premier vaccin contre la COVID-19 autorisé comme dose de rappel dans ce groupe d’âge. Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande une série primaire de deux doses aux enfants ne présentant pas de contre-indications, en respectant un intervalle d’au moins huit semaines entre la première et la deuxième dose.

Lundi, le Royaume-Uni avait annoncé avoir approuvé la nouvelle génération du vaccin contre la COVID-19 de Moderna, ciblant le variant Omicron. Il s’agissait alors d’une première dans le monde. Au Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a déjà assuré être prêt à se mettre en marche.

« Le vaccin bivalent pourrait être rendu disponible pendant la campagne en cours. Ce dernier pourra être distribué rapidement, le cas échéant, explique le porte-parole Robert Maranda. Le Québec suit de près l’évolution de la situation et communique fréquemment avec le gouvernement fédéral à cet effet. Pour le moment, aucune information n’est disponible quant au processus d’approbation. » Une rencontre du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) est toutefois prévue le 25 août. « Le Québec s’assurera de commander sa part de vaccin bivalent dès que celui-ci sera rendu disponible », a certifié M. Maranda.

Le spectre d’une huitième vague

« Nous devons nous préparer à un regain d’activité et à de nouveaux variants potentiels du virus dans les mois à venir, en particulier dans le cadre de l’automne, avec le retour au bureau et à l’école. La mise à jour de la vaccination est une priorité absolue », a quant à lui insisté le DHoward Njoo, vendredi.

À ses yeux, le moment est parfait pour « faire des provision de masques de bonne qualité et de tests rapides ». Aux établissements publics et privés, il suggère même de « prendre rendez-vous dès maintenant » pour améliorer la ventilation au maximum « afin d’optimiser la circulation d’air pur ».

Même si « le moment ou la gravité d’une vague automnale ou hivernale est incertain », il importe de s’y préparer, a-t-il maintenu, en rappelant que les enfants peuvent aussi subir des complications graves liées au virus, même si les risques sont « moins grands ».

À plus long terme, les gouvernements devront d’ailleurs se préparer à d’éventuelles autres pandémies, a de nouveau évoqué la Dre Tam, en parlant de façons de prévoir l’apparition d’un nouveau virus, dont un meilleur approvisionnement en équipement médical. « On doit penser long terme et être préparés. Ça n’arrivera peut-être pas pour un certain nombre d’années, mais il est probable qu’un jour, ça arrive. Et on ne veut pas être dans la même position encore », a-t-elle dit.

Le point sur la variole simienne

En date du 19 août, on comptait 1168 cas confirmés de la variole simienne au Canada, dont 30 hospitalisations, en majorité des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Le virus fait toujours l’objet d’une « surveillance accrue » au niveau national et dans le monde. L’ASPC recommande toujours d’adopter des pratiques sexuelles « sûres » et d’avoir « moins de partenaires sexuels, en particulier les partenaires anonymes », afin de réduire le risque d’infection.