(Québec) Le coroner conclut qu’Étienne Desrochers-Jean est bel et bien mort de la COVID-19, sans pouvoir confirmer hors de tout doute que ce client régulier du Méga Fitness Gym a bel et bien contracté le virus dans la salle d’entraînement de Québec.

« Je peux affirmer que M. Desrochers-Jean avait une infection prouvée à la COVID-19, mais non le lieu où il l’avait contractée », écrit MJosée Bédard dans son rapport dévoilé mercredi matin.

« Je ne dispose d’aucune preuve épidémiologique en ce sens, et ce, dans le contexte où le virus était omniprésent en mars 2021. »

La mort de l’homme de 40 ans avait déclenché une tempête médiatique, car il était un client régulier du Méga Fitness Gym. Le propriétaire de cette salle d’entraînement, Dan Marino, s’était opposé publiquement aux mesures sanitaires. Son gym a été au cœur d’une importante éclosion, qui a mené à plus de 500 cas positifs selon la Santé publique. M. Marino a été retrouvé mort en février dans des circonstances encore inconnues du public.

Chose certaine, c’est bien des suites de la COVID-19 qu’Étienne Desrochers-Jean est mort. Il a été présenté par ses proches comme étant en pleine santé. L’autopsie a toutefois permis de déceler une maladie coronarienne jusqu’alors inconnue qui a pu contribuer au décès.

La coroner rappelle les faits. Le 29 mars, l’homme de Québec est informé d’une éclosion de COVID-19 à son gym. Le lendemain, il passe un test de dépistage PCR et le surlendemain, il reçoit un résultat positif.

Le 3 avril, « constatant que son état se détériore », il appelle l’ambulance vers 14 h et se rend à l’hôpital, soit à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUPCQ).

Étienne Desrochers-Jean explique aux soignants avoir de la difficulté à respirer et à « prendre son air ». Il dit avoir des étourdissements, des maux de tête.

Il demande au médecin un médicament pour dormir, car la toux l’en empêche. Une radiographie confirme qu’il souffre de la COVID-19.

Le médecin le relâche en soirée, car M. Desrochers-Jean dit se sentir mieux et les tests ne trouvent pas de « critère pour une hospitalisation ». Il obtient une prescription de zopiclone pour l’aider à dormir. Il en prend avant de s’endormir le 4 avril, puis au matin du 5.

En soirée, ce jour-là, son père le retrouve en arrêt cardiorespiratoire. Les tentatives des ambulanciers pour le réanimer n’ont pas porté fruit.

La coroner conclut que les médicaments n’ont pas contribué à sa mort. Elle ne blâme pas non plus l’hôpital qui l’a relâché.

Le 7 avril, un test de COVID-19 réalisé lors de l’autopsie s’avère positif. Des analyses toxicologiques ont découvert dans le sang de l’homme des concentrations thérapeutiques de médicaments prescrits pour l’anxiété ou les troubles du sommeil, donc rien d’anormal.

L’autopsie a toutefois décelé une athérosclérose – soit l’accumulation de dépôts de graisses dans les artères – sévère, qui aurait « possiblement fragilisé son état de santé », relève la coroner.