La tendance des nouveaux cas de COVID-19 repart à la hausse au Québec, bien que les hospitalisations et les décès poursuivent leur recul. Ce rebond survient dans le contexte où un sous-variant responsable d’une nouvelle vague aux États-Unis prend de plus en plus de place.

Les 711 nouveaux cas rapportés mercredi portent pour l’instant la moyenne quotidienne à 553. La tendance est ainsi en hausse de 7 % sur une période d’une semaine. Ce rebond met ainsi fin à 50 jours de recul des cas, soit depuis le sommet de la 6vague atteint à la mi-avril. De surcroît, ces chiffres ne reflètent vraisemblablement qu’une partie des infections totales, en raison de l’accès limité aux tests de dépistage.

Ce rebond dans les cas survient au moment où les États-Unis sont touchés par une vague printanière. Fait encourageant, la propagation montre déjà des signes de ralentissement au sud de la frontière, les cas étant même en baisse depuis une semaine.

La vague américaine a été alimentée par un nouveau sous-variant, le BA.2.12.1. Celui-ci prend d’ailleurs de plus en plus de place au Québec. Il représente désormais 14 % des nouveaux cas de la province, contre moins de 10 % il y a une semaine. Selon certains médias américains, ce sous-variant pourrait être jusqu’à 25 % plus transmissible que le BA.2, mais ne causerait pas plus d’hospitalisations graves.

« On voit en effet une progression notable de ce variant en ce moment au Québec, mais on ne sait pas encore si ce qui est arrivé aux États-Unis pourrait éventuellement se refléter ici », dit le virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’UQAM Benoît Barbeau. Il rappelle d’ailleurs que le Québec a aussi rapporté récemment ses premiers cas du variant BA.5 qui, avec BA.4, alimentent une nouvelle flambée dans certains pays d’Europe.

« Être prudents malgré tout »

Selon le DAndré Veillette, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), il est « tout à fait logique » que de nouveaux sous-variants prennent de plus en plus de place au Québec.

Le virus se déplace constamment. Aux États-Unis, ils ont vu une hausse rapide, puis ça a commencé à redescendre. La même logique pourrait nous arriver, mais je ne pense pas que l’effet soit énorme.

Le DAndré Veillette, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal

« Ça démontre surtout qu’il faut continuer d’être prudents malgré tout, poursuit le chercheur. On va probablement continuer d’avoir des cas tout l’été. Ce sera une transmission moindre parce que les gens sont à l’extérieur, mais on porte quand même moins le masque et la protection des vaccins diminue, donc c’est normal qu’il y ait de la place pour les infections. »

Pour M. Barbeau, la réalité est que la base des variants appartenant à la famille Omicron est « très diversifiée » actuellement au Québec et dans le monde, ce qui rend la tâche de faire des projections beaucoup plus ardue. « Il y a aussi toujours un facteur de chance ou d’aléatoire dans chaque pays. Par contre, ce qui est sûr, c’est que BA.2.12.1 est arrivé au printemps aux États-Unis, alors qu’ici, il arrive vers l’été. On peut donc espérer le mieux, mais encore là, personne n’a de boule de cristal », insiste M. Barbeau.

Les moins de 60 ans plus touchés

Jusqu’ici, la hausse des cas se concentre chez les Québécois de moins de 60 ans. Les trentenaires affichent la plus forte hausse, 29 % sur une semaine. À l’échelle de la province, la tendance à la hausse se fait sentir dans toutes les régions, bien que les cas demeurent plus élevés dans l’est du Québec.

Malgré la récente hausse des nouveaux cas, décès et hospitalisations continuent pour le moment à diminuer. Il faut normalement compter d’une à deux semaines avant de voir une hausse de cas se traduire dans les hospitalisations, puis les décès. Les sept nouveaux décès rapportés mercredi portent la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à sept. La tendance est en baisse de 26 % sur une semaine.

Le Québec rapporte également mercredi une baisse de 42 hospitalisations. Les 1139 personnes hospitalisées actuellement représentent une diminution de 15 % sur une semaine. Aux soins intensifs, les 31 patients représentent une baisse de 31 % sur une semaine.

Le nombre de personnes hospitalisées devrait continuer à diminuer au cours des prochains jours, le nombre de sorties continuant à surpasser les admissions. On recense en moyenne 29 patients de moins chaque jour.

Pendant ce temps, la campagne de vaccination contre la COVID-19 continue à ralentir. Le Québec administre en moyenne 7400 doses par jour, en baisse de 20 % sur une semaine. À ce jour, 83,4 % des Québécois ont reçu deux doses, mais seulement 52,1 % trois et 13,2 %, quatre.

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  • 7,2 %
    C’est la part des tests de dépistage par PCR qui s’avèrent actuellement positifs à la COVID-19. Les tests sont en majorité effectués auprès des travailleurs de la santé, un échantillon jugé représentatif du reste de la population.
    Source : ministère de la Santé et des Services sociaux