(Ottawa) L’Agence de la santé publique du Canada opte pour la plus grande prudence avant de recommander l’abandon du port du masque obligatoire dans les endroits où le gouvernement fédéral a son mot à dire, comme le transport aérien et les divers ministères fédéraux.

Même si l’évolution de la pandémie de COVID-19 est encourageante à l’approche de l’été, l’abandon hâtif du port du masque pourrait être contre-indiqué en raison de la présence du variant Omicron, nettement plus contagieux, a fait valoir l’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique, la Dre Theresa Tam.

Le port du masque dans les endroits clos et bondés constitue une couche de protection supplémentaire, a aussi fait valoir le DHoward Njoo, administrateur adjoint de l’Agence. Il a affirmé que cette question est encore à l’étude et que toute décision à ce sujet sera prise par les décideurs politiques.

« C’est toujours important d’avoir plusieurs couches de protection. C’est sûr que les vaccins donnent une bonne couche de protection. Mais l’efficacité contre l’infection n’est pas à 100 %. Donc, les autres couches comme de protection comme le port du masque, si on est dans un espace clos pour un bout de temps avec d’autres qui ne sont pas du même ménage, c’est quelque chose qui a une certaine efficacité. Mais cette décision, elle revient aux décideurs », a dit le DNjoo.

Cette prudence affichée par les autorités fédérales contraste avec les pratiques adoptées par les provinces, qui pour la plupart ont décidé de mettre fin à l’obligation du port du masque dans les lieux publics à quelques exceptions. Dans le cas du Québec, le port du masque ne sera plus obligatoire à compter du 14 mai. Il demeurera toutefois obligatoire pour le moment dans le réseau de la santé et les transports en commun.

« Le port du masque est une mesure de protection individuelle qui est importante […] C’est non seulement une mesure de protection individuelle, mais aussi pour les autres personnes vulnérables ou immunodéprimées », a-t-il ajouté.

La Dre Tam a souligné que les personnes qui ont obtenu deux doses d’un vaccin peuvent être infectées par le variant Omicron et qu’une dose de rappel est donc nécessaire pour augmenter le niveau de protection. Selon les plus récentes statistiques, moins de 50 % de la population canadienne a reçu une troisième dose. Quant à la proportion des Canadiens qui ont reçu une quatrième dose, les données ne sont pas encore disponibles.

Par ailleurs, la Dre Theresa Tam s’est montrée préoccupée par la montée du nombre de cas de rougeole signalée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis le début de l’année. Selon elle, l’OMS a noté une augmentation de 79 % des cas de rougeole dans le monde au cours des deux premiers mois de cette année par rapport à la même période l’année dernière. Jusqu’ici, aucun cas de rougeole n’a été rapporté au pays. Mais au moment où les gens commencent à voyager à nouveau, cela pourrait changer.

Cette hausse est vraisemblablement attribuable au fait que l’on a mis l’accent sur la vaccination contre la COVID-19 et que la vaccination des enfants contre la rougeole a été retardée ou mise de côté par les parents. « Il s’agit de maladies évitables par la vaccination. Mais la vaccination tardive pendant la pandémie est un facteur majeur de cette tendance à la hausse. Quel que soit notre âge, nous devons tenir nos vaccins à jour tout au long de notre vie », a souligné l’administratrice en chef.

Par ailleurs, il est de plus en plus évident que le pic de la sixième vague de transmission de COVID−19 est passé, ou près de l’être, dans plusieurs régions du pays, selon le DHoward Njoo. « C’est difficile de parler pour tout le pays, mais je pense qu’on peut dire en général qu’on est pas mal proche du pic, ou même le sommet a été dépassé. Avec les températures plus clémentes aussi, on est dans une meilleure situation aujourd’hui qu’auparavant. »