Malgré la hausse des cas de COVID-19 et des hospitalisations, la situation demeure « sous contrôle pour le moment » au Québec, assure le ministre de la Santé, Christian Dubé. Aucune nouvelle restriction sanitaire n’est envisagée, même si Santé publique avoue que la province est officiellement dans une septième vague.

« Quand je dis que la situation est sous contrôle pour le moment, je dis en même temps qu’il faut demeurer très vigilants. On est à quelques jours des vacances de la construction. Je le répète : il faut respecter entre autres les règles d’isolement, qui sont une des façons de vivre avec le virus », a indiqué M. Dubé, en point de presse jeudi matin. « On continue de surveiller ce qui se passe dans nos hôpitaux. On n’aime pas l’augmentation des cas, mais elle est encore sous contrôle », a-t-il insisté.

M. Dubé affirme que le gouvernement « n’est pas du tout à imposer de nouvelles mesures », rappelant toutefois que le masque peut continuer d’être porté dans toute situation, incluant le transport collectif. Côté vaccination, le ministre a de nouveau appelé les Québécois à aller chercher une dose de rappel ; il le fera d’ailleurs vendredi. Québec a aussi publié un tableau afin de présenter au public « un arbre décisionnel qui va indiquer quel est le meilleur moment pour aller chercher sa dose de rappel ». Les autorités espèrent ainsi relancer l’effort de vaccination à travers la province.

TABLEAU FOURNI PAR LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

Le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, a toutefois reconnu que cette remontée du virus « prend la forme d’une vague ». « Les gens de l’INSPQ vont confirmer le tout, mais pour moi, c’est une septième vague », a-t-il ajouté, en estimant que cette nouvelle vague « devrait commencer à s’infléchir au cours des prochaines semaines ».

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Le DLuc Boileau

« Nous ne l’avions pas vu arriver, en toute probabilité, cette hausse. On ne s’est pas trompés, cela dit, parce que tous les pays ont vu ça de la même manière », a aussi expliqué le DBoileau. Il prévoit une autre remontée du virus cet automne, sauf que « cette fois-ci, on aura traversé cette vague ». « Et pour le moment, on ne voit pas à l’horizon un nouveau variant qui viendrait prendre toute la place. »

« On dépasse déjà ce qu’on a eu à la quatrième vague. On a plus de cas, plus d’hospitalisations aussi », a-t-il avoué, en rappelant que certains variants propulsent cette nouvelle hausse. « Le virus est là, il se transmet, il circule. La pandémie, elle n’est pas finie », a-t-il insisté.

« Quand on fait une COVID, que ce soit avec les variants d’avant ou ceux d’actuellement, les symptômes durent dix jours. Il faut avant tout s’isoler pendant cinq jours, et les cinq autres, il faut être très prudent avec les autres. Passez un test rapide, certainement, mais il pourrait être négatif au début et se positiver après », a encore soulevé le DBoileau, en insistant sur l’importance de respecter les consignes et de se faire vacciner avec une dose de rappel.

Une charge virale en hausse

Depuis la mi-juin, la charge virale du coronavirus responsable de la COVID-19 détectée dans les eaux usées des principales villes du Québec pointe vers une explosion de la propagation, rapportait La Presse jeudi.

Le nombre d’hospitalisations augmente déjà depuis quatre semaines dans le réseau de la santé. Et selon les plus récentes projections de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), le Québec peut s’attendre à une augmentation du nombre d’hospitalisations à environ 170 par jour d’ici deux semaines. Qui plus est, le système de santé doit aussi composer avec un manque important de personnel. On compte actuellement plus de 7000 travailleurs absents pour des raisons liées à la COVID-19.

Cette nouvelle flambée des infections semble alimentée par la propagation accrue des nouveaux sous-variants d’Omicron. Le principal sous-variant en circulation actuellement, BA.2.12.1, représentait 36 % des cas à la mi-juin. Il semblait toutefois en perte de vitesse. Détectés plus récemment, BA.4 et BA.5 représentaient quant à eux 33 % des nouveaux cas, mais ils gagnent du terrain.

À l’heure actuelle, Québec n’envisage pas d’élargir l’accès aux tests de dépistage PCR, qui ne sont ouverts qu’aux travailleurs de la santé et à certaines populations plus vulnérables. « Est-ce que ça pourrait le redevenir ? Peut-être, mais pas pour l’instant », a dit M. Dubé, disant s’en remettre à l’analyse des eaux usées et aux auto-diagnostics des tests rapides en ligne.

Avec Audrey Pilon-Topkara